Page 14

Gerbe de souvenirs

Vous avez été une forteresse pour le faible, un refuge pour le pauvre dans sa détresse, un abri contre l'orage, un ombrage contre l'ardeur du soleil. (Is 25, 4).

RÉMINISCENCES

Notre Père prie

Près de trois ans se sont écoulés depuis que Monsieur le Curé Bouillon a semé dans le champ de l'Eglise, ce petit grain de froment qui constitue la Pieuse Association des Tertiaires de Notre-Dame, Reine du Clergé.

Sous la protection de la Providence, le soleil de la grâce, l'humble et constante prière de son Fondateur, le grain est devenu rapidement une verdoyante tige, portant un épi prometteur qu'ondulent les fraîches brises.

22 avril 1932

De son presbytère, son regard se dirige vers le Cénacle, modeste abri de ses enfants... Ces derniers jours son âme sacerdotale n'a cessé de prier pour cette portion choisie de son troupeau.

De l'offrande du Saint Sacrifice à Complies de son bréviaire, sa prière a ce but bien déterminé: obtenir de l'Esprit-Saint, pour ses filles spirituelles, lumière et force; de l'Immaculée Reine du Clergé, maternelle et toute puisante protection!

Quel est donc le motif de cette particulière sollicitude? Pénétrons discrètement dans l'enceinte du petit couvent et nous comprendrons.

Depuis une semaine, le berceau de l'Institut est devenu silencieux... très silencieux. Là, dans une modeste salle ou dans la pauvre chapelle, nous voyons des postulantes à coiffe noire, des novices à voile blanc, une professe à voile noir, la seule dans le moment: la vénérée Mère Marie de St-Joseph-de-l'Eucharistie, fondatrice et directrice de la Pieuse association.

Toutes sont recueillies. Toutes sont à l'écoute... et pour mieux entendre la voix divine, elles lèvent les yeux vers le Seigneur méditant dans la solitude et le recueillement les paroles de vie qui leur sont transmises.

Demain, samedi, jour consacré à la Sainte Vierge aura lieu à Lac-au-Saumon, la quatrième prise d'habit et la deuxième profession des Tertiaires de Notre-Dame, Reine Clergé. Monseigneur Georges Courchesne, évêque du diocèse de Rimouski, empêché de présider la cérémonie, lègue, pour le suppléer, Messire le Curé Alexandre Bouillon, le fondateur.

Notre Père célèbre l'Eucharistie

Il est huit heures. L'église de Saint-Edmond a revêtu sa plus belle parure. La paroisse en liesse s'unit à son pasteur pour commémorer ce grand jour. Pendant qu'à l'orgue le marche solennelle introduit le peuple de Dieu dans une atmosphère pieuse, le célébrant, en chape de drap d'or, avance à l'autel avec gravité et noblesse. D'une voix émue mais confiante, il entonne le Veni Creator. Son air recueilli et modeste nous révèle qu'il sollicite du ciel des dons précieux pour le nouvel Institut en formation.

Au cours de la cérémonie, le Révérend Père Barthélemy Lussier, O.M.I., qui a rompu le pain de la vérité pendant la retraite, dans un sermon de circonstance, ne tarit pas d'éloges bien mérités à l'adresse du fondateur. Des pleurs silencieux, qu'il essaie de dissimuler, coulent discrètement. Ne sont-ils pas l'écho de la joie profonde de son âme qui a peiné rudement pour donner à l'Eglise ce nouveau fleuron? De plus, n'est-ce pas la première fois que ce père vénéré, préside une cérémonie de ses filles spirituelles?

Quinze recrues ont répondu au divin Veni. Huit reçoivent le Saint-Habit et sept autres, au nombre desquelles les deux cofondatrices: Soeur Marie de Saint-Edmond et Soeur Marie de Sainte-Anne se consacrent au Seigneur par la profession religieuse.

La cérémonie est terminée. La célébration eucharistique commence: Introibo ad altare Dei. Avec le célébrant, nous montons à l'autel du Seigneur, demandant pour nous, pour les Prêtres dont nous serons les collaboratrices, la lumière, la vérité, qui nous guideront sur le chemin de la réalisation des volontés divines.

Suscipe sancte Pater... Recevez, ô Père Saint, Dieu tout-puissant et éternel cette hostie sans tache que je vous offre, moi votre indigne serviteur, à vous qui êtes mon Dieu vivant et véritable... (Missel) avec elle, recevez l'offrande de chacune de ces âmes qui s'offrent présentement à vous...

