Nous répondons ici à des questions qui nous ont été posées sur la pratique liturgique ou, d'une manière générale, sur l'art de célébrer. Si vous avez des questions de ce genre, vous pouvez nous les adresser à :
Si elles sont d'intérêt public, les réponses pourront être reproduites sur cette page.
J’aimerais d'abord vous présenter deux ouvrages majeurs qu’il faut connaître quand on s’intéresse à ce type particulier d’assemblées liturgiques que sont les ADACE. Ce sont deux SOURCES que je qualifierais d’« INCONTOURNABLES ». Le premier ouvrage est un document romain, qui est de 1988, mais qui a gardé toute sa force et toute sa pertinence. Il s’agit du Directoire pour les assemblées dominicales en l’absence de prêtre. Le deuxième est un rituel canadien qui pourrait s’avérer fort utile quand on a à préparer une ADACE. L’ouvrage, qui est paru en 1995, porte le titre d’Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique. Enfin, à ces deux documents, j’en ajoute un troisième, étonnant mais tout aussi important. Il s’agit de l’Instruction romaine Redemptionis Sacramentum du 25 mars 2004 de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements.
René DesRosiers, ptre
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1/ Dans une célébration de la parole (ADACE), comment peut-on aménager le RITE DE LA COMMUNION ? (aménagement des lieux, place des intervenants, manières de procéder)
Un premier rappel : Le rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique (ADACE) publié en 1995 par la Commission épiscopale de liturgie de la CECC, dont vous disposez sans doute, demeure pour tous les comités de liturgie un bon outil de référence. Ce rituel propose deux types de célébration : une liturgie de la Parole et une liturgie psalmique. Dans la liturgie de la Parole, le rituel indique que « pour des raisons pastorales valables », on peut insérer le rite de la communion eucharistique après la prière de louange et avant la conclusion de la célébration (Voir Introduction, #11).
Un second rappel : Quand on choisit de tenir une ADACE, on doit tout de suite penser à l'aménagement des lieux. Au rituel, deux lieux sont prévus : celui de la proclamation et celui de la prière. Le lieu de la proclamation demeure l'ambon, qui est toujours réservé à la Parole de Dieu (lectures bibliques, homélie, réflexion ou commentaire sur ces lectures, chant du psaume et prières universelles). Le lieu de la prière est à définir, mais le rituel précise déjà que ce ne sera jamais l'autel ni le siège présidentiel où d'ailleurs personne ne s'assoit, pas même le diacre (Introduction, #17). Autre indication : « Ce lieu sera situé soit dans le sanctuaire, soit devant la nef » (#18). Enfin, quant à l'animation du chant, elle ne se fera ni du lieu de la proclamation ni du lieu de la prière. Ce qu'on suggère, c'est un lieu autre, « visible mais discret » (#20).
A/ Le rituel ne fait cependant pas mention du lieu de la communion. Mais on peut facilement en déduire que ce ne peut être l'autel, puisque, indique encore le rituel, « on veillera à ne rien [y] placer, même pas un cierge » (#21). Enfin, ultime remarque : « Sauf au moment de leurs interventions, tous les ministres prennent place dans la nef » (#19). On peut cependant prévoir une place dans le sanctuaire pour la personne qui préside ou dirige l'assemblée, mais cette place ne sera pas le siège présidentiel.
B/ Dans ce contexte, comment peut donc se dérouler le rite de la communion? Si on part du fait que les ministres de la communion comme tous les autres ministres sont dans la nef, on peut établir qu'après le Notre Père, chanté ou récité, ils se rendent au lieu de la réserve. Dans la plupart de nos églises, ce lieu est le tabernacle de l'ancien maître-autel ou d'un des autels latéraux. La table de ces autels est généralement bien visible de l'assemblée; elle peut donc être utilisée. On n'a donc pas à chercher un autre lieu. (Des cierges pourraient y être placés ou apportés, et allumés le moment venu). Puis, un des ministres de la communion (qui n'est pas la personne qui préside ou dirige l'assemblée) ouvre le tabernacle et en sort le (ou les) ciboires dont on aura besoin. Elle les ouvre. Puis, elle en prend un et se tourne vers l'assemblée. (On ne voit pas pourquoi ici elle montrerait une hostie, comme le fait le prêtre à la messe!). C'est à ce moment-là cependant que la personne qui préside ou dirige la célébration intervient. Du lieu de la prière, elle invite les fidèles à la communion en utilisant une des cinq formules suggérées aux pages 28-29 du rituel. (On aura remarqué qu'avec ces formules elle ne dit pas, comme le prêtre à la messe : « Voici l'Agneau de Dieu... »). Ensuite, un des ministres de la communion donne à communier aux autres ministres de la communion et reçoit de l'un d'entre eux le pain eucharistique. On ne se communie jamais soi-même! Enfin, tous se rendent dans la nef et donnent à communier à l'assemblée, selon la manière habituelle (Rituel, p. 30). C'est là, dans la nef, que communie aussi la personne qui préside ou dirige l'assemblée.
2/ Dans une célébration de la Parole (ADACE), dans quel ordre doivent se dérouler les PROCESSIONS d'entrée et de sortie ?
La réponse est simple. Le rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique ne prévoit ni procession d'entrée ni procession de sortie pour les ministres. Mais alors que se passe-t-il?
1/ En ouverture, d'un seul geste de la main, la personne qui anime le chant donne à l'assemblée le signal de se lever. L'assemblée se joint alors à elle pour le chant, qui est un chant d'entrée en célébration. À la fin du chant, la personne qui est désignée pour présider l'assemblée quitte la nef et se rend au lieu de la prière. Tous font alors en même temps qu'elle le signe de la croix (Rituel, p. 5).
2/ En conclusion, tout de suite après l'envoi « Allons dans la paix du Christ » (ou "Allez...", si c'est dit par un diacre) et le répons de l'assemblée « Nous rendons grâce à Dieu », une pièce de musique ou un chant choral peut marquer la fin de la célébration (Rituel, p. 37). L'assemblée se disperse ensuite.
3/ En préparant avec une équipe d’ADACE une célébration sur un thème particulier, doit-on s’en tenir aux textes du Prions en Église ?
Spontanément, je répondrais NON à cette question. Mais j’insisterais quand même pour qu’on conserve trois lectures bibliques (une de l’Ancien Testament et deux du Nouveau Testament : une épître et un évangile), compte tenu de l’importance qu’on doit donner dans une ADACE à la Parole de Dieu proclamée.
Quant aux autres textes liturgiques (non bibliques) du Prions, je pense en particulier à la Prière d’ouverture (première oraison) et à la Prière finale (prière après la communion), vous pourriez y gagner en ne retenant pas celles du Missel romain et en cherchant ailleurs. Voyez, par exemple, les textes que suggère le Prions en Église dans les dernières pages de son édition hebdomadaire. Ces suggestions proviennent, pour une part, de la revue Signes d’aujourd’hui que vous connaissez peut-être. Personnellement, je trouve ces textes bien inspirés, bien faits. Ils cadrent aussi généralement avec la thématique du dimanche. Ils présentent aussi un avantage, en ce sens qu’on y suggère une façon de lancer la prière qui ouvre la célébration (cette prière que l’assemblée est invité à faire dans le temps de silence qu’on lui laisse, pour autant qu’on lui en laisse). C’est important, parce que, comme animateur ou animatrice d’ADACE, vous n’avez pas à inviter l’assemblée des fidèles à prier, exactement comme le fait le prêtre qui, à la messe, dit : «Le Seigneur soit avec vous»… «Prions le Seigneur»). Non, il vous faut toujours trouver une autre formule.
Je reproduis, pour illustrer mon propos, une suggestion que faisait le Prions en Église pour un premier dimanche de l’Avent :
Prière d'ouverture :
En ce temps d'espérance, invoquons le Seigneur Dieu qui vient à notre rencontre.
(Silence)
Dieu de grande bonté,
d'âge en âge, tu te souviens de ton peuple
et tu le visites par tes prophètes et tes messagers.
Aujourd'hui encore, manifeste-nous ta présence,
tiens-nous en éveil
pour le jour bienheureux de la venue de ton Fils.
Lui qui est vivant maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
Prière finale :
Nous te rendons grâce, Seigneur (Dieu),
car dans le partage de la Parole (et du Pain)
nous avons découvert les signes
de la venue de ton Fils Jésus au milieu de nous.
Toi qui nous as façonnés,
ne laisse pas nos cœurs s'alourdir:
fais de nous des veilleurs,
des hommes et des femmes debout pour accueillir
Celui qui vient, Jésus, le Christ, notre Seigneur,
vivant avec toi, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.
4/ Dans les paroisses où il y a une messe le samedi soir et où il y en aura une autre un ou plusieurs soirs de la semaine, est-il bien nécessaire d’avoir aussi une ADACE le dimanche ?
Si l'on doit recourir à une ADACE, c’est parce que c’est le dimanche et qu’il ne peut y avoir une Eucharistie ce jour-là. Et surtout, il y a pour le peuple de Dieu nécessité de se rassembler le dimanche, Jour du Seigneur.
Chez nous, il est bien établi maintenant que le dimanche commence à la tombée du jour le samedi et qu’il se termine, en principe, vingt-quatre heures plus tard, à la tombée du jour le lendemain. Dans ce contexte, il m’apparaît évident que, dans une paroisse où il y a eu une Eucharistie le samedi soir, l’ADACE n’est pas justifiée le lendemain.
