Les Scouts du District de l'Est du Québec
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Extraits du journal de l'abbé André-Albert Dechamplain, pour les années 1933-1941, sur les débuts du scoutisme dans le District de l'Orignal, (Diocèse de Rimouski). Photo : 22 juillet 1934 |
NOTE: Les titres et les passages en italique ne font pas partie du texte original et sont des notes ou des précisions que nous ajoutons pour la compréhension du texte. Les sections entre parenthèses et en italique sont des résumés du texte original. Les photos et les textes sont extraits des archives des Scouts du District de l'Orignal. Les textes sont transcrits sans modification, tels que rédigés par l'abbé Dechamplain.
Yves-Marie Mélançon
1934.
Durant l'hiver, les scouts ne sont pas sortis pour des excursions ou des exercices au dehors; ils ont travaillé chaque
mercredi soir au local, se préparant les uns aux épreuves d'aspirants, les autres aux épreuves de 2e classe. Vers la fin de
l'hiver le local fut ouvert aussi le jeudi après-midi pour ceux qui voulurent y travailler.
Nous avons maintenant deux patrouilles. Les "Hirondelles" avec Laurent Lavoie comme C.P. et Richard Dubé comme
Assistant, les "Ecureuils", avec Ls-Georges Lamontagne comme C.P. et Bernard Vallée comme Assistant.
Les Scouts de Québec semblent devoir s'organiser en une Fédération indépendante. Son E. le Cardinal Villeneuve n'est pas
favorable à l'affiliation à la Boy Scouts Association, puisqu'il a décidé que l'insigne des scouts de Québec serait la croix
avec la feuille d'érable, celle que nous portons déjà. (...)
23 avril, lundi (1934).
Fête de saint Georges, patron des Scouts du monde. Nos scouts ne la laissent pas passer inaperçue. Messe et Communion ce matin. A 10 hrs ½, une cérémonie de Promesse au Local. J. Paul Lavoie et J. Paul Potvin prononcent leur promesse devant la troupe et quelques parents venus assister à la cérémonie. Très belle cérémonie. (...)
17 juin, dimanche (1934)
Promesse de Paul Ringuet, au local, en présence de sa famille; cela porte le nombre de nos scouts à 12.
On fait des nominations : Léonard Lavoie devient Assistant-scoutmestre, Richard Dubé C.P. des Hirondelles, Ray.
Couillard, second. Deux novices sont admis à se préparer. Ce sont Pierre Gérard Dion et Lorenzo Lavoie.
Dans l'après-midi, nous allons au sud du bocage pratiquer le montage de tente et la signalisation. Cela a déjà l'allure d'un
camp ! Les écoliers qui passent s'arrêtent et regardent...
1 juillet, dimanche (1934)
(...) Le nouveau Comité Directeur des Scouts Catholiques de Québec est maintenant formé : c'est son Eminence (le Cardinal Villeneuve) qui en a nommé les membres. Plus tard nous serons affiliés à cette Association.
14 juillet (1934)
Nous travaillons ferme au local à la préparation de notre camp qui aura lieu la dernière semaine de juillet. Que de choses à prévoir et à ne pas oublier. - J'écris aux parents une lettre où est exposée la raison d'un camp et où je demande une cotisation de $3. pour la semaine, pour un scout.
21 juillet, samedi (1934).
Les parents ont bien répondu à l'appel. Un seul scout ne pourra venir camper : son père a besoin de ses services (L.
Lacasse).
Ce soir, veillée d'armes solennelle à la Chapelle du Séminaire. Deux novices, Gérard Dion et Lorenzo Lavoie feront
demain leur promesse. La veillée d'armes de ce soir se fait avec tout l'apparât et le rituel le plus impressionnant; obscurité
de la Chapelle, lueur des cierges et des flambeaux, décoration de l'autel, les scouts à genoux dans le sanctuaire. - Cela est
très impressionnant et laissera un souvenir dans la mémoire des scouts, surtout des deux novices. (...)
22 juillet, dimanche (1934).
A 7 hrs, au Séminaire, messe des Scouts avec Communion. Tous se font un devoir d'y assister, et de se préparer par là au camp qui commencera demain. Dans l'après-midi, à 2 h 30, Promesse des deux novices (Gérard Dion et Lorenzo Lavoie). La cérémonie a lieu au Bocage, en présence de plusieurs parents. On photographie le groupe des scouts en souvenir.
