ARCHIDIOCÈSE DE RIMOUSKI
Nos communautés chrétiennes et leur administration
1999
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Nos communautés chrétiennes et leur administration
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Présentation
Aux membres des Assemblées de Fabrique
et des Conseils paroissiaux de pastorale
La vie nous convie à des réajustements constants. Cela est vrai pour les personnes qui oeuvrent à l'intérieur d'un même organisme tout en y exerçant des
responsabilités différentes. Cela se vérifie également lorsque des organismes, avec des objectifs différents, travaillent pour une même cause.
Le document ci-joint répond à une demande de précisions sur les responsabilités respectives des membres de l'Assemblée de fabrique: président ou
présidente d'Assemblée, curé ou modérateur, marguillier ou marguillière. Il traite aussi des liens souhaitables entre l'Assemblée de fabrique et le Conseil
paroissial de pastorale. Il rappelle que ces deux organismes possèdent, en définitive, le même souci: assurer de bons services pastoraux dans les
communautés chrétiennes.
Je vous invite à étudier ce texte en souhaitant qu'il aide au fonctionnement harmonieux et efficace de votre Assemblée de fabrique et de votre Conseil
paroissial de pastorale tout en assurant une bonne concertation de leur travail respectif.
Avec l'assurance de ma reconnaissance pour votre engagement et de mon dévouement à l'égard de notre Église diocésaine.
+ Bertrand Blanchet, évêque de Rimouski,
le 14 décembre 1999
Texte
Nos communautés chrétiennes et leur administration
Les nombreux changements qui affectent la vie de notre Église ne manquent pas de retentir sur la gestion de nos paroisses. Ainsi, la formation des
secteurs et le jumelage de paroisses affectent considérablement l'exercice de la charge pastorale des prêtres et des autres agents de pastorale. Plusieurs
prêtres se retrouvent seuls à assurer le ministère presbytéral d'une paroisse populeuse alors que d'autres sont modérateurs d'une équipe pastorale assumant
la charge de plusieurs paroisses. Heureusement, ils reçoivent une aide indispensable et efficace de la part de plusieurs laïcs.
La diminution de la pratique dominicale s'accompagne aussi d'une réduction du nombre de personnes qui acquittent leur capitation annuelle. Les
obligations financières ne diminuent pas pour autant puisque d'autres personnes s'ajoutent sur la liste de paie: agentes de pastorale scolaire, de pastorale
paroissiale ou de secteur, secrétaires, etc. Sans oublier l'entretien des édifices qui nécessitent parfois des réparations majeures. Une charge plus lourde
pèse donc sur le groupe de fidèles qui continue à s'impliquer dans les activités paroissiales.
En somme, les Assemblées de fabrique font face à des défis nombreux et exigeants. Il importe donc de réfléchir sur les conditions qui leur permettront de
les relever. Cette communication a précisément pour but d'aider au bon fonctionnement de ces Assemblées, de manière à ce qu'elles assument, aussi
efficacement que possible, leur rôle au service des communautés paroissiales. À cette fin, il convient de rappeler d'abord la nature et le rôle de
l'Assemblée de fabrique et ensuite de considérer ses liens avec le Conseil de pastorale paroissial.
L'Assemblée de fabrique
L'Assemblée de fabrique est une Corporation, c'est-à-dire une personne morale dont le fonctionnement repose sur des personnes physiques, les membres
de la Corporation. Ces membres sont les marguilliers (1), le curé ou modérateur et, s'il y a lieu, le président d'assemblée.
Les marguilliers
Les marguilliers sont élus par une assemblée de paroissiens qui leur délèguent ainsi la responsabilité d'administrer les biens de la fabrique. Pour
l'ensemble des paroisses de notre diocèse, plus de 700 personnes acceptent ainsi de consacrer gratuitement temps, talent et énergie au service de leur
communauté paroissiale. Une Église diocésaine ne peut que se réjouir de cet investissement massif et indispensable. Tout comme il faut se réjouir de ce
que, dans l'ensemble, ils s'acquittent de leur charge avec honnêteté et générosité.
Le mandat des marguilliers est de 3 ans et renouvelable une fois (à moins de réélection après une absence). Chaque année voit donc un renouvellement important de nos Assemblées de fabrique. Il importe que ces nouveaux membres reçoivent l'information pertinente au bon exercice de leur fonction : nature de l'Assemblée de fabrique, Loi sur les fabriques, règlements adoptés, us et coutumes de la fabrique, relations avec le Conseil de pastorale, etc. À
cette fin, il convient que le diocèse ou les régions pastorales assurent la formation des marguilliers nouvellement élus, grâce, en particulier, à une
rencontre annuelle.