Per ipsum et cum ipso et in ipso est tibi Deo Patri! C'est par Lui, avec Lui et en Lui, ô Dieu Père tout-puissant qu'unies à votre Divin Fils et à l'Esprit d'amour, elles désirent vous aimer, vous faire aimer et procurer votre plus grande gloire.

Ite missa est! Le saint sacrifice est terminé, le célébrant ient de dire: " Vous pouvez aller en paix. Au banquet sacré ous avez pris part, pour vous j'ai prié afin que votre foi ne éfaille pas et que vous alliez jusqu'au bout "... D'un grand geste, il a béni la nombreuse assistance. Il retourne à la sacristie chantant dans son coeur le Te Deum que la chorale vient de terminer.

Notre Père s'en vient

Sa messe est célébrée... Il a pris son déjeuner. Un regard à son bureau n'aurait-il pas quelque objet à apporter à ses filles, un livre, des annales, un cadre, un ornement pour la chapelle?... C'est le Père au grand coeur qui peut tout donner.

Il est sept heures cinquante. Discrètement la règlementaire jette un regard par la fenêtre. Au bas du vallon ne verrait-elle pas la silhouette de notre Père? Il n'est jamais en retard, à moins d'imprévus, plutôt rares à cette heure. C'est l'homme de l'exactitude, qui n'aime pas faire attendre.

Notre Père s'en vient. La cloche sonne et réunit la Communauté.

Notre Père arrive

Délicatement il dépose chapeau et paletot. S'il arrive parfois qu'on ne l'ait vu venir, il attend patiemment dans le corridor que chacune se rende à la communauté.

Puis il entre, s'agenouille à la tribune pour une prière et commence sa conférence soit dans un livre de spiritualité comme: " Le Christ, vie de l'âme ", de Dom Marmion, soit sans le " Chemin de la perfection ", de Saint Alphonse ou quelques autres auteurs spirituels.

Il commente les passages difficiles et en profite pour glisser quelques paternels conseils sur l'une ou l'autre vertu lui nous seront utiles dans le service des presbytères.

L'humilité semble sa vertu préférée: "Devenez de plus en plus humbles, aimez l'humilité. C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis".

La pauvreté vient à son tour. D'abord, en nous donnant lui-même l'exemple d'un grand amour de cette vertu. Ses vêtements rapiécés, ses soutanes, ses paletots, ses chapeaux et casquettes verdis, plus encore peut-être la frugalité de ses repas nous le démontrent.

De plus disait-il avec une pointe d'humour: " Ne mettez pas deux cuillérées de sucre, s'il n'en faut qu'une, surveillez-vous afin de ne rien gaspiller".

Pour le service divin, il ne fut jamais chiche: ceux qui ont vu son église, les beaux ornements, les reliquaires précieux, les tableaux d'arts, les riches sculptures qu'elle contenait, s'en souviennent...

Puis, la charité: " Aimez-vous bien les unes, les autres, que la plus grande paix règne parmi vous ".

Comme le doux Sauveur, il insiste beaucoup sur cette vertu. Ses quelques lettres envoyées à ses soeurs missionnaires, parlent d'elles-mêmes.

Ilest huit heures et trente. La conférence se clôt. Une prière, une bénédiction. Quelques paroles échangées avec la Fondatrice.

Notre Père s'en va

Tranquillement il repart, descend le coteau, longe le jardin, puis, entre au presbytère.

Des affaires le réclament... des pauvres sollicitent son secours... des malades ont besoin de ses encouragements.., d'autres, de conseils pour continuer leur route sans défaillir. N'est-il pas, comme le Christ, dispensateur des dons célestes?

Avec lui, ses filles spirituelles songeant à son noble ministère, aux enfants à catéchiser, à confesser, aux âmes à sauver, offrent au Dieu de l'Eucharistie: prières, sacrifices et dévouement, pour la fécondité de son apostolat.

Les roses du calvaire

Dans l'avenue conduisant à l'église où au presbytère, à votre gauche, autrefois au bas de l'église incendiée, se trouve un magnifique Calvaire.

Cet enclos silencieux est enrichi par la floraison de multiples rosiers. Pour cette effigie de Jésus, Prêtre Eternel, offrant sa vie pour le genre humain, et sa divine Mère, quel symbole!

Si ces jolies fleurs pouvaient parler que de charité, de patience, de douceur, de dévouement généreux, dus à leur habile horticulteur, ne dévoileraient-elles pas?

Pétale par pétale, chacune de ces roses s'effeuille au pied du Christ cloué à la croix... sous le regard de Marie désolée. Pétale par pétale, pour le Dieu qui a réjoui sa jeunesse et qui en a fait, dans son Eglise, une rose d'humilité de choix, s'est effeuillée la vie de l'Élu du Seigneur.

