MD Concacan Inc. Sélection de textes sur le Jubilé (Mise à jour du 31-12-1999) (Mise à jour du 07-02-2000)
Voici quelques textes relatifs au Grand Jubilé de L'AN 2000. Ces citations peuvent être utilisées, par exemple, comme réflexions hebdomadaires à publier dans votre feuillet paroissial pour sensibiliser les fidèles à ce temps de célébration. Vous devez inclure la référence qui accompagne chaque citation. Les textes de Jean-Paul II sont tirés de la revue La Documentation Catholique ou des publications vaticanes. Pour transférer directement ces citations dans votre traitement de texte, utilisez les fonctions copier / coller de votre système d'exploitation. Vous pouvez aussi télécharger une copie du fichier text2000.zip (32 Ko). 1. LE LOGO DU JUBILÉ Le logo du Jubilé de l'an 2000 a été dessiné par une étudiante italienne, Emanuela Rocchi, âgée de 22 ans. Il se compose d'un cercle bleu symbolisant l'univers, avec en superposition, une croix chargée de cinq colombes colorées représentant les cinq continents. Dans les espaces délimités par les bras de la croix, apparaissent les paroles «Christ, hier, aujourd'hui, à jamais». Ces paroles sont dites par le prêtre au début de la Veillée pascale lorsqu'il grave l'année en cours sur le cierge pascal, symbole du Christ ressuscité. La croix signifie le mystère de l'Incarnation lorsque le Christ devint semblable à l'homme et le mystère de la Rédemption par lequel le Christ a donné la vie au monde par sa mort sur la croix et par sa résurrection. La forme circulaire de l'enchevêtrement des colombes souligne l'esprit de solidarité qui doit animer le grand Jubilé de l'an 2000. Ce sont en effet les deux thèmes qui reviennent, d'une manière ou d'une autre, dans tous les documents d'Église concernant cet événement. (Pierre Dufresne, Entrez dans le Jubilé et l'an 2000, 49) 2. D'OÙ VIENT LE MOT JUBILÉ ? Le mot jubilé a deux racines en hébreu et en latin. Dans la Bible hébraïque le terme yobel désignait d'abord le bélier, puis la corne du bélier, utilisée comme trompette. Celle-ci servait à annoncer tous les cinquante ans une année exceptionnelle de remise des dettes. Inaugurée par le son du yobel, cette année fut appelée année du yobel ou simplement yobel. En latin le mot jubilum [...] exprimait le cri d'allégresse des bergers. Quand, entre 391 et 406, saint Jérôme traduisit la Bible hébraïque en latin, il rendit le mot yobel par jubilaeus [...]. Il unissait ainsi l'idée d'allégresse, contenue dans les cris des bergers latins, et celle de la fête inaugurant l'année exceptionnelle de l'ancien Israël. [...] Vers la fin du Moyen Âge, le mot fut appliqué à l'indulgence accordée par le Pape lors de l'Année Sainte. Il passa en français (jubilé ou année jubilaire) et dans d'autres langues européennes pour désigner des années exceptionnelles de conversion et de grâce. Mais le mot est aussi utilisé au sens profane pour la fête célébrée le cinquantenaire de l'entrée en fonction ou même simplement le cinquantième anniversaire de quelqu'un. (Albert Hari, Comprendre et vivre le Jubilé, 4) 3. UN MONDE PLUS JUSTE [Chez les Juifs de l'Ancien Testament] le jubilé devait avoir lieu chaque 50e année. Il avait une dimension sociale très marquée. À cette occasion, les esclaves devaient être libérés, les dettes devaient être effacées, et ceux qui avaient perdu leurs biens devaient les recouvrer. Durant l'année du jubilé, on devait s'efforcer de réorganiser la société de manière à ce qu'elle corresponde mieux au projet de Dieu. Une société dans laquelle il y a des esclaves ne peut pas plaire à Dieu. Une société dans laquelle des individus ou des peuples entiers ploient sous le poids de leurs dettes, ne peut pas plaire à Dieu. Une société dans laquelle les uns ont trop à manger et les autres pas assez, ne correspond pas à sa volonté. Le jubilé a été inventé pour essayer de rebâtir le monde, pour l'humaniser, pour le rendre plus juste. (Jean-Yves Garneau, Prêtre