Enfin, il me semble qu’on ne peut donner à la journée du «dimanche» plus d’extension que ce qu’on lui donne déjà. Si ce ne peut être «dimanche» le lundi, vous devinez que ce ne peut être non plus «dimanche» les autres jours de la semaine. Vous aurez par ailleurs saisi qu’on ne peut non plus parler d’ADACE un jour de semaine. Le D qu’on retrouve dans le sigle ADACE n’est-il pas une abréviation de l’adjectif Dominicale qu’on trouve accolé au mot Assemblée ?
Enfin, il faut toujours garder à l’esprit cet article 166 de l’Instruction Redemptionis Sacramentum. Je le reproduis ici : De même, l'Évêque diocésain, à qui il revient seul de prendre une décision dans ce domaine, ne doit pas concéder facilement que des célébrations de ce genre aient lieu les jours de semaine, surtout si, de plus, elles comportent la distribution de la sainte Communion; cela concerne surtout les lieux où, le dimanche précédent ou suivant, la Messe a pu ou pourra être célébrée. Il est demandé instamment aux prêtres, selon leurs possibilités, de célébrer la Messe pour le peuple, chaque jour, dans l'une des églises qui leur a été confiée.
5/ Dans une paroisse, un diacre peut-il revendiquer comme une sorte de «droit» la présidence d’une Assemblée dominicale en attente de célébration eucharistique (ADACE) ?
À cette question, je répondrai d’abord en me référant au Directoire pour les assemblées dominicales en l’absence de prêtre. Je me permettrai ensuite un commentaire plus personnel.
1/ Référence au Directoire
Le 2e chapitre du Directoire établit clairement les conditions pour la mise en œuvre d’une ADACE dans un diocèse et dans une paroisse. Des recommandations s’y trouvent concernant les rôles respectifs de l’évêque (n. 24-26), du curé (n. 27), du diacre (n. 29) et des laïcs (n. 30-32).
Voici ce qu’on dit à propos des diacres :
Article 29 : «Les diacres, comme premiers collaborateurs des prêtres, ont vocation à diriger de telles assemblées dominicales. Puisqu’il est ordonné pour guider et faire croître le peuple de Dieu, le diacre est en effet habilité à diriger la prière, proclamer l'Évangile, faire l'homélie et distribuer l'Eucharistie». (Dans le texte, on réfère au motu proprio Ad pascendum du pape Paul VI qu’on pourrait retrouver dans La Documentation catholique de 1972 aux pages 854-855).
Et voici ce qu’on dit à propos des laïcs :
Article 30 : «En l'absence de prêtre et de diacre, le curé désignera des laïcs auxquels sera confié le soin des célébrations, c'est-à-dire la direction de la prière, le ministère de la Parole et la distribution de l'Eucharistie».
Comparons ici l’article 29 et le début de l’article 30. Du diacre, on dit qu’il est, par vocation, appelé à conduire l’ADACE et qu’il est, par ordination, habilité à diriger la prière, à proclamer l’Évangile – ce qui correspond au «ministère de la Parole» (art. 30) - , à faire l’homélie et à distribuer la communion. On peut aisément comprendre que le laïc, «en l’absence de prêtre et de diacre», fera tout ce que peut faire le diacre, sauf l’homélie. Mais entendons-nous bien : s’il ne peut faire une «homélie», le laïc pourra proposer un commentaire, une réflexion, une méditation, qu’il a lui-même préparés (ou qu’on lui a préparés). Ce que nous comprenons ici, c’est que le laïc peut, sous une forme ou sous une autre, «prendre la parole» sur la Parole de Dieu.
Ceci étant dit, il faut poursuivre jusqu’au bout la lecture de l’article 30 pour découvrir que, parmi les laïcs, on fait une distinction. On spécifie que pour la direction de la prière, le ministère de la Parole et la distribution de l’Eucharistie, «on choisira d'abord des acolytes et des lecteurs, institués pour le service de l'autel et de la parole de Dieu.» Qu’est-ce à dire ? Ces laïcs sont forcément des hommes qui sont en cheminement vers l’ordination diaconale (voire vers l’ordination presbytérale) et qui ont franchi une étape, celle de l’acolytat et du lectorat.
Mais poursuivons la lecture de l’article 30 :
«À leur défaut (c’est-à-dire s’il n’y a pas dans la paroisse d’acolyte ou de lecteur institués), peuvent être désignés d'autres laïcs, hommes et femmes, qui en vertu de leur baptême et de leur confirmation peuvent exercer cette charge» (référence au Code de droit canonique, canon 230,§ 3).
(Ces hommes et ces femmes) «seront choisis en tenant compte de la consonance de leur vie avec l'Évangile et l'on veillera à ce qu'ils puissent être bien acceptés des fidèles. La désignation se fera habituellement pour une période déterminée et sera publiquement annoncée à la communauté; il convient de prier spécialement à leur intention au cours d'une célébration» (référence ici au Livre des bénédictions, chapitre IV, 1, B, p. 101-105).
Enfin, au terme de l’article, il est rappelé : «Le curé aura le souci de la formation continue de ces laïcs et préparera les célébrations avec eux».
Par rapport à la question qui m’est posée, je pense que les textes du Directoire sont clairs. Mais ils appellent néanmoins de ma part un commentaire.
2/ Commentaire personnel
Le Directoire romain établit donc que deux (ou que même trois) conditions apparaissent nécessaires avant qu’un curé puisse faire appel à des laïcs, «hommes et femmes», pour conduire dans une communauté chrétienne une ADACE.
Il faut :
1/ que le curé de la paroisse soit absent
2/ que le diacre qui réside en cette paroisse soit également absent
3/ que les «acolytes ou lecteurs institués» soient eux aussi absents
a/ Un mot d’abord sur l’absence du curé
Dans notre diocèse, il a été établi que tout prêtre, chargé d’une ou de plusieurs paroisses, a droit à deux (2) jours de congé par semaine, qu’il peut prendre bien sûr pendant la semaine, mais qu’il peut aussi prendre en fin de semaine. Il peut donc arriver qu’il soit réellement absent un samedi ou un dimanche, sans qu’il ait pu se trouver un remplaçant, ce qui devient de plus en plus difficile.
Or, à partir du moment où l’évêque a décidé que «des assemblées dominicales sans célébration de l’Eucharistie doivent avoir lieu régulièrement dans son diocèse» et qu’il a défini «des règles générales ou particulières à leur sujet, en tenant compte des lieux et des personnes» (Directoire, art. 24), il est de la responsabilité du curé d’une paroisse ou d’un secteur de prévoir des ADACE quand il s’absente.
On peut dès lors penser qu’il n’a pas à chercher un autre prêtre ou un religieux prêtre qui est sans charge pastorale directe pour le remplacer. Cette question doit bien avoir été prise en considération par l’évêque au moment où il a décidé que des ADACE devaient avoir lieu régulièrement dans son diocèse (Directoire, art. 25). Il revient dès lors au curé d’informer son évêque de l’opportunité qu’il y a d’en tenir sur son propre territoire, c’est-à-dire dans sa paroisse ou dans l’une ou l’autre des paroisses de son secteur (Directoire, art. 27).
C’est clair. On doit compter sur le fait que le curé est réellement absent le jour où, dans une paroisse ou un secteur, on proposera une ADACE.
Ici, j’irais même plus loin, et sans hésiter. Dans notre diocèse, comme en plusieurs autres diocèse au Québec, une pénurie de prêtres est non seulement appréhendée, elle est aujourd’hui bien réelle. Aucune ordination presbytérale n’est en effet prévisible chez nous avant au moins dix ans. Et il n’y a actuellement personne qui est en formation dans aucun Grand Séminaire. Dans ce contexte, est-ce qu’il n’y a pas lieu pour le curé, qui est responsable d’une ou de plusieurs paroisses, de prévoir que partout sur son territoire le rassemblement dominical soit demain possible?
Pour cela, il faut donc que dès maintenant des personnes laïques soient préparées, qu’elles développent des habilités, qu’elles acquièrent par la pratique une expérience, qu’elles se préparent à prendre la relève. On ne peut attendre que le curé soit muté ou encore qu’un beau matin on le trouve indisposé, malade ou même décédé, pour se poser la question. Qu’est-ce qu’on fait? On se prépare.
Dans ce contexte, je n’ai aucune hésitation à dire que le prêtre qui, pour une raison ou pour une autre, n’est jamais réellement absent de sa ou de ses paroisses, devrait pouvoir, à l’occasion, se déclarer virtuellement absent. Ce faisant, il ferait très certainement œuvre utile, il préparerait tout simplement l’avenir.
b/ Un mot sur l’absence du diacre
L’article 29 du Directoire est clair, l’article 30 aussi. Quand le curé est absent, si une ADACE doit avoir lieu dans une paroisse où réside un diacre, c’est vers lui qu’il doit se tourner afin de savoir si, ce jour-là, celui-ci sera présent ou absent. S’il répond présent, ce sera donc lui qui dirigera la prière, proclamera l'Évangile, fera l'homélie et distribuera la communion.
Mais si, à chaque fois qu’on lui pose la question, il répond toujours présent, ce sera donc toujours lui qui présidera les ADACE. Ne voyez-vous pas là un problème? Comment donc pourront se mettre en place des équipes paroissiales de préparation d’ADACE, si chaque membre sait d’avance qu’il ne pourra jamais faire l’expérience d’une direction d’assemblée, d’une animation de la prière, et surtout d’une «prise de parole» sur une Parole de Dieu?