De plus, dites-vous, charmantes fleurs: c'est sous la vigilante et maternelle protection de la Sainte Vierge qu'il travaillait lorsqu'il venait vous émonder, vous greffer. Et encore... qu'il se promenait en récitant son chapelet et cela, même dans les rues, tout en saluant charitablement ses paroissiens. Et de même: que sa grande dignité, sa grande modestie, son angélique réserve, le faisaient remarquer de tous.

C'est que, son coeur à Dieu, il ne le détournait pas et jusqu'à la mort, comme l'apôtre Saint Jean au pied de la croix, il voulut le suivre.

Le jet d'eau

Dans l'avenue du presbytère, face à l'entrée, entre les deux allées d'épinettes et de fleurs, Monsieur le Curé fit placer un jet d'eau.

Tout au long du jour, il coule fredonnant une douce cantilène.

Jet d'eau! Symbolisme gracieux...

Jésus est la fontaine d'eau vive, où chaque jour viennent s'abreuver, se fortifier les âmes en route vers la Maison éternelle.

Pour bénéficier de ces grâces, son Coeur divin dans l'excès de sa tendresse et de son amour a institué le Sacrement de l'Ordre, lequel fait du nouvel Ordonné, un autre Christ. C'est par lui, que passent les pouvoirs divins.

Et selon la belle expression de son Eminence le Cardinal Léger: " Oh! chers confrères dans le sacerdoce, si nous comprenions que nous sommes en nous-mêmes et toujours un sacrement! Tout comme l'Eucharistie, nous sommes un sacrement. C'est peu de chose, une bouchée de pain, mais ce pain c'est le Christ Jésus, c'est toute la vie alors que nous mangeons. Et c'est peu de chose un homme; c'est peut-être plus faible qu'une bouchée de pain? Mais un homme qui porte le Christ en lui, devient fort comme le Christ. Aussi les âmes simples vivant de la foi ont confiance en un prêtre qui vit son sacerdoce, parce qu'elles découvrent en lui l'homme de Dieu, le passeur entre le Ciel et la terre, unissant les deux rives du temps et de l'éternité, rejoignant d'une main les bienfaits divins et de l'autre les faiblesses de l'homme."

Ainsi chante le " jet d'eau " : le Curé Bouillon fut pour la paroisse et pour sa congrégation un modèle... il fut un sacrement portant et rayonnant le Christ. Il vivait d'oubli de lui-même et de pauvreté.

Les abeilles du rucher d'or

Si elles pouvaient parler, que nous diraient-elles, ces chères petites créatures du bon Dieu?... Ces petites amies du chère Fondateur?

Oh! si nous les interrogions, les unes nous répondraient: "Votre Fondateur était un homme de prière et de recueillement, assidu au travail et fort diligent. Toutes les misères devenaient les siennes et il n'épargnait rien pour les soulager; que de fois nous avons été témoins de sa charité et de ses bontés " .

D'autres ajouteraient: " Que de sollicitude pour nous, ses petites abeilles. De chaque côté de l'avenue du presbytère, il fit planter des épinettes en haie, puis des érables à sucre, entre ces derniers des lilas, des hydrangés, des boules de neige et des rosiers. Plus près de nous, des arbres fruitiers: pommiers, pruniers, cerisiers venaient enrichir ce domaine qui était nôtre et nous permettait de choisir à notre gré, le sucre nécessaire à notre subsistance comme à notre production.

C'est là, près des arbres fruitiers, que nous l'avons vu se dépenser pour émonder les uns, tailler les autres et faire des greffes. Plus l'arbre se laisse tailler, plus les incisions sont profondes, plus il produit de fruits.

Ainsi, dans l'âme de ce prêtre, les fleurs des plus belles vertus se sont développées et ont produit de beaux fruits, parce qu'il sut toujours " se laisser faire par la main divine ".

Les oiseaux de notre Père

Ils sont un, deux, trois et plus...

Zizi, zozo, lulu dans un petit appartement avoisinant la cuisine, chantant, de leur harmonieuse voix, les plus douces mélodies.

Leur rendez-vous visite? Ils vous accueillent avec leurs brillantes vocalises, des trilles mélodieux ou encore de gracieuses modulations. Parfois, si vous écoutez, vous croyez surprendre à l'adresse de Madame Marie, la Reine des Cieux et de l'Univers: Ave, Ave, Ave Marial

Lorsque Monsieur le Curé se rend en leur domaine un véritable concerto vient lui exprimer leur gratitude.

- Petits oiseaux, dans votre ritournelle mélodieuse, auriez-vous un secret à me dire?