et Pasteur 1999, 538) 4. UN JUBILÉ PAS COMME LES AUTRES Le Jubilé 2000 est le premier de l'histoire à célébrer le passage d'un millénaire à l'autre. Il ne correspond pas seulement à un événement important pour les chrétiens, mais aussi à la démarche de l'humanité entière qui entre dans le nouveau millénaire. Il se situe dans une humanité qui est arrivée à un moment crucial de son développement: les déplacements sont de plus en plus rapides; les frontières disparaissent peu à peu; l'information se fait instantanément à travers toute la planète; l'Europe et les organisations internationales jouent un rôle de plus en plus important. En même temps, le monde n'a jamais compté autant de pauvres, d'exclus et d'esclaves; les intégrismes politiques et religieux n'ont jamais été si violents; les puissances financières n'ont jamais été si puissantes. Le Jubilé se situe à un moment où des questions d'avenir se posent à l'humanité par les manipulations génétiques, par la pollution de la planète, par les engrenages de la pauvreté. Le Jubilé est celui d'une Église qui à Vatican II a ouvert ses fenêtres sur le monde et son coeur à l'Esprit; qui s'essaye au partage avec les autres confessions chrétiennes; qui apprend le dialogue interreligieux. Le Jubilé 2000 doit être autre chose que la répétition d'un cérémonial. C'est un temps inédit de grâce et d'appel. «Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Églises.» (Apocalypse 3, 22). (Albert Hari, Comprendre et vivre le Jubilé, 18) 5. TEMPS DE CONVERSION ET DE PÉNITENCE Le temps du Jubilé nous introduit dans le vigoureux langage qu'emploie la pédagogie divine du salut pour inciter l'homme à la conversion et à la pénitence, principe et voie de sa réhabilitation, et condition pour retrouver ce qu'il ne pourrait atteindre par ses seules forces: l'amitié de Dieu, sa grâce, la vie surnaturelle, la seule où puissent être satisfaites les aspirations les plus profondes du coeur humain. [...] L'Église a toujours célébré le Jubilé comme une étape significative de sa marche vers la plénitude dans le Christ. L'histoire montre avec quel enthousiasme le peuple de Dieu a toujours vécu les Années saintes, voyant en elles une circonstance où l'invitation de Jésus à la conversion se fait entendre de manière plus intense. (Jean-Paul II, Incarnationis mysterium, 2 et 3) 6. ANNONCER LE ROYAUME L'entrée dans le nouveau millénaire encourage la communauté chrétienne à élargir son regard de foi vers des horizons nouveaux pour l'annonce du Règne de Dieu. En cette circonstance spéciale, il faut revenir avec une fidélité raffermie à l'enseignement du Concile Vatican II, qui a apporté un éclairage nouveau sur l'engagement missionnaire de l'Église face aux exigences actuelles de l'évangélisation. Au Concile, l'Église a pris plus vivement conscience de son mystère et de la tâche apostolique que le Seigneur lui a confiée. Cette prise de conscience engage la communauté des croyants à vivre dans le monde en sachant qu'il faut être «le ferment et pour ainsi dire l'âme de la société humaine destinée à être renouvelée dans le Christ et à être transformée en famille de Dieu» (Gaudium et spes, 40). Pour correspondre efficacement à cet engagement, elle doit demeurer dans l'unité et développer sa vie de communion. (Jean-Paul II, Incarnationis mysterium, 2) 7. ANNÉE TRINITAIRE Jésus révèle le visage de Dieu le Père «miséricordieux et compatissant» (Jacques 5, 11) et, par l'envoi de l'Esprit Saint, il rend manifeste le mystère d'amour de la Trinité. C'est l'Esprit du Christ qui agit dans l'Église et dans l'histoire: il faut rester à son écoute pour reconnaître les signes des temps nouveaux et rendre toujours plus vivante dans le coeur des croyants l'attente du retour glorieux du Seigneur. L'Année sainte doit donc être un chant unique, ininterrompu, de louange à la Trinité, Dieu Suprême. (Jean-Paul II, Incarnationis mysterium, 3) 8. CHANGEMENT DE VIE Le Jubilé