Je n’hésite donc pas à reprendre ici ce que je disais à propos de la présence ou de l’absence du prêtre. Pourquoi, dans une perspective de préparation d’une relève laïque pour l’animation des rassemblements dominicaux, le diacre, à l’instar du prêtre, ne pourrait pas, à l’occasion, se déclarer virtuellement absent, c’est-à-dire non disponible tel ou tel jour à telle ou telle heure, à défaut de pouvoir l’être réellement?
À mon avis, surtout s’il est membre d’une équipe de préparation d’ADACE, le diacre pourrait ainsi contribuer à la formation intégrale du groupe, incluant par conséquent la direction d’assemblée, l’animation de la prière et la «prise de parole» sur la Parole de Dieu, quelle qu’en soit la forme : un commentaire, une réflexion, une méditation.
c/ Un mot sur l’absence de l’acolyte ou du lecteur institués
Les articles 29 et 30 du Directoire sont aussi très précis. On y spécifie en effet que si le curé et le diacre sont absents et qu’une ADACE doit avoir lieu dans une paroisse où réside un candidat au diaconat ou au presbytérat qui est déjà institué acolyte ou lecteur, c’est vers lui qu’on doit se tourner afin de savoir si, ce jour-là, ils sera lui-même présent ou absent.
Ce que j’ai dit à propos du prêtre et du diacre, sur sa présence et sur son absence, réelle ou virtuelle, j’ose le redire ici à propos de l’acolyte ou du lecteur institués. Ne peut-on pas penser qu’à l’instar du diacre il apprendrait lui-même beaucoup en s’intégrant à l’équipe de préparation et d’animation des ADACE? Il pourrait en effet, quand viendrait son tour, assumer tous les rôles, y compris la direction d’assemblée.
6/ Au 1er temps de la célébration, celui de l’Accueil et du Rassemblement, nous retrouvons ceci :
● MESSE : Démarche pénitentielle / Kyrie eleison / (Gloria)
● ADACE : Démarche pénitentielle / (Gloria)
Pourquoi n’avoir inscrit le Kyrie eleison que pour la MESSE ? Est-ce qu’on peut le chanter aussi dans une ADACE ?
Pour la MESSE, je me réfère au Missel romain – le missel d’autel - ou à n’importe quel missel des fidèles. J’ai sous la main le Missel Emmaüs des dimanches (DDB, 1979). Dans les premières pages où on trouve l’Ordinaire de la messe, on fait quatre suggestions pour la Préparation pénitentielle. La 1re (Je confesse à Dieu), la 2e (invocation psalmiques), la 3e (litanie au Christ) et la 4e (rite de l'eau). Qu’est-ce que ces quatre formes ou formules ont de particulier? Ceci, que les trois premières sont les seules à inclure le chant ou répons kyrie eleison.
Or, dans la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), on précise que le kyrie eleison est d’abord une «acclamation» avant d’être une «imploration». C’est pourquoi, dans le cas où l’on emprunte une formule qui n’inclue pas le répons kyrie eleison, on recommande de le chanter après la Prière pénitentielle. On propose même de le chanter en grec, en rappelant que le grec est la langue maternelle de l’Église et en précisant que ces deux mots ne sont pas plus difficiles à comprendre que l’hébreu Amen ou Alléluia. C’est donc ce qui explique que les mots kyrie eleison apparaissent dans la MESSE.
Pour l’ADACE, je me réfère essentiellement au rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique, pp. 8-12. On y fait quatre (4) suggestions pour la Préparation pénitentielle, qui ne sont pas les mêmes que pour la Messe. On a donc le choix entre le Rite de l’eau (1), le Je confesse à Dieu (2), les invocations au Christ (3) ou le Kyrie eleison (4). Mais ici, à la différence de la Messe, dans le cas où la formule n’inclut pas déjà le répons kyrie eleison, on ne recommande pas de le chanter après la Prière pénitentielle. C’est ce qui explique qu'il ne soit pas inscrit pour l'ADACE.
7/ Dans une ADACE doit-on toujours chanter le Gloria ?
Dans le tableau comparée MESSE-ADACE de la question précédente, le Gloria est déjà inscrit entre parenthèses pour signifier qu’on n’a pas à le chanter tous les dimanches. Le Gloria est une hymne. Sur le sens de cette hymne, permettez que je vous renvoie à un de ces billets produits dans le cadre de l’Année de l’Eucharistie (le no 21) et que vous avez peut-être lu dans vos feuillets paroissiaux :
Le texte du Gloria de la messe fait partie des hymnes de l’Église primitive. C'est un des premiers textes chrétiens non bibliques, mais inspirés de l’Écriture et composés par versets sur le modèle des psaumes. Il nous vient de la partie orientale de l’Église où il fut, et où il est encore, un chant de la prière du matin. C’est comme tel qu’il passa en Occident. Mais sa première phrase, «Gloire à Dieu, au plus haut des cieux», en fit très tôt à Rome un chant de la messe de Noël que seul le Pape avait le droit d’entonner. Puis il fut étendu aux dimanches et fêtes, mais il était alors réservé aux évêques. C’est seulement à partir du XIe siècle qu’il fait habituellement partie de la messe, à l’exception des jours et temps pénitentiels (comme l'Avent et le Carême où on l'omet). Il en est ainsi encore aujourd’hui, à deux différences près : le Gloire à Dieu n’est pas utilisé aux messes de semaine sauf aux solennités et aux fêtes, et il peut être entonné non seulement par le prêtre, mais également par les chantres ou même encore par toute l'assemblée des fidèles, qui le reprend en choeur.
Les règles liturgiques qui établissent l’usage du Gloria à la MESSE s’appliqueraient-elles aussi pour l’ADACE ?
Pas nécessairement, je dirais, en me référant au rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique, page 3 et page 25. Dans le plan des deux premières célébrations, on semble en effet indiquer un choix possible : «Préparation pénitentielle ou Gloire à Dieu». Ce choix réapparaît en page 8 : «Préparation pénitentielle ou chant du Gloire à Dieu». Ici, on précise : «chant». La note 30 pour la mise en œuvre (Rituel, p. xii) indique par ailleurs que «le Gloire à Dieu est toujours chanté». Comprenons que si on le choisit c’est parce qu’on va le chanter. On ne choisit jamais de le réciter.
Personnellement, je verrais une autre possibilité. Le Gloria est une hymne; c’est essentiellement un chant de louange. On devrait donc pouvoir, à l’occasion, l’intégrer au 3e temps de la célébration, en lieu et place ou dans le prolongement de la Prière de louange. Et dans une formule chantée, bien entendu.
8/ La Prière d’ouverture : est-ce que dans une ADACE on peut solliciter la participation de l’assemblée en demandant qu’on la récite tous ensemble ?
Non. Pas plus qu’à la MESSE, je dirais. Or, qu’est-ce qui se passe à la MESSE?
Après que le prêtre eut «souhaité» à l’assemblée que le Seigneur puisse grandir en elle en lui disant « Le Seigneur soit avec vous » et que l’assemblée lui eut répondu « Et avec votre esprit », le prêtre invite l’assemblée à la prière : « Prions le Seigneur ». Suit un temps de silence qui ne doit pas rester un « temps mort ». C’est le temps pour les fidèles de recueillir les intentions qu’ils portent dans leur cœur. C’est là qu’ils prient, qu’ils «participent» à la prière, pour autant qu’on leur donne un peu de temps, bien sûr. L’oraison qui suit, justement appelée « collecte » parce que le prêtre y rassemble les prières des fidèles, présente à Dieu toutes ces intentions portées secrètement par chacun. Dans ce contexte, on comprend difficilement pourquoi l’assemblée s’approprierait ce rôle du prêtre qui est de « collecter » dans l’oraison ses intentions. Cela lui appartient en propre.
Et qu’est-ce qui se passe dans une ADACE?
Sans exprimer le souhait « Le Seigneur soit avec vous » et sans attendre la réponse « Et avec votre esprit», la personne qui préside à la célébration convie l’assemblée à la prière. Elle dit, par exemple : « Frères et sœurs, prions en paix le Seigneur » ou mieux peut-être si on se réfère au rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique : « En ce temps d’espérance, prions le Père de nous tenir en éveil » (Suggestion pour le 1er dimanche de l’Avent, année A; Rituel, p. 107)). Suit un temps de silence qui ne doit pas rester un «temps mort», pas plus qu’à la messe. Ce temps est donné aux fidèles pour qu’ils puissent recueillir dans leur cœur leurs intentions, comme à la messe. L’oraison qui suit ne sera pas celle du Missel romain, mais celle du rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique qui est de meilleure facture (se reporter ici à l’Annexe III, pp. 105-190). Le contexte étant ici le même qu’à la messe, on comprend aussi difficilement pourquoi l’assemblée s’approprierait ce rôle de l’animateur ou animatrice qui est de « collecter » dans la Prière d’ouverture ses intentions. Cela lui appartient. C’est son rôle.
9/ Lors d'une ADACE, peut-on, comme à la messe, chanter l’Agnus Dei avant la communion ?
Il ne peut être chanté qu’à la MESSE. Et avec raison. Voici pourquoi.