Chaque Assemblée de fabrique doit aussi se donner les conditions de base d'un fonctionnement efficace: régularité des réunions, convocation écrite dans
les délais prévus, ordre du jour écrit et transmis aux membres avant la réunion, présentation des états financiers avec pièces justificatives, établissement
de priorités dans les projets, détermination de la date de l'assemblée suivante, etc.
Le président d'Assemblée
Dans la plupart de nos paroisses, il existe un président d'assemblée, nommé par l'évêque sur recommandation de l'Assemblée de fabrique. Cette
expérience étant nettement positive, il est souhaitable qu'elle se généralise à toutes les paroisses. Cette personne a la responsabilité de convoquer les
membres, de présider les réunions, de voir à leur animation et de signer les procès-verbaux de l'Assemblée. Si elle assume d'autres responsabilités, c'est
parce que l'Assemblée de fabrique les lui aura confiées. Ainsi, les décisions prises au cours de la réunion sont exécutées grâce à une délégation de
pouvoir conférée par l'Assemblée, soit à un marguillier, soit au président, soit éventuellement à un "gérant d'affaires" (cf. règlement no 5) (2). En
plusieurs Assemblées, les membres se partagent diverses tâches. Cette formule s'avère particulièrement bénéfique pour les petites paroisses appelées à
compter davantage sur le bénévolat.
Quand il s'agit des marguilliers, la Loi sur les fabriques limite leur mandat à deux termes consécutifs, quitte à ce que la fonction soit assumée de nouveau
après une absence. Dans ce même esprit, il est souhaitable que la nomination du président d'assemblée ne dépasse pas deux termes. On sait d'ailleurs que
l'Assemblée de fabrique peut confier divers dossiers à l'une ou l'autre personne de son choix.
Comme pour tout organisme démocratique, les décisions de l'Assemblée se prennent à la majorité des voix. Toutefois, comme il s'agit aussi d'un
organisme d'Église, on peut espérer que l'atmosphère des réunions, le style des relations, le ton des échanges reflètent la manière de vivre en Église. Or,
celle-ci est avant tout communion: communion entre des baptisés rassemblés autour de Jésus-Christ. Sur ce point, le président d'Assemblée joue un rôle
déterminant pour favoriser des relations harmonieuses entre les membres, par exemple en sollicitant l'avis de chacun(e), en suscitant compréhension et
respect mutuels, etc. On constate d'ailleurs qu'une Assemblée de fabrique qui fonctionne bien prend une large part de ses décisions par consensus. Ce qui
n'exclut pas des discussions laborieuses et animées. Par contre, s'il arrivait que les réunions de l'Assemblée soient dominées par une recherche de
valorisation personnelle ou une pratique de confrontation, peut-être faudrait-il ajouter à l'ordre du jour... une démarche spirituelle.
Le curé ou modérateur
Le curé ou le modérateur de l'équipe pastorale de secteur demeure membre de l'Assemblée de fabrique, même s'il n'en assume pas la présidence. À
l'heure des décisions, son vote n'a que le poids d'un vote parmi les autres. Mais les considérations, les préoccupations, les projets qu'il apporte méritent
une attention privilégiée. Car le regard qu'il porte sur les communautés paroissiales est celui d'une personne qui exerce à plein temps un service pastoral
et qui en porte quotidiennement les soucis et les défis. De plus, il lui revient de rendre compte à l'évêque de l'administration générale de la fabrique. (3)
La charge des prêtres devenant plus complexe et plus dispersante, j'invite les Assemblées de fabrique à favoriser la qualité des relations personnelles avec
eux. Bien sûr, le curé ou le modérateur ne saurait se situer au-dessus de la loi ou des règles administratives. Mais il y a lieu de s'étonner de contrôles plus
ou moins tatillons auxquels certains voudraient parfois le soumettre et qui dénotent un manque de respect et de confiance. Une attitude similaire convient
à l'égard des autres employés de la fabrique. Compte tenu de leurs conditions salariales incontestablement modestes, ils méritent d'être traités avec
ouverture d'esprit et générosité.
Pourquoi administrer?