est un nouvel appel à la conversion du coeur par le changement de vie. Il rappelle à tous qu'il ne faut considérer comme absolus ni les biens de la terre, car ils ne sont pas Dieu, ni la domination ou la prétention de domination de l'homme, car la terre appartient à Dieu et à Lui seul: «La terre m'appartient et vous n'êtes pour moi que des étrangers et des hôtes» (Lévitique 25, 23). Puisse cette année de grâce toucher le coeur de ceux qui ont entre leurs mains le sort des peuples! (Jean-Paul II, Incarnationis mysterium, 12) 9. MARIE ET LE JUBILÉ La joie du Jubilé ne serait pas complète si le regard ne se tournait vers Celle qui, dans la pleine obéissance au Père, a engendré pour nous dans la chair le Fils de Dieu. À Bethléem s'accomplirent pour Marie «les jours où elle devait enfanter» (Luc 2, 6) et, remplie de l'Esprit, elle mit au monde le Premier-né de la nouvelle création. Appelée à être la Mère de Dieu, Marie, à partir du jour de la conception virginale, a vécu pleinement sa maternité, la menant jusqu'à son couronnement sur le Calvaire au pied de la Croix. Là, par un don admirable du Christ, elle est devenue aussi Mère de l'Église, montrant à tous la voie qui mène à son Fils. Femme de silence et d'écoute, docile entre les mains du Père, la Vierge Marie est invoquée par toutes les générations comme «bienheureuse», parce qu'elle a su reconnaître les merveilles accomplies en elle par l'Esprit Saint. Les peuples ne se lasseront jamais d'invoquer la Mère de la miséricorde et ils trouveront toujours refuge sous sa protection. (Jean-Paul II, Incarnationis mysterium, 14) 10. MISSION DU CHRIST On comprend facilement la pratique des Jubilés, qui a son origine dans l'Ancien Testament et se poursuit dans l'histoire de l'Église. Jésus de Nazareth, s'étant rendu un jour dans la synagogue de sa ville, se leva pour faire la lecture (Luc 4, 16-30). On lui donna le rouleau du prophète Isaïe, dans lequel il lut le passage suivant: «L'Esprit du Seigneur Dieu est sur moi, car il m'a consacré par l'onction; il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, panser les coeurs meurtris, annoncer aux captifs la libération et aux prisonniers la délivrance, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur» (Isaïe 61, 1-2). Le prophète parlait du Messie. «Aujourd'hui -- ajouta Jésus -- cette Écriture est accomplie pour vous qui l'entendez» (Luc 4, 21), faisant comprendre qu'il était lui-même le Messie annoncé et qu'en lui commençait le «temps» si attendu: le jour du salut était arrivé, la «plénitude du temps». Tous les Jubilés se rapportent à ce «temps» et concernent la mission messianique du Christ, venu comme «consacré par l'onction» de l'Esprit Saint, comme «envoyé par le Père». C'est lui qui annonce la Bonne Nouvelle aux pauvres. C'est lui qui apporte la liberté à ceux qui en sont privés, qui libère les opprimés, qui rend la vue aux aveugles. Il réalise ainsi «une année de grâce du Seigneur», qu'il proclame non seulement par la parole, mais avant tout par ses oeuvres. Le Jubilé, c'est-à-dire «une année de grâce du Seigneur», ce n'est pas seulement le retour d'un anniversaire dans la chronologie, c'est même ce qui qualifie l'activité de Jésus. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 11) 11. ANNÉE DE GRÂCE Pour l'Église, le Jubilé est précisément cette «année de grâce», année de la rémission des péchés et des peines dues aux péchés, année de la réconciliation entre les adversaires, année de multiples conversions et de pénitence sacramentelle et extra-sacramentelle. La tradition des années jubilaires est liée à la concession d'indulgences d'une manière plus large qu'en d'autres périodes. À côté des Jubilés qui rappellent le mystère de l'Incarnation lors des années cent, cinquante et vingt-cinq, il y a ceux qui commémorent l'événement de la Rédemption: la Croix du Christ, sa mort sur le Golgotha et sa Résurrection. L'Église, en ces circonstances, proclame «une année de grâce du Seigneur» et fait en sorte que tous les fidèles puissent bénéficier plus largement de cette grâce. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 14) 12. MOMENT SIGNIFICATIF Dans la vie des personnes, les Jubilés sont habituellement liés à la date de naissance, mais on célèbre aussi les anniversaires du baptême, de la confirmation, de la première communion, de l'ordination sacerdotale ou épiscopale, du sacrement de mariage. Certains de ces anniversaires se retrouvent dans le domaine profane, mais les chrétiens leur attribuent toujours un caractère religieux. Dans la perspective chrétienne, en effet, tout Jubilé -- celui du vingt-cinquième anniversaire de sacerdoce ou de mariage, appelé «d'argent», celui du cinquantième, appelé «d'or», ou celui du soixantième, dit «de diamant» -- constitue une année particulière de grâce pour la personne qui a reçu l'un des sacrements mentionnés ci-dessus. Ce que nous avons dit des Jubilés individuels peut être appliqué aussi aux communautés ou aux institutions. Ainsi, on célèbre le centenaire ou le millénaire de fondation d'une ville ou d'une commune. Dans le domaine ecclésial, on célèbre les Jubilés des paroisses et des diocèses. Tous ces Jubilés personnels ou communautaires jouent un rôle important et significatif dans la vie des personnes et des communautés. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 15) 13. PORTÉE UNIVERSELLE La deux millième année depuis la naissance du Christ (indépendamment de l'exactitude du calcul chronologique) représente un Jubilé extraordinairement important, non seulement pour les chrétiens, mais indirectement pour l'humanité entière, étant donné le rôle de premier plan exercé par le christianisme au cours de ces deux millénaires. Il est significatif que le calcul du cours des années se fait presque partout à partir de la venue du Christ dans le monde: celle-ci devient donc également le centre du calendrier le plus utilisé aujourd'hui. N'est-ce pas là aussi un signe de la contribution incomparable apportée à l'histoire universelle par la naissance de Jésus de Nazareth? (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 15) 14. LA JOIE DU SALUT Le mot «Jubilé» évoque la joie, non seulement la joie intérieure, mais la joie qui se manifeste extérieurement, car la venue de Dieu est un événement qui est également extérieur, visible, audible et tangible comme le rappelle saint Jean (1 Jean 1, 1). Il est donc juste que toute marque de joie suscitée par cette venue se manifeste extérieurement. Cela montre que l'Église se réjouit du Salut. Elle invite tout le monde à la joie et elle s'efforce de créer les conditions voulues pour que les énergies du salut puissent être communiquées à chacun. L'an 2000 marquera donc la date du Grand Jubilé. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 16) 15. L'UNITÉ DES CHRÉTIENS L'une des prières les plus ardentes en cette heure exceptionnelle [...] est celle par laquelle l'Église demande au Seigneur que croisse l'unité entre tous les chrétiens des diverses Confessions jusqu'à atteindre la pleine communion. Je forme le voeu que le Jubilé soit une bonne occasion pour collaborer efficacement à la mise en commun de tout ce qui nous unit et qui est certainement plus important que ce qui nous divise. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 16) 16. TEMPS D'ACTION DE GRÂCE Le Jubilé est toujours un temps de grâce particulière, «un jour béni par le Seigneur»: comme tel, il a un caractère joyeux. Le Jubilé de l'An 2000 veut être une grande prière de louange et d'action de grâce surtout pour le don de l'Incarnation du Fils de Dieu et de la Rédemption qu'Il a accomplie. Pendant l'année jubilaire, les chrétiens se mettront, avec une admiration et une foi renouvelées, face à l'amour du Père, qui a donné son Fils «afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (Jean 3, 16). En outre, ils élèveront avec une profonde