« Dans la célébration de l'eucharistie, l'«Agneau de Dieu» est un chant de l'assemblée qui accompagne un geste. C'est là sa fonction première. On peut dès lors penser que s'il n'est pas chanté, il n'est pas non plus récité, ni par l'assemblée ni par le prêtre. Le geste que ce chant accompagne est celui du prêtre qui, à l'autel, rompt le pain eucharistié. Pendant toute la durée du geste, l'assemblée est donc invité à répéter son Agneau de Dieu, plus ou moins trois fois, en concluant avec la formule «donne-nous la paix». Sans doute plus de trois fois dans une concélébration où il y a souvent plus de pains à rompre, moins de trois fois sans doute en d'autres circonstances. C'est un chant qui appartient à l'assemblée. Le prêtre n'a sans doute pas à le réciter » (Extrait du Billet #86 Le Chant de l’Agneau de Dieu).
Ainsi donc, parce que nous sommes dans une ADACE et non dans une MESSE, parce que l’Agnus Dei est un chant qui a pour fonction d’accompagner un geste, celui de la fraction, et parce que dans l’ADACE il n’y a pas ce geste, l’Agnus Dei, à mon avis, n’aurait pas à y être chanté.
10/ Dans une ADACE, que doit-on conserver lors de la récitation du Notre Père ?
On retient d’abord l’invitation que fait à l’assemblée des fidèles la personne qui anime la prière. Elle utilise (ou s’inspire peut-être) de l’une ou l’autre des formules que propose Le rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique, page 19. On peut aussi utiliser une introduction inspirée de quelques préfaces de la messe : cliquez ici pour ce document. Puis, l'animateur prie avec toute l’assemblé, en récitant et le Notre-Père et la doxologie. Il ne lui appartient donc pas de dire seul : « Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles! ». Voyez comment se présente le texte dans le Rituel, un fois qu’on a retiré l’embolisme, cette partie que le prêtre récite seul à la messe.
11/ Que penser de cette coutume, qu’on me dit déjà bien établie chez nous, de poser une étole, voire même une chasuble, sur le siège présidentiel, pour bien marquer l’absence du prêtre à l’église le jour d’une ADACE ?
Personnellement, je ne crois pas que ce soit là un « signe » bien « signifiant ». Sans ce «signe », tout le monde se serait bien rendu compte de l’absence du curé ce dimanche-là. Enfin, le geste de poser une étole sur le cercueil d’un prêtre lors de ses funérailles m’apparaît, en d’autres circonstances, plus « signifiant ». On pourrait le réserver pour ces moments-là.
12/ La Prière de louange : dans une ADACE, on ne peut reprendre telle quelle une Préface de la MESSE, mais on pourrait peut-être à l’occasion s’en inspirer. On me demande de revenir sur ce point en apportant, si possible, un exemple.
Dans toutes les Préfaces du Missel romain, le motif ou les raisons qu’on a de rendre grâce au Père tel ou tel dimanche ou tel ou tel jour de fête déterminé se retrouvent dans la partie centrale du texte. C’est donc cette partie qu’on pourrait conserver dans une ADACE. Mais il faudrait retoucher l’introduction et la conclusion.
Pour l’introduction, c’est assez simple, comme vous le constaterez dans les exemples que je vais donner. Pour la conclusion, ce n’est pas compliqué non plus, mais il faut trouver autre chose parce que la Préface introduit directement au chant du Sanctus, ce qui ne saurait convenir dans le cadre d’une ADACE. Deux voies s’offrent alors à nous, selon que notre ADACE est faite avec ou sans distribution de la communion.
S’il y a communion, la séquence prévue au Rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique est la suivante : 1/ Prière de louange. 2/ Geste de paix. 3/ Récitation du Notre-Père. S’il n’y a pas de communion, la séquence prévue est la suivante : 1/ Prière de louange. 2/ Récitation du Notre-Père. 3/ Geste de paix. Mais comme le « geste de paix » est pour ainsi dire « optionnel » puisqu’on ne le propose qu’occasionnellement, on peut retenir que l’enchaînement qui demeure le plus habituel est le suivant : 1/ Prière de louange. 2/ Récitation du Notre-Père. Dans ce contexte, on pourrait donc modifier la conclusion de la Préface pour qu’elle introduise directement au Notre-Père chanté ou récité par toute l’assemblée.
13/ Dans la prière universelle d’intercessions, quel est le rôle de celle ou celui qui dirige ou préside l’ADACE?
Essentiellement, son rôle est le même que celui du prêtre à la MESSE, du moins pour l’introduction, puisque dans la prière universelle de l’ADACE il n’y a pas de prière de conclusion. Après un bref moment de silence, on enchaîne tout simplement avec ce qui suit, généralement la Prière de louange.
Pour introduire la prière universelle, la personne qui conduit l’assemblée s’exprime dans un langage simple, direct. Elle ne va surtout pas proposer déjà une première intention. Non, elle invite tout simplement l’assemblée à se tourner vers le Père – car c’est bien à Lui que s’adresse cette prière - pour qu’ensemble on Le prie aux intentions qui vont être formulées. Elle peut peut-être indiquer aussi quel répons on chantera ou récitera.
14/ Pourquoi, dans une ADACE, la personne qui préside ou dirige la la prière introduit la prière universelle avec une formule appropriée, mais ne la conclut pas, comme fait le prêtre à la MESSE ?
La réponse est simple. C’est parce que, dans une ADACE, la Prière universelle est immédiatement suivi de la Prière de louange. (On tient compte du fait que la quête ou collecte est reporté généralement à la fin de la célébration). Ce qui se produirait alors, c’est que la personne qui conduit la prière devrait enchaîner prière sur prière. Et c’est ce qu’on veut éviter.
15/ Dans la mise en oeuvre d'une ADACE, l’Acclamation (Alléluia) fait partie des éléments MOBILES de la célébration. Où peut-il être déplacé ?
Le mot Alléluia d’abord vient d’un mot hébreu qui signifie « loué soit Dieu ». Il a un caractère acclamatif. On le retrouve fréquemment dans l’Ancien Testament. Dans la liturgie, il est le chant pascal par excellence. À la messe, on nous donne de l’entonner pour accompagner la procession du Livre de la Parole, lorsqu’il y en a une, ou tout simplement pour préparer l’assemblée à l’écoute de l’Évangile. Il encadre à ce moment-là un verset qui est habituellement repris du texte de l’Évangile qui sera proclamé.
Le texte de la Présentation générale du Missel romain fournit à ce propos deux notes intéressantes que je relève ici : La première (#37a) rappelle que l’Alléluia est une acclamation chantée, qu’il « est entonné soit par tous, soit par le chantre, soit par la chorale ». Le chantre auquel on fait référence, c’est bien sûr le psalmiste qu’on retrouve aussi dans l’ADACE. La deuxième note (#39) vient préciser que l’Alléluia et son verset sont tellement faits pour être chantés qu’« on peut les omettre » si on ne les chante pas. Cette remarque vaut aussi pour l’ADACE.
J’en viens à la question qui m’est posée sur la « mobilité » de l’Acclamation (Alléluia) que je dois réserver à l’ADACE, mais que je ne peux reconnaître à la MESSE.
Dans les deux situations, la MESSE et l’ADACE, après la lecture de l’Évangile, l’assemblée des fidèles est interpellée. On l’invite en disant : « Acclamons la Parole de Dieu! ». Ce n’est évidemment pas le livre ou une page de l’évangile qui vient d’être lue qu’on demande d’acclamer. C’est Celui qui est la Parole même de Dieu, son Verbe, c’est-à-dire le Seigneur Jésus lui-même. De fait, l’assemblée répond à cette invitation en disant : « Louange à toi, Seigneur Jésus ». C’est donc au Christ lui-même qu’elle s’adresse, confessant sa présence dans l’Évangile qui vient d’être proclamée. Pourquoi faudrait-il escamoter totalement cette acclamation en reprenant ici l’Acclamation (Alléluia) du début? Cette remarque, qui est faite à propos de la MESSE, vaut tout autant pour l’ADACE. Ce n’est donc pas de cette « mobilité » dont je parlais. Je pensais à autre chose. Je pensais plutôt à la Prière de louange, qu’on ne retrouve pas à la MESSE et qui est propre à l’ADACE. Dans sa facture même, la Prière de louange appelle souvent une acclamation au Christ, au Christ pascal notamment. Alors pourquoi ne pas aller puiser, dans le vaste répertoire des répons chantés, un Alléluia qui soit tout à fait approprié ? Car c’est bien l’Acclamation (Alléluia) qui, dans l’ADACE, a cette « mobilité » dont je parlais. Ce n’est pas le verset évangélique qui, au cœur de la MESSE comme au cœur de l’ADACE, l’accompagne, constituant un ensemble, formant avec elle un tout.
16/ En plusieurs endroits, à la MESSE, les personnes qui sont invitées à distribuer la communion ont l’habitude de se laver les mains avant de rendre leur service. Doit-il en être de même dans une ADACE?
Que ce soit à la MESSE ou dans une ADACE, il faut se rappeler que c’est là d’abord et avant tout une mesure d’hygiène. Il ne faut pas chercher à donner à ce geste un autre sens. N’essayons surtout pas de faire de ce rite un rite liturgique. Par conséquent, en l’accomplissant, mieux vaut se faire discret.
17/ On se questionne sur l’ouverture de la célébration, sur le contenu de la salutation liturgique en particulier, qui précède le mot d’accueil et qui s’en distingue tout à fait. On se demande ce que signifie exactement le geste que tout le monde pose alors que celle ou celui qui dirige la prière dit : «Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.»
