85/ LA MESSE OU FRACTION DU PAIN (2006-05-14)
Si la messe n’avait pas de nom, qui de nous songerait à l’appeler « fraction du pain »? C’est pourtant son nom d’origine. L’expression évoque un geste bien caractéristique de la liturgie familiale juive : celui qui préside le repas prononce une bénédiction avant de rompre et de partager le pain. Le geste n’était pas étranger à la pratique de Jésus avec ses premiers disciples. Ce fut même un geste essentiel à la Cène : « prenant du pain, (Jésus) rendit grâce, le rompit et le leur donna » (Lc 22,19). C’est à la « fraction du pain » que les disciples d’Emmaüs ont un jour reconnu Jésus (cf. Lc 24, 35b). Ils n’étaient pas présents à la Cène le Jeudi mais ils avaient pu, en d’autres occasions, voir comment Jésus faisait cette « fraction » (cf. Lc 9,16). Enfin, au sens eucharistique que nous lui connaissons, la « fraction du pain » rythmait déjà la vie de la toute première communauté chrétienne (cf. Ac 2, 42). Ce rite alors s’accomplissait non pas au Temple, mais dans des familles, à la maison. Et il n’était pas séparé d’un véritable repas (1 Co 11, 20-34).
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