conviction leur action de grâce pour le don de l'Église, fondée par le Christ comme «sacrement, c'est-à-dire à la fois signe et moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain». Leur action de grâce s'étendra enfin aux fruits de sainteté mûris dans la vie de tant d'hommes et de femmes qui, à chaque génération et à chaque époque de l'histoire, ont su accueillir sans réserve le don de la Rédemption. (Jean-Paul II, Tertio millenio adveniente, 32) 17. ÉVÉNEMENT RELIGIEUX Dans la tradition catholique, le Jubilé est un grand événement religieux. C'est l'année de la rémission des péchés et des peines pour les péchés, c'est l'année de la réconciliation entre les adversaires, de la conversion et de la pénitence sacramentelle et, en conséquence, de la solidarité, de l'espérance, de la justice, de l'engagement au service de Dieu dans la joie et dans la paix avec ses frères. L'Année jubilaire est avant tout l'année du Christ, porteur de vie et de grâce à l'humanité. (Site Internet du Vatican) 18. ANNÉE SAINTE Le Jubilé est appelé communément «Année Sainte», non seulement parce qu'il commence, se déroule et se conclut par des rites sacrés, mais aussi parce qu'il est destiné à promouvoir la sainteté de vie. Il a été institué en effet pour consolider la foi, favoriser les oeuvres de solidarité et la communion fraternelle au sein de l'Église et dans la société, pour rappeler et encourager les croyants à une profession de foi plus sincère et plus cohérente dans le Christ unique Sauveur. (Site Internet du Vatican) 19. HISTOIRE L'Église n'a pas toujours fêté le jubilé. Le premier jubilé chrétien date de 1300. À l'origine, un grand jubilé devait être célébré tous les siècles. Mais puisque le jubilé juif se répétait tous les cinquante ans, le pape accepta de fixer le jubilé suivant à l'année 1350. Puis le pape Grégoire Xl décréta que la périodicité des grands jubilés serait de trente-trois années, durée estimée de la vie terrestre du Christ. Mais les troubles de l'histoire firent reporter jusqu'en 1390 le grand jubilé suivant. Paul II, en 1470, réduit l'intervalle à vingt-cinq années: un Jubilé par génération. Les jubilés sont donc célébrés tous les vingt-cinq ans jusqu'au 19e siècle, où diverses circonstances politiques et sociales ne permirent qu'un seul jubilé, celui de 1825. Au fil des siècles, le caractère de la célébration jubilaire change. Au 20e siècle, le jubilé est l'occasion d'appeler les chrétiens à vivre pleinement la foi de leur baptême. (Fêtes& Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 4) 20. LA CÉLÉBRATION DU JUBILÉ Le jubilé est toujours un temps de grâce, «un jour béni par le Seigneur». Celui-ci est en outre une grande commémoration du deux millième anniversaire de la naissance du Christ. Le Jubilé de l'an 2000 est donc une grande prière de louange et d'action de grâce, surtout pour le don de l'Incarnation du Fils de Dieu et de la Rédemption du monde. Il confirme les chrétiens dans la foi en Dieu qui s'est définitivement révélé dans le Christ. Quant à la célébration, elle a lieu simultanément en Terre sainte, à Rome et dans les Églises locales du monde entier. (Fêtes & Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 5) 21. LE CHRIST, SEIGNEUR DU TEMPS Un jubilé célèbre une somme d'années écoulées: trente ans, cinquante ans... Le premier héros d'un jubilé est donc le temps. Ce Jubilé de l'an 2000 a une particularité supplémentaire. Il fête la naissance de Jésus, «plénitude du temps». Pour un chrétien, le temps de Dieu mérite bien d'être célébré. [...] Le Christ, venu dans le temps, en est aussi le maître. Il est le commencement et la fin de toutes choses. Depuis le haut Moyen Âge, nous comptons le temps à partir de la naissance de Jésus. Tous les événements de l'histoire sont référés à ce moment exceptionnel. Mais le Christ est aussi celui vers qui nous allons. Nous attendons son retour. «Voici que mon retour est proche... Je suis l'Alpha