Un mot d’abord sur la Salutation liturgique.
Il y a deux éléments dans cette « salutation ». D’abord, la personne qui conduit l’ADACE fait sur elle le signe de la croix tout en prononçant ces paroles : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.». Pendant ce temps, les fidèles sont debout et reproduisent le geste, mais sans rien dire. Ensuite, la personne qui conduit la prière salue l’assemblée en utilisant une des « formules liturgiques » que propose le Rituel, (pp. 5-6 et pp. 91-96; voir aussi p. 7 : formule diaconale). Elle dit, par exemple : « Que le Seigneur Jésus Christ présent au milieu de nous et présent dans la Parole nous garde unis dans son amour. Bénissons-le maintenant et toujours ». L’assemblée répond : « Béni soit Dieu, maintenant et toujours ».
Dans le Mot d’accueil, la personne qui conduit la prière dégage le sens de la célébration en utilisant, par exemple, l’une des deux formules du Rituel (pp. 7-8). Ce sont là deux exemples. Mais on en trouverait d’autres. On pourrait même en créer de nouvelles, ce qui serait même à recommander. Ce Mot d’accueil a pour but d’établir un contact avec l’assemblée par une parole humaine. La personne qui préside ou dirige l’assemblée aurait donc intérêt à le personnaliser.
J’en viens à la question : Que signifie donc le «geste» que pose en silence l’ensemble des fidèles et que pose avec des paroles la personne qui conduit la prière? Ce «geste» - le «signe de la croix» qu’on trace sur soi – est en réalité plus qu’un signe. C’est un symbole!
- Un symbole qui relie la personne croyante à l’ensemble de l’univers créé. Quand nous sommes debout, en faisant le signe de la croix, nous faisons se croiser dans l’espace une ligne verticale (du sol où prennent appui les pieds au ciel que fixe la tête) et une ligne horizontale (d’un point à l’autre de l’horizon quand on ouvre les bras). Commencer l’ADACE ou la MESSE par le «signe de la croix», c’est donc inscrire dans l’espace créé ce qu’on s’apprête à faire, une prière de louange et d’action de grâce. C’est en effet la création tout entière qui, à ce moment-là, par nous et avec nous, se tourne vers le Père pour le prier, le bénir et lui rendre grâce.
- Un symbole aussi qui replonge tous et chacun d’entre nous dans le mystère de son baptême. Au jour de notre baptême, nous avons reçu une « vie nouvelle » et nous l’avons reçue au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Depuis ce temps, tout particulièrement quand commence l’ADACE ou la MESSE, c’est l’Esprit du Fils qui prie en chacun de nous et qui nous fait nous écrier avec la création tout entière : «Abba», Père.
Ce geste - le « signe de la croix » qu’on trace sur soi - est donc riche de sens. Comme est riche de sens aussi le silence qui l’accompagne… Pour entrer dans une action liturgique quelle qu’elle soit, la parole n’est donc pas indispensable. Souvent même, comme c’est le cas ici, dans une ADACE comme aussi dans une MESSE, un « geste » symbolique peut suffire.
18/ Au début de l’ADACE, comme au début de la MESSE, il y a une démarche pénitentielle. Y a-t-il une raison à cela ?
Il y a une raison et des différences entre la démarche pénitentielle de la MESSE et celle de l’ADACE ?
Commençons par celle de la MESSE où on retrouve au départ la formule d’invitation du prêtre : « Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs ». Tout est dit là. Ce qui suivra ne sera pas une prière pénitentielle, mais une préparation pénitentielle. En confessant que nous sommes pécheurs, nous confessons notre besoin de Dieu qui guérit et qui sauve.
Dans une ADACE, la démarche pénitentielle n'est pas une préparation, mais une prière pénitentielle mobile. En ce sens, elle pourrait être reportée après une lecture ou après l’ensemble des lectures si celles-ci contiennent, par exemple, une invitation au repentir ou à la conversion. Le temps liturgique du carême pourrait, à l’occasion, favoriser ce report. La démarche pénitentielle pourrait aussi être reportée avant l’invitation à la communion, tout juste après le Notre-Père. Mais avec prudence cependant, car il ne faudrait pas retomber, font remarquer les auteurs, dans l’obsession janséniste d’autrefois, selon laquelle il s’agissait avant tout d’être «bien pur» pour pouvoir communier.
19/ J’ai remarqué que l'on fait une nette distinction entre le prêtre (ou le diacre) et le fidèle laïc, en disant que les uns – le prêtre et le diacre - pouvaient être appelés à présider une célébration, que ce soit une Eucharistie ou une ADACE, tandis que l’autre, le fidèle laïc, pouvait plutôt être appelé à guider l’assemblée, à animer ou diriger une célébration, que ce soit une ADACE ou des funérailles célébrées sans eucharistie. Pourquoi cette distinction ? N’est-ce là qu’une question de vocabulaire ?
Oui, en un sens, ce serait une question de vocabulaire. Pour autant que les mots traduisent toujours bien la réalité qu’on veut exprimer. Prenons, par exemple, le mot homélie. Au dictionnaire, le mot est ainsi défini : « Instruction familière sur l’Évangile donnée pendant la messe ». C’est le Code de droit canonique qui vient préciser que cette forme de prédication, qui est intégrée à la liturgie eucharistique, est réservée au prêtre ou au diacre (Can. 767, § 1). Et c’est ce qu’est venue rappeler le 25 mars 2004 l’Instruction romaine Redemptionis Sacramentum dans son article 161. Il faudrait relire cet article. On y reconnaît que des fidèles laïques pourront être appelés à d’« autres formes de prédication, si la nécessité le requiert dans des circonstances particulières ou si l’utilité l’exige dans des cas particuliers ». Voyez comme on insiste sur le caractère particulier, tout à fait exceptionnel, de cette forme de prédication qui diffère de l’homélie et qui est assurée par la personne laïque. On ajoutera même que « cela n’est possible que dans les cas où il est nécessaire de suppléer les ministres sacrés du fait de leur nombre très restreint dans certains lieux ». Et comme si on voulait encore se faire mieux comprendre, on ajoute : « Il n’est pas licite (c’est à dire : il n’est pas permis) qu’un tel cas, qui est tout à fait exceptionnel, puisse devenir un usage habituel, ni de le considérer comme une authentique promotion du laïcat ». Enfin, il est rappelé que cet appel du laïc à prêcher est fait par l’évêque, et toujours à l’acte : chaque fois pour une seule fois, et non par quelqu’un d’autre, pas même par le prêtre ou par le diacre.
La solution qu’on a trouvée, c’est de dire que le fidèle laïque ne donne pas l’homélie, qu’il ne prêche pas… Ce qu’on lui demande alors, c’est d’assurer un commentaire, de livrer une réflexion, de proposer une méditation…
Le mot présider auquel vous faites référence serait du même ordre que le mot homélie, puisqu’il désigne essentiellement la fonction exercée par un ministre ordonné – diacre ou prêtre - dans une célébration, quelle qu’elle soit. En ce sens, le mot présider est, comme le mot homélie, un mot réservé. La plupart des auteurs que nous avons consultés ont trouvé d’autres mots pour traduire cette réalité. Nous les avons suivis. C’est pourquoi nous avons écrit que dans une équipe de préparation des ADACE il doit y avoir un certain nombre de personnes qui peuvent être appelées à exercer dans la célébration différents rôles. Parmi ces rôles se trouve celui de « leader », en quelque sorte. C’est cette personne qui peut être appelée un jour à conduire l’ensemble de la célébration; c’est elle qui alors dirige la prière de l’assemblée; l’anime, l’oriente…
C’est ici l’article 165 de l’Instruction Redemptionis Sacramentum qu’il faudrait relire. On y fait remarquer qu’en l’absence du prêtre pour l’Eucharistie et du diacre pour l’ADACE, « il est préférable de répartir les différentes parties de la célébration entre plusieurs fidèles plutôt que de laisser à un seul fidèle laïc le soin de guider l’ensemble de la célébration ». C’est dans cet article 165 qu’on a cette précision qu’« il ne convient en aucun cas de dire à propos d’un fidèle laïc qu’il « préside » la célébration ».
20/ Peut-on placer une « intention de messe » lors d’une célébration de la Parole ?
JAMAIS. Et on ne le dira jamais assez : une célébration de la Parole n’est pas une messe. Une ADACE non plus n’est pas une messe, même si on peut y distribuer la communion. Le chancelier du diocèse, que nous avons consulté sur ce point, est formel : « Il est strictement interdit d’appliquer une « intention de messe » à une célébration de la Parole, que cette célébration soit proposée en semaine ou même le dimanche, dans une ADACE ». Le Décret diocésain 1/96 sur les offrandes de messes, que vous pouvez consulter sur le site Internet du diocèse (https://dioceserimouski.com) est tout aussi formel : « Il n’est jamais permis d’appliquer une offrande de messe à une célébration de la Parole » (Page A1-2, Art. 10). Enfin, il faut savoir que ce ne serait pas plus acceptable « avec la permission du donateur de l’offrande de messe », précise encore le chancelier.
► MESSE / EUCHARISTIE
21/ Dans la procession de sortie après la MESSE, la personne qui aura été lecteur ou lectrice doit-elle revenir en portant le Lectionnaire (ou l'Évangéliaire)?
À cette question, je réponds spontanément NON.