Les considérations précédentes sur le rôle du pasteur mettent en évidence une réalité primordiale. L'Assemblée de fabrique a la responsabilité de bien
administrer les biens de la fabrique mais cette bonne administration n'a pas sa fin en elle-même. Elle est au service des fins propres de la communauté
paroissiale, c'est-à-dire permettre à tous ses membres de grandir dans leur vie de foi et de remplir leur mission de baptisés. Autrement dit, les tâches
administratives sont au service des tâches pastorales. S'il est vrai que nos communautés paroissiales ne peuvent se payer le luxe d'une mauvaise
administration, il n'est pas moins vrai que la gestion d'une Assemblée de fabrique diffère notablement de celle d'une compagnie ou d'une entreprise à but
lucratif.
Être marguillier : un engagement
Un marguillier disait un jour: "J'ai accepté cette responsabilité parce que j'aime l'Église. Et l'Église, c'est d'abord ma communauté paroissiale." Il avait
compris que, comme baptisé, il avait une responsabilité personnelle dans l'Église. Ce que saint Pierre confirme en disant: "Que chacun de vous, comme
un bon administrateur des divers dons de Dieu, utilise pour le bien des autres, le don particulier qu'il a reçu de Dieu" (I Pi 4,10). Cependant, quand
une personne est élue comme marguillier, elle reçoit aussi une responsabilité communautaire. Sa communauté lui confie une fonction importante pour
l'accomplissement de sa mission. Or, la mission de cette communauté, comme celle de toute l'Église, est de continuer ce que Jésus a commencé, tout
particulièrement en gardant vivante sa Parole, en offrant sa vie dans les sacrements, en répandant le feu de l'Amour qu'Il est venu apporter au monde. En
ce sens, être marguillier constitue une participation concrète à l'oeuvre d'évangélisation de la communauté.
La fonction de marguillier s'éclaire à cette lumière. Elle est, pour la personne qui l'assume, une occasion privilégiée de réaliser son engagement individuel
et son engagement communautaire. Par le fait même, elle lui permet de continuer sa croissance personnelle tout en aidant la communauté à vivre la
sienne. Dans cette perspective de foi, les membres d'une Assemblée de fabrique tireront grand profit à se réserver, de temps à autre, un moment de prière
pour que l'Esprit les guide vers les meilleures décisions pour le présent et l'avenir de leur communauté paroissiale ou de leur secteur.
Liens avec le Conseil de pastorale
Il appert donc que l'Assemblée de fabrique ne peut se priver de liens avec le Conseil de pastorale (paroissial ou de secteur). Dans plusieurs Assemblées de
fabrique, ce lien est assumé, en particulier, par la présence d'un marguillier au Conseil de pastorale. Celui-ci, on le sait, porte avec son pasteur la
responsabilité pastorale de cette communauté ou de ce secteur. Au Conseil de pastorale d'établir les priorités pastorales, à l'Assemblée de fabrique de
s'efforcer de fournir les ressources financières pour leur réalisation. Les deux sont donc à la fois indispensables et complémentaires.
Bien sûr, les projets du Conseil de pastorale doivent être réalistes, accordés à la capacité financière des communautés. D'autre part, il importe de prévenir
l'Assemblée de fabrique contre une conception trop étroite de la pastorale, la réduisant, à toutes fins pratiques, à la célébration des sacrements. Une part
importante des fidèles étant maintenant absente des assemblées dominicales, un Conseil de pastorale dynamique s'ingéniera à bâtir des projets de type
missionnaire: des projets qui sont de l'ordre du "aller vers" et non seulement du "venez à nous".
Importance des agents de pastorale
D'autres personnes doivent seconder le prêtre dans l'accomplissement des tâches pastorales. À cet égard, il faut remercier la merveilleuse cohorte de
bénévoles qui consacrent temps, talent et énergie au service de leur communauté. Cependant, face à l'ampleur de la tâche ainsi qu'aux défis d'une
pastorale plus diversifiée, il faut généralement envisager l'engagement d'une agente de pastorale rémunérée. Plusieurs personnes se sont d'ailleurs
préparées à cette fin. D'autres le seront sous l'égide de notre École de formation et de perfectionnement en pastorale.
D'ailleurs, là où les économies sont réalisées par suite de la diminution du nombre de prêtres, il convient qu'elles continuent à être affectées à des services
pastoraux, en particulier par des personnes engagées à cette fin. Il serait dommage que, dans la pratique courante, les besoins matériels (chauffage,
entretien, réparations, etc.) s'imposent toujours de manière prioritaire par rapport aux besoins pastoraux. Tout comme il serait inconvenant que les
personnes bénévoles soient contraintes à payer des dépenses assumées pour la communauté ou le secteur (réunions, transport, sessions de
ressourcement...).