et l'Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin», dit le Seigneur, dans le livre de l'Apocalypse (22, 12-13). Au cours de la veillée pascale, quand le célébrant bénit le cierge pascal qui symbolise le Christ ressuscité, il rappelle que le Christ est le Seigneur du temps, son alpha et son oméga. Tout temps est donc saint, puisqu'il est sous la seigneurie du Christ. (Fêtes & Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 6 et 8) 22. UN ANNIVERSAIRE Ce Jubilé de l'an 2000 ne ressemble pas à ceux qui l'ont précédé. C'est un anniversaire. Il célèbre le deux millième anniversaire de la naissance de Jésus. C'est la première fois que l'Église fête un jubilé au moment du passage dans un nouveau millénaire. À l'approche de l'an 1000, l'Occident a connu un mouvement religieux particulier, mais ce n'était pas encore une célébration jubilaire, puisque le premier jubilé de la chrétienté date de l'an 1300. Le Jubilé de l'an 2000 a donc une signification particulière et inédite. (Fêtes & Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 9) 23. OECUMÉNISME Il ne faut pas laisser croire que le Jubilé de l'an 2000 est propriété exclusive des catholiques. D'autres que nous sommes heureux de célébrer la naissance du Christ. S'ils ne se veulent plus relier à lui par l'évêque de Rome, il n'empêche que tous ont maintenu vivant, au moins autant que nous, le lien sacramentel du baptême et, pour beaucoup, de l'eucharistie, ainsi que la fidélité aux Écritures reçues comme Parole vivante de Dieu. Grâce au Jubilé, devenir les serviteurs de l'unité, de la liberté, de la paix et de la fraternité, quel magnifique programme!(Fêtes & Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 24) 24. INVENTER SON VISAGE La Lettre apostolique de Jean-Paul II rappelle que le Jubilé ne se contente pas de commémorer un événement passé, mais qu'il célèbre Jésus ressuscité. Que nous commémorions le passé, est indispensable puisque notre passé, marqué dans les Écritures et dans la tradition, constitue pour nous la norme de la foi. Mais qui dit norme ne dit pas modèle. Et voilà pourquoi nous tenons tant à la tradition qui nous dit, au cours des âges, comment l'Église a su inventer son visage pour chaque temps, visage toujours neuf et, pourtant, toujours fidèle. L'Église du 21e siècle devra aussi inventer son visage. Bien malin qui pourrait le décrire! Pourtant il y a trois traits qui déjà se dessinent. Le christianisme ne sera plus culturellement dominant. Ensuite, l'Église devra intégrer toujours davantage le respect de la responsabilité individuelle de ses membres. Enfin, elle devra développer son esprit missionnaire. (Fêtes& Saisons 530: Aux portes de l'an 2000, 24-25) 25. RELANCE SPIRITUELLE J'espère de tout coeur que le Jubilé, désormais à nos portes, représente l'occasion propice d'une courageuse relance spirituelle et d'une extraordinaire célébration de l'Amour de Dieu pour l'humanité. Que de toute l'Église s'élève «l'hymne de louange et d'action de grâce au Père, qui, dans son amour incomparable, nous a accordé dans le Christ d'être «concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu» (Eph 2,19). Les certitudes exprimées par l'apôtre Paul nous confortent: si Dieu n'a pas épargné son propre Fils, mais l'a livré pour chacun d'entre nous, comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout? Qui nous séparera de l'amour du Christ? En tout les événements de la vie, y compris la mort, nous pouvons être plus que vainqueurs, en vertu de Celui qui nous a aimés jusqu'à la Croix (Rm 8,31-37). (Jean-Paul II, 15e journée mondiale de la jeunesse, 4) 26. LA JEUNESSE DE L'ÉVANGILE Nous vivons dans une société qui, depuis une trentaine d'années, se laïcise de plus en plus. Autrefois majoritaires et influents, beaucoup de catholiques réalisent aujourd'hui avec étonnement qu'ils n'occupent plus le haut du pavé et que, dans les débats publics, leur voix en est devenue une parmi