Pourquoi? Parce que si on y trouve un sens à l'entrée, on n'en trouve pas nécessairement un à la sortie. À l'entrée, c'est bien clair : tous les ministres s'amènent pour une liturgie de la Parole et de l'Eucharistie avec l'assemblée qui est réunie… Et c'est à partir de ce livre – que ce soit le Lectionnaire ou l'Évangéliaire - que la lectrice ou le lecteur (laïque ou diacre) prêtera sa voix au Christ pour que Lui-même parle à l'assemblée.
Mais j'ai voulu consulter ici le texte de la nouvelle Présentation Générale du Missel Romain (PGMR 2008) et j'y ai découvert qu'on nous demande de placer sur l'ambon, avant la messe, le Lectionnaire (article 118b avec l'art. 128; c'est ce qu'affirmait déjà, on doit le reconnaître, la PGMR de 1974. Le texte se retrouve aux premières pages du Missel d'autel, art. 80b). Nous avons là une première indication que dans la procession d'entrée le Lectionnaire n'aurait pas à être apporté. On ne voit dès lors pas pourquoi on devrait le rapporter à la sortie.
Une distinction est faite par ailleurs entre le Lectionnaire, qui contient toutes les lectures bibliques prévues pour la messe ou pour d'autres célébrations liturgiques (baptême, mariage, funérailles) et l'Évangéliaire, qui ne contient que les passages d'évangiles lus lors des célébrations liturgiques. L'article 120d de la PGMR 2008 se lit comme suit : À la messe sans diacre, dans la procession d'entrée, le lecteur « peut porter l'Évangéliaire en l'élevant un peu, mais non le Lectionnaire ». Plus loin, aux articles 172-173, il est rappelé qu'à la messe avec diacre, celui-ci peut, dans la procession d'entrée, « porter » ou « ne pas porter » l'Évangéliaire. Autrement dit, dans la procession d'entrée, personne n'aurait à porter le Lectionnaire, mais le lecteur ou le diacre pourrait porter ou ne pas porter l'Évangéliaire. Il est précisé par ailleurs que dans une messe présidée par l'évêque, le diacre, après sa proclamation de l'évangile, lui apporte le livre à baiser, puis le dépose « à la crédence ou à un autre endroit digne et convenable » (art, 175). Là non plus, on ne voit pas pourquoi il irait là le chercher là pour la sortie.
Vous aurez remarqué ici la distinction qui est faite entre Lectionnaire et Évangéliaire. Le Lectionnaire est chez nous certes le plus répandu. On le retrouve dans toutes les paroisses, dans toutes nos églises et chapelles. Il tient lieu d'Évangéliaire, puisque c'est à partir de ce livre qu'on va proclamer toutes les lectures y compris le texte de l'évangile. À ma connaissance, il n'y a dans tout le diocèse qu'un seul Évangéliaire, et c'est à la cathédrale. Et encore, on ne l'utilise que rarement, que dans de grands rassemblements présidés par l'évêque, avec un diacre d'office. C'est le cas, par exemple, à la messe chrismale. Enfin, entendons-nous bien ici. Dans ce contexte où pratiquement dans toutes nos célébrations nous n'utilisons qu'un seul livre liturgique, je dirais à propos du Lectionnaire ce qu'on dit à propos de l'Évangéliaire. Ainsi donc, dans une procession d'entrée pour une célébration eucharistique, la lectrice, le lecteur ou le diacre peut porter ou ne pas porter le Lectionnaire. Si on ne le porte pas, on le retrouvera bien sûr placé sur l'ambon avant la célébration. Mais si on le porte, il conviendrait sans doute dans une célébration où il y a un diacre que celui-ci le porte. En ce cas, à son arrivée dans le chœur, celui-ci le déposerait non pas sur l'ambon, mais sur l'autel. Il le reprendrait là pendant le chant de l'Alleluia (cf. PGMR 2008, art. 173, 175).
22/ Dans une célébration, pour la procession d'entrée, comment la lectrice, le lecteur ou le diacre doit-il porter le Lectionnaire ou l'Évangéliaire?
Il faut ici se rappeler que dans nos liturgies, tout déplacement doit être « habité ». Dans une procession solennelle, chaque personne doit donc être bien « présente » à l'action qu'elle accomplit, qu'elle porte la croix, des cierges, le cierge pascal, le Lectionnaire, l'Évangéliaire, l'encensoir, un plat d'encens. Tous ces objets doivent être « montrés »… Pour cela, on doit donc les porter à une certaine hauteur, mais sans toutefois pousser le geste à l'exagération.
Dans une procession, on ne fait jamais entrer à reculons le « corpus » de la croix comme on ne fait jamais entrer à reculons le Livre de la Parole. Dans ce dernier cas, celle ou celui qui le porte le tient à hauteur des yeux… Le dessus du volume (sa couverture) doit être tourné vers l'avant. On tient donc toujours le dos du livre dans sa main droite, la tranche dans sa main gauche. (Voici un moyen mnémotechnique pour le retenir : DD, D pour Dos du livre, D pour main Droite). Quand la procession arrive à l'entrée du chœur, tous s'inclinent, sauf celles et ceux qui tiennent en mains quelque chose. On ne salue jamais quand on porte dans ses mains un objet liturgique. C'est là un principe général, une règle facile à retenir.
23/ Que fait-on quand on se retrouve, après la communion, avec un ou plusieurs ciboires vides?
On porte ces ciboires à la crédence tout simplement. On ne le remet surtout pas dans le tabernacle. Et ce n’est qu’après la célébration – il n’y a pas lieu de solenniser de quelque façon ce rite - que le diacre, s’il a lui-même présidé la célébration, ou que l’acolyte institué, s’il a été un des acteurs de la célébration, ou que quelqu’un d’autre qui a été dans la célébration invité à distribuer la communion procède à leur purification, en utilisant un peu d’eau qu’il consomme ensuite. À la fin, il essuie les vases avec un purificatoire.
24/ Parfois, le Psaume qui suit première lecture n'est pas chanté, mais remplacé par un cantique. Est-ce que l'on peut agir ainsi ou est-ce « abuser » ?
Voici ce que j’en pense. Commençons par relire ce qui est dit du Psaume responsorial dans les premières pages du Lectionnaire dominical : « La première lecture est suivie du psaume, qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole. Il est normalement choisi en fonction de la lecture qui précède, et il la prolonge en action de grâce, en supplication ou en méditation : ainsi le peuple chrétien, qui écoute le Psaume et y participe par un refrain, répond à la Parole de Dieu par les mots mêmes que lui suggère la Parole de Dieu ». C’est reconnaître là le Psaume et c’est dire toute son importance dans une liturgie de la Parole, dans toute liturgie de la Parole. Résumons ce passage : Le Psaume est Parole de Dieu en lui-même. Il a été et il demeure la prière du Christ. Dans le Lectionnaire, son choix n’est pas le fruit du hasard. Il est fait en fonction de la lecture qui précède. Il la prolonge, en y apportant la réponse de l’assemblée dans un contexte méditatif, dans une prière de supplication ou d’action de grâce. En lisant cela, on comprend mieux déjà ce que l’on fait quand on le supprime. On vient déséquilibrer toute la liturgie de la Parole.
Dans son ouvrage Proclamer la Parole, Claude Duchesneau fait cette remarque : « Si, dans beaucoup de paroisses, on a fini par remplacer le psaume par un cantique, n’est-ce pas parce que la mauvaise façon dont il était lu le rendait insupportable? Il arriverait la même chose à Victor Hugo ou à Baudelaire, si on les lisait chaque dimanche comme on lit les psaumes » (Paris, Cerf, 1991, page 39). Ainsi, on ne lirait pas de la poésie comme on lirait de la prose, on ne lirait pas un psaume comme on lirait une lettre de Pierre ou de Paul.
Quoi faire alors? Un texte qu’on trouve dans la Présentation générale du Missel romain (PGMR) peut nous éclairer déjà sur la mise en œuvre du Psaume : « Le chantre du Psaume, ou psalmiste, dit les versets du psaume à l’ambon ou à un autre endroit approprié, tandis que toute l’assemblée est assise et écoute; habituellement aussi elle participe par un refrain, à moins que le psaume ne soit dit de manière suivie, c’est-à-dire sans intercalation du refrain » (#36). Quelques lignes plus loin, on ajoute : « Si on ne chante pas le Psaume qui suit la lecture, on doit le réciter » (#39). Pas question donc de passer à côté. Le Psaume, dans une liturgie de la Parole, est là pour être chanté ou récité. Quoi faire donc? En tout premier lieu, décider en comité de liturgie de le remettre en valeur et s’en tenir à cette décision.
Mais quoi faire encore? Puisque le Psaume est conçu comme une réponse à la Parole de Dieu qu’on vient d’entendre, veiller à ce qu’il soit chanté (ou lu) par une autre personne que celle qui a fait la première lecture ou qui s’apprête à faire la seconde. C’est l’idéal! À défaut, on pourrait accepter que le psaume soit lu de l’ambon par la personne qui aura assuré la deuxième lecture». Je dis bien « à défaut », c’est-à-dire « si vraiment on ne peut pas faire autrement ». Puisque le Psaume est lui-même Parole de Dieu, faire en sorte qu’il soit chanté ou récité du lieu de la Parole, c’est-à-dire de l’ambon.