Et tous nous pensons que c'est demain matin que nous partons pour le camp, notre premier camp ! Fera-t-il beau, demain ? Quelle température aurons-nous toute la semaine ? Confions-nous en Dieu. Nous l'avons prié tous les jours qu'il nous donne un beau camp.
(Lundi 23 juillet 1934, à 9h00, départ pour l'Ile aux Amours, Bic, propriété de Mme Campbell. Le camp dure jusqu'au mardi 31 juillet. C'est un franc succès. Il pleut seulement le mercredi 25 juillet. Le 26 juillet, on fête l'anniversaire de la fondation de la troupe, sous le patronage de sainte Anne. À chaque jour, la troupe reçoit la visite de plusieurs parents ou amis. La troupe fait diverses excursions, dont une au Cap à l'Orignal. Le démontage du camp, le 31 juillet, est marqué par un ciel menaçant et des vents violents, mais il ne pleuvra qu'en soirée, alors que tout est ramassé.)
23 juillet, lundi (1934)
(...) Nous nous installons dans une jolie clairière abritée contre tous les vents, et dans laquelle le soleil darde ses rayons les plus chauds. Le sol est très sec et tapissé ici et là de massifs de génévrier vert - ce qui ressemble fort à un parc; des allées naturelles circulent à travers cette pelouse. Nous plaçons les tentes à travers ces massifs, dans les espaces libres, de sorte que nous semblons campés dans un jardin ! On ne peut trouver plus bel endroit pour un camp. Il y a cependant un grand inconvénient à camper sur l'Ile. C'est que nous n'y trouvons pas d'eau douce. Il faudra faire la corvée d'eau chez les voisins à 6 arpents. (...) Nous faisons le feu de camp sur la grève, à la pointe de l'Ile - la mer est haute et entoure l'Ile - la lune brille au-dessus de la montagne - on n'entend que le bruit lointain de la route ou courent les autos - c'est le calme du soir. Les histoires vont bon train. Bernard est inépuisable. Quelques visiteurs des environs viennent visiter notre camp. A 9 hrs nous disons une prière et nous entrons dans nos tentes. Un quart d'heure plus tard, la trompe résonne dans l'espace, éveillant les échos des montagnes endormies. Les scouts s'endorment sous les tentes légères baignées de la clarté mystérieuse de la lune, pendant que sur l'eau calme de la baie les feux du village voisin scintillent comme des étoiles. Quelle poésie! Comme c'est beau tout cela. Que Dieu est bon d'avoir préparé de si belles choses pour ses scouts!
3 oct. mercredi (1934)
Comme l'année dernière, nous avons nos réunions le mercredi soir. Nos scouts préparent leur seconde classe. Nous
sommes en train de fabriquer un tableau de noeuds scouts, lequel sera exposé au local.
Je reçois "Alerte", journal des Eclaireurs C.-F. On y parle beaucoup de Gaspé. En effet, les Eclaireurs de Montréal, de
Granby et de St-Hyacinthe se trouvaient aux fêtes de Gaspé le 24, 25 août dernier. (...) J'ai eu l'occasion de causer avec
plusieurs groupes d'Eclaireurs : eux comme nous désirent une union de tous les scouts canad.-français, au sein d'une
grande Fédération can.-française. (...)
1935.
5 février, mercredi
Première réunion de l'année. Les scouts et les novices sont au complet. Les novices qui se préparent sont Paul-Emile Leblanc, Richard Joly, Gabriel Langlois.
Mars 1935
(...) Le jeune Ls Moreault est admis à se préparer pour entrer chez les scouts.
Une Fédération des Scouts Catholiques de la Province de Québec est en train de se former qui englobera tous les scouts
canadiens-français, les Eclaireurs et les autres de Québec et de Trois-Rivières. S. Em. le Cardinal (Villeneuve) a demandé
la chose à Ottawa dernièrement, et sa demande a été agrée. Il reste l'acceptation par le bureau de Londres. C'est une
solution que nous désirons depuis longtemps. Tout en sauvegardant nos droits religieux et raciaux nous aurons une
existence officielle.