d'autres. Certains s'interrogent alors sur la pertinence et la valeur du message évangélique pour notre monde. L'Évangile n'a-t-il pas perdu de sa vigueur? N'est-il pas suranné? L'année du grand Jubilé devrait nous aider à poser un regard neuf sur l'Évangile et à percevoir son inaltérable jeunesse. L'Évangile n'a pas vieilli, il n'est pas usé... mais c'est peut-être nous qui le sommes, parce que nous ne vivons pas toujours avec assez d'audace et de radicalité ce que nous professons dans le fond de nos coeurs. (Jean-Yves Garneau, Prêtre et Pasteur 1999, 542) 27. UN JUBILÉ POUR LE MONDE D'AUJOURD'HUI Avec le Jubilé de l'an 2000, nous pouvons entendre la voix de Dieu qui nous appelle, nous aussi, les chrétiens, à reprendre pour aujourd'hui le message de Jésus! Notre réflexion sur les questions de justice sociale et d'écologie est-elle assez poussée pour relever les défis actuels? Reconnaissons-nous que la poursuite de la justice, de la paix et de l'intégrité de l'environnement fait partie intégrante de l'annonce de la Bonne Nouvelle de Dieu pour notre monde? Est-ce que notre foi est assez intense pour proclamer le message d'espérance que contient la proclamation du Jubilé pour l'avenir de l'humanité et de la terre? (Missions étrangères, février 1999, 22) 28. L'AN 2000. Un seuil pour l'Humanité, un seuil pour l'Église. Un appel à regarder lucidement le passé. Un appel à construire l'avenir dans l'espérance. Une invitation à approfondir le mystère de Dieu Maître de l'Histoire et de Jésus entré dans notre histoire. Un engagement à se renouveler et à bâtir un monde de justice et de paix. Un temps de crise qui peut devenir un temps de grâce. L'AN 2000, l'année du Grand Jubilé. (Albert Hari, Comprendre et vivre le Jubilé, 3) 29. TRANSFORMER NOTRE MONDE Une année jubilaire est donc une année qui annonce la venue du Règne de Dieu. C'est aussi une année qui nous rappelle que le travail inauguré par Jésus n'étant pas achevé, il requiert maintenant nos coeurs, nos bras, nos mains, notre imagination. Le Jubilé nous invite à nous donner la main pour faire en sorte que le projet de Dieu sur l'humanité progresse. Il est une année durant laquelle Dieu nous presse de nous faire un coeur semblable au sien afin d'organiser le monde comme il souhaite qu'il le soit. Le Jubilé nous propose de travailler plus ardemment que jamais afin de remettre à l'endroit tout ce qui, dans notre monde, est présentement à l'envers. (Jean-Yves Garneau, Fêter l'An 2000, 72-73) 30. UNE ANNÉE DE GRÂCE Dans le Nouveau Testament, Jésus annonce cette réalité du Jubilé et en accomplit le sens : il proclame «une année de grâce du Seigneur»; «Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés» (Luc 4, 16-19). Par lui, les péchés sont remis, les aveugles voient... les morts ressuscitent! Par le Christ, tout retourne à la source, à la Vie, au Père. C'est ce mouvement de retour à la demeure du Père que nous célébrons par ce Jubilé. [...] Bien sûr, nous ne célébrons pas simplement un anniversaire aux 2000 bougies! Un Jubilé est pour les chrétiens l'entrée dans la réalité de l'événement du salut, dans «l'année de grâce» qu'inaugure le Seigneur. Il s'agit d'un temps de grâce pour prendre conscience et entrer plus profondément dans le mystère de Vie qui traverse tout le temps et toute l'histoire des hommes. (P.-D. Marcovits, Site Internet des Évêques de France) 31. UN TEMPS DE RENOUVELLEMENT Comme autrefois au sein du peuple d'Israël, le Jubilé est proclamé pour un renouvellement de la foi, un vrai respect des pauvres et l'accueil du pardon de Dieu. Sans cesse nous avons besoin de renouveler notre foi dans le Christ, le Fils envoyé par le Père pour le salut du monde. C'est la caractéristique principale du Jubilé que d'entrer de tout soi-même dans ce grand désir de Dieu de rendre libre tous les hommes. (P.-D. Marcovits, Site Internet des Évêques de France) JUBILÉ | LITURGIE | CHANCELLERIE | RECHERCHER | INDEX | ACCUEIL |