- Oh! oui. Le pauvre de Yahweh était toujours content de la volonté divine et savait attendre avec une généreuse soumission " l'heure de la Providence ". N'avait-il que la souffrance? Son regard se tournait vers Dieu, son tendre Père, mettant en lui toute son espérance et s'appliquant à lui-même ces paroles du psaume 18, 3: " Le Seigneur s'est fait mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur; en lui je mets mon espoir."

18 juin 1943

Ce matin, un silence de tristesse plane sur la famille paroissiale de Lac-au-Saumon. Paroissiens, religieux, religieuses sont dans l'attente d'un douloureux message. L'aube d'un long jour se dirige vers son déclin. Depuis 1889, cet homme consacré a rompu et distribué le Pain vivant, semé la Parole de vie. Ce prêtre, cet homme a défriché, construit, érigé. Aujourd'hui sonne l'heure de la divine Rencontre.

Frappé d'une paralysie, il y a deux jours, il s'achemine vers la Terre Promise. L'angélus du midi, cet angélus nous rappelant le fiat de la Vierge et du grand mystère de l'Incarnation, cet angélus mémorable nous transmet en ce jour, l'écho du dernier fiat du serviteur du Christ et de Marie Reine du Clergé. Silencieusement comme le fut sa vie, l'allié de Yahweh entre dans le Royaume recevoir sa part d'héritage.

In manus tuas Domine - Entre tes mains, Seigneur, nous remettons l'âme de notre Père, introduis-la dans l'éternelle Béatitude...

RECHERCHES GÉNÉALOGIQUES

" Une génération passe, une génération vient, et la terre subbsiste toujours" (Ecclé 1, 4).

Nos esprits avides d'informations, toujours en recherche d'authenticité, ne trouvent leur satisfaction que le jour où, découvrant la vérité, ils se mettent en route pour la suivre.

Quelques extraits généalogiques des ancêtres " Bouillon " et " Soucy ", quelques extraits biographiques des membres de la famille de M. le Curé Bouillon, rédigés par lui-même, lèvent un coin du voile sur ce que furent ses illustres aïeux.

Votre droit à des armoiries

Ceux qui ont droit à des armoiries se doivent à eux-mêmes et aux leurs de s'en prévaloir partout. Pour cette raison nous croyons devoir mentionner, dès le préambule de ce travail de généalogie, et avant d'entreprendre l'histoire de la famille Bouillon, que vous pouvez vous réclamer d'un sang noble par votre grand'mère Mathilde Lavoie. Anne Leneuf du Hérisson, dont on voit apparaître le nom dans votre arbre, branche paternelle huitième génération famille 61, appartenait à la vieille noblesse française: elle pouvait remonter en France jusqu'à l'an 1450, comptant plusieurs générations d'ancêtres nobles.

Les lettres de noblesse de la famille Leneuf du Hérisson étaient "pour la postérité et lignée tant masles que femelles nez et à naistre en loyal mariage " .

Comme vous êtes descendant direct de cette famille, vous avez droit de vous réclamer de tous ses titres et privilèges.

Je dois vous dire qu'une fausse modestie ne doit pas vous faire refuser le privilège que vous confère ce titre de membre de la famille Leneuf du Hérisson, et que vous avez le devoir de vous en prévaloir, comme j'avais celui de le signaler à votre attention.

Joseph Drouin, avocat

Origines du nom Bouillon et de la famille Bouillon

Le duché de Bouillon est un des plus anciens de France. Il a fait partie tantôt de la France et tantôt de la Belgique.

Godefroy de Bouillon, dont l'histoire s'identifie avec la première croisade, en fut le premier titulaire. Il avait d'abord reçu de l'empereur Henri IV le marquisat d'Anvers; on lui donna ensuite le duché de Bouillon.

Afin de mieux se procurer des fonds pour la croisade, il vendit son duché de Bouillon aux évêques de Liège. Godefroy de Bouillon fut élu Roi de Jérusalem; il prit le titre de défenseur du Saint Sépulcre, mourut à 42 ans, probablement empoisonné par un émir.

Trois siècles plus tard, pendant la période où plusieurs membres de la famille de La Marck furent successivement évêques de Liège, Charles-Quint s'empara du duché de Bouillon. En 1555 un des membres de la famille de La Marck, Robert IV, obtint du Roi de France des troupes pour reprendre le duché de Bouillon qu'il considérait comme appartenant à sa famille. Son expédition réussit. Robert IV fut le premier duc de Bouillon reconnu comme duc de France.