Il ne faudrait pas craindre non plus de le faire chanter ou réciter par l’assemblée, avec une cantillation simple. Dimanche après dimanche, l’habitude se prendrait et, au bout de quelques semaines, l’assemblée le chanterait avec joie. Le Missel romain prévoit des psaumes communs, que l’on peut reprendre plusieurs dimanches de suite (Avent, Carême et Temps pascal, mais aussi Temps ordinaire). Pourquoi ne pas utiliser cette possibilité qu’offre la liturgie? (On trouve ces psaumes à la fin du Lectionnaire). N’hésitons pas non plus à faire œuvre de créativité : fond musical pour soutenir le texte quand il est lu, gestuelle des refrains avec des enfants ou des adolescents, prélude et postlude léger à l’orgue ou avec tout autre instrument, etc.
25/ Pendant le Notre-Père, est-ce qu’on peut se donner la main tous ensemble, un peu comme on pourrait le faire plus loin dans la célébration, lorsqu’on nous demandera d’échanger un signe de paix?
Pourquoi un geste à ce moment-ci? L’invitation qui d’abord nous est faite est une invitation à prier : « Comme nous l’avons appris du Sauveur, et selon son commandement, nous osons dire : Notre Père… ». Pour nous, il s’agit donc en tout premier lieu de répondre à cette invitation et d’entrer en prière. Faut-il ici joindre un geste à la parole? Pas nécessairement. Mais si on voulait en ajouter un, celui qui m’apparaîtrait le plus approprié, et certes le plus signifiant, serait celui des mains ouvertes qu’on élève vers le ciel. C’est là un geste individuel, personnel. « Oui, je veux te bénir en ma vie, à ton nom, élever les mains » (Ps 63,5). Cette posture, cette attitude est celle de l’orant dans la tradition chrétienne : tout l’être de la personne qui prie est tendu vers le Père qui est dans les cieux. Se donner la main n’est certes pas un geste incongru, mais lever les mains (et la tête) vers le Père de qui vient toute grâce et tout bien m’apparaît ici correspondre mieux à l’invitation que nous fait le Christ de nous tourner vers Dieu son Père.
26/ À la MESSE, au moment de l’épiclèse, le prêtre accompagne ses paroles d’un geste d'imposition des mains sur le pain et le vin. Est-ce que le diacre, qui est présent à l’autel, peut accompagner le prêtre dans ce geste?
L’imposition des mains à l’épiclèse revient à l’évêque ou au prêtre qui sont les seuls ordonnés à demander l’Esprit et assurer sa présence dans l’Eucharistie. Faut-il, par ailleurs, rappeler que l’article 134 de la Présentation générale du Missel Romain (PGMR) précise que pendant toute la Prière eucharistique, « le diacre se tient auprès du prêtre, mais un peu en arrière, pour le servir, quand il le faut, au calice et au missel ».
27/ À la MESSE, à la fin de la Prière eucharistique, dans la doxologie finale, le diacre peut-il, en même temps que le prêtre, élever le calice ou la patène ou un des ciboires ?
La réponse se trouve dans la Présentation générale du Missel Romain, à l’article 135 : « À la doxologie finale de la Prière eucharistique, se tenant à côté du prêtre, il (le diacre) tient le calice élevé, tandis que le prêtre élève la patène avec l’hostie, jusqu’à ce que le peuple ait acclamé AMEN ». Il n’est aucunement question des ciboires. Enfin, s’il n’y a pas de diacre, c’est le prêtre qui élève calice, patène et hostie. On peut penser que c’est ce qui devrait s’appliquer aussi dans une concélébration, aucun prêtre ne faisant alors office de diacre.
28/ Dans la Présentation générale du Missel Romain, à l’article 34, nous lisons ceci : « Puisque, traditionnellement, la fonction de prononcer les lectures n’est pas une fonction présidentielle, mais ministérielle, il convient que, d’ordinaire, ce soit le diacre, ou à son défaut un autre prêtre que le président, qui lise l’Évangile (…) ». Dans ce contexte, est-ce le diacre ou le laïc (lecteur ou lectrice) qui, dans la procession d’entrée, doit porter le lectionnaire ?
L’article 128 de la PGMR est ici très clair, en ce qu’il distingue «Lectionnaire» et «Évangéliaire» : « Le diacre, s’il porte le livre des Évangiles (= Évangéliaire : art. 129), marche devant le prêtre qui se rend à l’autel; sinon, il s’avance à côté de lui ». On ne dit pas que c’est lui qui doit porter le lectionnaire.
29/ À la MESSE, peut-on jouer une pièce d’orgue pendant que le prêtre proclame la Prière eucharistique ?
Nous pensons que ce doit être assez fréquent puisqu’on a cru devoir en parler dans l’Instruction Redemptionis sacramentum du 25 mars 2004. Voici ce qu’on écrit à ce propos, non sans avoir rappelé que la proclamation de la Prière eucharistique, « sommet de toute la célébration », est réservée au prêtre en vertu de son ordination : « Pendant que le prêtre célébrant prononce la prière eucharistique, l’orgue et les autres instruments de musique resteront silencieux » (#53). On nous réfère à l’article 55 de la Présentation générale du Missel Romain (PGMR) qui, à la toute fin, précise : « La Prière eucharistique exige que tous l’écoutent avec respect et en silence, mais aussi qu’ils y participent par les acclamations prévues dans le rite lui-même ».
30/ Le cierge pascal doit-il demeurer allumé dans le chœur de l’église jusqu’à l’Ascension ou jusqu’à la Pentecôte?
Le cierge pascal, est-il besoin de le rappeler, est un symbole du Christ ressuscité, présent au milieu de nous. Au début de la Veillée pascale, le prêtre l’allume avec une flamme provenant du feu nouveau en disant : « Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit ». La procession s’amorce ensuite, remontant la nef jusqu’au chœur. Progressivement, à une flamme qui provient du cierge pascal, on allume les cierges de tous les fidèles dans l’assemblée. Progressivement, c’est la lumière du Christ qui nous inonde, qui nous enveloppe… Au matin de Pâques, le cierge pascal va donc se retrouver dans le chœur de l’église, près de l’ambon ou près de l’autel. On l’allumera à toutes les célébrations jusqu’au soir de la Pentecôte. Passé ce temps liturgique, on l'allumera aussi lors des baptêmes et des funérailles. Autrefois, on l’éteignait le jeudi de l’Ascension après la proclamation de l’évangile. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
31/ Chaque année, pour la Vigile pascale, nous nous rendons dans une autre paroisse que la nôtre, dans le même secteur pastoral. Pourrions-nous, pendant cette célébration, utiliser plus d’un cierge pascal, soit un par paroisse représentée ?
C’est un fait que chez nous maintenant, pour les célébrations de la Vigile pascale, les fidèles de plusieurs paroisses d’un même secteur se regroupent dans une même paroisse. Faudrait-il pour autant que chaque groupe de paroissiens s’amène à l’église avec le cierge pascal de sa propre paroisse ? Pourquoi faudrait-il que pendant toute la célébration chaque paroissien ait devant les yeux « son » cierge de référence ? Vous aurez saisi qu’en reformulant ainsi la question nous ne pensons pas que ce soit là une bonne idée. Parce qu’il n’y a pas lieu vraiment de multiplier dans la Veillée pascale les signes de la présence du Christ. Un seul cierge devrait en effet suffire.
Cependant, on peut imaginer à la fin de la célébration, juste avant la bénédiction finale, un « rite » d’envoi. Le prêtre, qui préside l’assemblée, pourrait alors inviter les personnes déléguées de chaque paroisse à s’approcher, tenant en mains leur cierge pascal. Le prêtre pourrait les allumer à la flamme de l’unique Cierge utilisé pendant toute la célébration. Ensuite, dans une brève monition, il pourrait inviter tous ces délégués de paroisses à aller porter à leurs frères et sœurs absents cette lumière du Christ ressuscité. On pourrait à la fin de la célébration les voir traverser l’église, en emportant leur cierge allumé…C ela pourrait faire sens. (Nous avons trouvé cette suggestion dans la revue de pastorale liturgique et sacramentelle, VIVRE ET CÉLÉBRER. Cette revue de l’Office national de liturgie a pris le relais du Bulletin national de liturgie. On peut s’abonner en s’adressant directement aux Éditions de la CECC).
32/ Il semble qu’il soit toujours préférable de communier à des hosties « fraîches » plutôt qu’à des hosties de « réserve ». Pourtant, ce n’est pas ce qui se passe en bien des endroits. Les prêtres sont-ils au courant de cela?
Ils le sont sûrement. Les plus anciens parmi eux l’ont un jour ardemment souhaité. C’était bien avant le concile Vatican II. Aussi, plusieurs se sont-ils réjouis lorsqu’ils ont pu lire dans la Constitution sur la Sainte Liturgie (Sacrosanctum concilium) du 4 décembre 1963 ce bref passage : « On recommande fortement cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la communion du prêtre, reçoivent le corps du Seigneur dans le même sacrifice » (#55). Ce n’est peut-être pas encore très explicite, direz-vous; mais ça viendra. Quatre ans plus tard, le 25 mai 1967, on peut lire ceci dans l’Instruction Eucharisticum mysterium de la Sacrée Congrégation des Rites : « Pour que, même par les signes, la communion apparaisse mieux comme la participation au Sacrifice qui est en train de se célébrer, on veillera à ce que les fidèles puissent la recevoir avec des hosties consacrées durant la messe » (#31). Là, c’était déjà plus clair! Et on nous disait pourquoi. Le 25 mars 2004, dans l’Instruction Redemptionis sacramentum de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des sacrements, on retrouve à peu près le même texte : « Pour que même par ces signes, la Communion apparaisse mieux comme la participation au Sacrifice actuellement célébré, il est préférable que les fidèles puissent la recevoir avec des hosties consacrées au cours de la Messe » (#89).