Ouverture sur l'ensemble de l'Église
Aucune communauté chrétienne ne peut se renfermer sur elle-même. Être en Église, c'est aussi être "ailleurs que là où on a les pieds." Une communauté
paroissiale dynamique s'ouvre quasi naturellement aux communautés voisines, surtout si elles sont regroupées en secteur. Des services interparoissiaux
s'avèrent généralement bénéfiques à chaque paroisse. De même pour la zone (ou région) et l'ensemble du diocèse. L'ensemble des communautés
paroissiales doit reconnaître la nécessité de nos services diocésains: éducation de la foi, initiation chrétienne, pastorale conjugale et familiale, éducation
chrétienne scolaire, pastorale sociale et missionnaire, communications sociales, etc. Remarquons que, parmi les diocèses du Québec, celui de Rimouski a
la chance de demander aux paroisses l'une des plus faibles contributions. Nous ne pouvons davantage oublier d'élargir notre regard sur l'Église au Canada
(Collecte pour l'Église canadienne) et sur l'Église universelle (Collecte des missions et Oeuvres du Saint-Père).
Maintenir de bons services pastoraux
Cette présentation paraîtrait-elle irréaliste, voire "surréaliste"? Oublierait-elle que la population de notre diocèse a chuté, que les conditions économiques
de plusieurs milieux sont difficiles, que le nombre des personnes acquittant leur capitation diminue? Pas vraiment. Remarquons que parallèlement à ces
faits, il y a eu également réduction des dépenses d'immobilisation: des lieux de culte sont moins grands, des presbytères ont été vendus. Il faut prévoir que
cette réduction continuera.
Mais je refuse d'accepter qu'à cet appauvrissement matériel doive correspondre inévitablement un appauvrissement en services pastoraux. Notre
population, spécialement les jeunes, n'ont pas moins besoin qu'autrefois de la personne et du message de Jésus-Christ. D'ailleurs, Jean-Paul II nous
convie à une nouvelle évangélisation: nouvelle par son ardeur et par ses méthodes. Des méthodes nouvelles s'imposent en effet pour assurer une présence
signifiante de notre "Église dans le monde de ce temps". Le pape affirme aussi qu'une communauté sans esprit missionnaire se condamne elle-même à la
stagnation.
Conclusion : complémentarité et synergie
Considérant cet appel à la mission sous l'angle des ressources humaines et financières, j'invite les Assemblées de fabrique à continuer leur recherche
active de sources de revenu et de leur utilisation optimale en fonction des besoins pastoraux. J'invite surtout l'Assemblée de fabrique et le Conseil de
pastorale à travailler en synergie, en bénéficiant de leur dynamisme mutuel. Si le Conseil de pastorale offre d'excellents services pastoraux et présente des
projets stimulants, la réponse aux appels de l'Assemblée de fabrique sera vraisemblablement plus généreuse. En contrepartie, si les membres de
l'Assemblée de fabrique accomplissent leur tâche de façon créatrice, en témoignant de leur amour pour l'Église, le Conseil de pastorale en récoltera
inévitablement les fruits. En somme, rien ne saurait mieux susciter cette synergie entre les deux organismes, qu'un souci pastoral commun, sans cesse
ravivé par une authentique vie de foi et un réel souci missionnaire. Merci à toutes les personnes qui nous en donnent le témoignage.
+ Bertrand Blanchet, évêque de Rimouski
Le 29 novembre 1999
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Notes :
1. Pour éviter d'alourdir le texte, le terme marguillier conviendra aussi pour marguillière, celui de président pour présidente et celui d'agent de pastorale
pour agente de pastorale. (Retour au texte)
2. [Série de règlements approuvés par le CELAT et l'Assemblée des Évêques du Québec, en octobre 1999, pour la gestion des fabriques. La publication
de ces règlements est à venir. Le no 5 portera sur la gérance d'affaire des fabriques. NDLR] (Retour au texte)
3. Compte tenu du fait que les prêtres seront affectés à un nombre grandissant de paroisses, cette disposition canonique demeurera-t-elle réaliste? Par
ailleurs, une initiative d'un secteur a paru prometteuse: celle d'un conseiller à l'administration qui offrait une assistance aux Assemblées de fabrique du
secteur et en rendait compte ensuite au modérateur. (Retour au texte)
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