33/ Le cierge pascal est un symbole du Christ ressuscité présent dans l’assemblée; aussi l’allume-t-on avant que ne commence la célébration. Cependant, lors de funérailles, on invite parfois un membre de la famille à ranimer la flamme de ce cierge. Or, je me suis laissé dire que cela ne faisait pas sens d’allumer le cierge pascal à ce moment-là. Qu’en pensez-vous ?
Il faut retourner ici au Rituel des funérailles afin de relire la rubrique #54 qui décrit le rite de la lumière, qui est un rite au choix dans cette célébration (voir à ce propos l’intéressante note 1). La rubrique dit ceci : « Le cierge pascal ayant été allumé avant la célébration, le prêtre ou un membre de la famille ou un proche du défunt prend de sa flamme pour la communiquer aux autres cierges ». Ce qu’on découvre là, c’est qu’il doit bien y avoir quelque part d’autres cierges que le cierge pascal. Mais où seraient-ils ? La rubrique #47 vient le préciser : « auprès du cercueil (ou) regroupés autour du cierge pascal ». Ces autres cierges (ces bougies ou lampions peut-être) ne pourraient-ils pas se retrouver dans l’environnement immédiat du cercueil ou près du cierge pascal, comme le dit la rubrique, ou encore près de la croix, ou même encore, dans le cas de funérailles célébrées en présence des cendres, sur la table destinée à recevoir l’urne funéraire ? Voilà ! Nous vous retournons la question : « qu’en pensez-vous? ».
Le geste d’allumer un cierge à la lumière du cierge pascal « est fait dans le silence et doit être bien visible » de l’assemblée, note enfin le Rituel (rubrique #54). Ce geste est posé par l’officiant ou un proche de la personne défunte après que l’officiant ait lui-même prononcé un des deux textes qu’on retrouve aux #55 ou #56 du Rituel. Enfin, relevons que depuis plusieurs années déjà le Rituel des funérailles (1972) est en révision. Si on se réfère à la copie de travail (version 2 de décembre 2003), ces deux suggestions de texte pourraient être éventuellement remplacées par les deux suivantes : « Dans la nuit de Pâques, la lumière du Christ, vainqueur du tombeau, a percé les ténèbres. (Notre frère/sœur) N. est entré/e dans l’ombre de la mort : que se lève maintenant sur lui/elle la clarté du Sauveur » (245) ou « Dieu, notre Père, tu n’abandonnes pas tes enfants dans la nuit; tu veux les arracher à la froideur de la mort. Fais briller sur N., (notre frère/sœur), la lumière du Christ ressuscité; et que la flamme du cierge pascal nous tienne tous dans la ferveur de ton amour! » (246). Ces véritées étant rappelées, on pose ensuite dans le silence un geste qui fait sens.
► FUNÉRAILLES
34/ Dans des funérailles célébrées à l’église sans eucharistie et par un diacre, celui-ci peut-il porter la chasuble ?
La plupart des dictionnaires que nous avons consultés définissent la « chasuble » comme le vêtement liturgique que portent les évêques et les prêtres par-dessus l’aube pour la célébration de l’eucharistie. Il apparaît clairement que la « chasuble » n’est pas un vêtement de diacre. Il n’est pas dit non plus que les prêtres et les évêques portent la chasuble en d’autres circonstances. Ainsi, un prêtre (ou même un évêque) qui célébrerait à l’église des funérailles sans eucharistie ne la porterait pas. Il devient donc évident que le diacre n’a jamais à la porter.
35/ Dans une célébration de funérailles sans eucharistie, est-ce que la personne laïque qui préside doit tenir compte de l’autel, par exemple en le saluant ou en le baisant ?
Non. Pas plus que dans une ADACE ou une Célébration de la Parole en semaine. Et cela ne tient pas au fait que la personne qui préside ces funérailles soit laïque. Ce serait la même chose si c’était un diacre ou un prêtre qui les présidait. Cela tient au fait qu’il n’y a pas de messe ou eucharistie lors de ces funérailles. Sans doute faut-il ici rappeler que, dans une église, l’autel est honoré comme « autel du sacrifice » (référence à la liturgie de l’Ancienne Alliance) et est utilisé comme « table du repas » (référence à la liturgie de la Nouvelle Alliance). Il n’est donc pas étonnant que le prêtre normalement le salue ou le baise au début et à la fin d’une célébration eucharistique. Pas étonnant non plus qu’à la messe il ne soit utilisé qu’au moment du « sacrifice-repas », soit entre l’apport des dons et la communion. L’utiliser dans un tout autre contexte en banaliserait le sens.
36/ Lors des funérailles sans eucharistie célébrées à l'église, où doit-on situer le lieu de la présidence ?
Il faut d’abord se rappeler ce qu’est le « lieu de la présidence ». C'est en réalité le lieu où se tient le prêtre au début et à la fin de la célébration d’une Eucharistie. Celui-ci ne s’en écarte que pour aller à l’ambon, le lieu de la Parole, et à l’autel, le lieu de l’Eucharistie. C’est au lieu de la présidence que se trouve le siège, qui est un « signe du ministère de l’évêque et du prêtre », note le Rituel des Assemblées dominicales en attente de célébration eucharistique (#17). Ce siège est en ce sens un « siège réservé »; il doit donc demeurer vacant dans une ADACE, vacant aussi dans une célébration de funérailles sans eucharistie qui ne serait est pas présidée par un prêtre. Pour ces deux types de célébration, il faut donc déterminer dans l’espace un autre « lieu » qu’on appellera lieu de la prière. Celui-ci se situera « soit dans le sanctuaire, soit devant la nef », peut-on lire dans le Rituel (#18). Ces sont là deux espaces possibles. Qu’on choisisse de le situer devant la nef ne devrait pas causer trop de problèmes puisque, « sauf aux moments de leurs interventions, tous les ministres prennent place dans la nef », précise le Rituel (#19). Qu’on veuille le situer dans le sanctuaire ne devrait pas causer de problèmes non plus. On devrait en effet pouvoir trouver un autre espace, autant pour la personne laïque qui «anime» la célébration que pour le diacre qui «préside». Le Rituel a en effet cette indication : si c’est un diacre qui préside, « il occupe une place près du siège présidentiel » (#17), donc dans le sanctuaire, pourrait-on conclure.
► MARIAGE
37/ Un ministre (prêtre, diacre ou laïc délégué), reconnu par le gouvernement comme officier d’état civil, peut-il célébrer un mariage qui soit uniquement civil ?
Non. La situation du Québec est particulière. L’Église catholique n’y reconnaît pas le mariage civil. C’est plutôt l’État qui reconnaît des effets civils au mariage religieux, pourvu que les ministres qui célèbrent ce mariage le fasse selon les règles du droit de l’Église. Un mariage qui ne serait pas célébré validement selon la forme canonique prescrite ne serait pas reconnu par l'État. Invalide au plan religieux, il le serait donc aussi au plan civil. De fait, au Québec, les ministres (prêtre, diacre ou laïc délégué), qui détiennent un numéro de célébrant délivré par le Directeur de l’État civil, n'ont pas la capacité de célébrer des mariages uniquement civils ni de procéder à l’union civile de couples de même sexe. L’Église ne concède pas non plus à ses ministres la liberté de célébrer ce type de mariage. Tout acte contraire serait un déni du sacrement de mariage (c. 1055, § 2). Il en résulterait une sérieuse infraction aux règles du droit. Enfin, tout ministre mis en cause dans ce genre de pratique s'expose au retrait pur et simple de son numéro de célébrant civil et de ses facultés canoniques.
38/ Peut-on autoriser la personne qui est habilitée à célébrer un mariage uniquement civil à le faire dans une chapelle ou une église paroissiale ?
Non, parce que ces lieux de culte sont des lieux sacrés destinés au culte divin et qu’on ne peut y admettre que ce qui convient à la sainteté des lieux (c. 1205, 1210). Par ailleurs, l’Église, en prêtant ou en louant ses lieux de culte pour ce type de célébration, donnerait l’impression qu’elle cautionne un mariage civil, qu’elle ne reconnaît pas.
39/ Le diacre, qui préside un mariage dans une célébration de la Parole, peut-il distribuer la communion aux époux et aux fidèles rassemblés ?
Non. Il faut tenir compte ici de la Note théologique et pastorale du Comité de théologie de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) publiée en novembre 2006 : Une distinction très nette est alors établie entre une célébration de la Parole un jour de semaine et la célébration de la Parole proposée exceptionnellement le dimanche quand il ne peut y avoir eucharistie ou messe (ADACE). On y précise ensuite que, dans un mariage célébré à l’intérieur d’une célébration de la Parole présidée par un diacre, le pain eucharistique n’est pas distribué. Il en serait de même si ce mariage sans eucharistie était présidé par un prêtre. Voici un extrait de cette Note théologique et pastorale : « Dans les célébrations de la Parole qui ont lieu en semaine, de même qu’aux funérailles et aux mariages présidés par un diacre ou dirigés par un ministre extraordinaire, qu’on ne distribue pas le pain eucharistique pour distinguer ces liturgies de celle vécue lors du rassemblement dominical. Que l’aménagement de ces célébrations permette de revaloriser la Parole de Dieu ».