Quand ce dernier mourut en 1559, Henri II roi de France s'empara du duché de Bouillon et le restitua aux évêques de Liège. L'évêché de Liège était encore en possession de la famille de La Marck et le duché de Bouillon continua d'être considéré comme apanage de cette famille.

(...) Votre famille se rattache-t-elle à ces familles Bouillon que nous venons d'énumérer? Les titulaires successifs du duché de Bouillon ont certainement laissé des enfants, des frères et des cousins, dont les descendants ont continué, après eux, de se multiplier, mêlés à toutes les classes de la société.

Et ces descendants se sont certainement transmis de père en fils leur nom, Bouillon ou de Bouillon: pourquoi ne se serait-on pas comporté dans cette famille comme dans toutes les familles?

Il en résulte que nous avons toute raison de croire que le fondateur votre famille au Canada descendait d'une des branches des familles Bouillon dont nous avons raconté l'histoire au commencement de ce chapitre.

Au Canada

Votre premier ancêtre canadien est originaire de Coudeville, en Normandie. C'est là qu'il était né vers 1710 du mariage de Jacques Bouillon et de Catherine Rabasse. C'est le renseignement que nous donnent les archives des premiers temps de la colonie, et spécialement son acte de mariage.

Coudeville existe encore aujourd'hui, en 1931, sous le même nom; son église est consacrée à saint Georges. Les registres de cette paroisse, conservés, sont intéressants à parcourir pour votre famille.

On y trouve des traces nombreuses de la famille de votre premier ancêtre: Jacques Bouillon et Catherine Rabasse. A la date du 2 juillet s'inscrit le baptême d'une fille Marie; le 18 avril 1694, est baptisée une seconde fille, Andrée; elle ne vécut que cinq semaines et fut inhumée le 8 mai suivant.

Le 11 mai 1695, nait un premier fils; il est baptisé le lendemain; on lui donne le nom masculin de sa petite soeur défunte, André. Il ne vécut que quelques jours et fut inhumé le 22 mai. En 1696, le 7 septembre est baptisée Barbe; en 1698 nous trouvons un deuxième garçon, Pierre, née le 3 et baptisé le 4 décembre.

Enfin le 24 octobre 1711 nous trouvons le mariage de Madeleine qui semble être l'ainée de la famille; elle épouse jean Brunel. (...)

FAMILLE BOUILLON

Branche paternelle

En France: Jacques Bouillon et Catherine Rabasse
de Coudeville, diocèse de Coutances, Normandie.
Au Canada:
1
Jacques Bouillon et Marie-Françoise Laurent
Rimouski, le 7 janvier 1738.
2
Jacques Bouillon et Catherine Landais
Rimouski, 1766.
3
Jacques Dominique Bouillon et Madeleine Gagné
Rimouski, le 4 février 1799.
4
Alexandre Bouillon et Mathilde Lavoie Rimouski, le 9 février 1830.
5
Alexandre Bouillon et Arthémise Soucy
Saint-Anaclet, le 12 janvier 1864.
6
Alexandre Bouillon, prêtre
Ordonné à Rimouski le 27 mai 1899.
Joseph Bouillon et Jeanne Laplante
Marquette, Mich., E.U., le 8 janvier 1895.
7
Clarence Bouillon et Marguerite Ostiguy
Montréal, le 23 avril 1935.

Jean Soucy du Régiment de Carignan

Votre premier ancêtre maternel s'appelait Jean Soucy. C'était un soldat du célèbre régiment de Carignan; il faisait partie de la compagnie Grandfontaine.

Le régiment de Carignan, couvert de gloire par la guerre qu'il livra contre les Turcs avant son départ d'Europe, puis par son arrivée au Canada, donna au pays la paix et la confiance qui le firent prospérer rapidement. Les familles françaises s'enorgueillissent à bon droit quand, dans leur ascendance, elles comptent un " Croisé ". Reconquérir sur les barbares le pays du Christ, voilà qui était noble. Mais s'enrôler pour permettre, dans un pays immense, l'établissement d'un peuple chrétien, quitter pour cela sa famille et sa patrie, voilà il me semble une autre croisade, et vous avez raison d'être fier d'appartenir à la famille de l'un des glorieux soldats de Carignan.

(...) Au mois de mai 1665, dans le but d'assurer la paix et la tranquilité dans la colonie qui exterminée par les Iroquois, était toujours exposée à périr, le roi décida d'y envoyer un bon corps de troupes, onze cents soldats du régiment de Carignan allèrent s'embarquer à La Rochelle pour le Canada; votre aïeul plus haut mentionné était du nombre. (...)

(...) Jean Soucy portait le surnom de Lavigne. Les soldats du régiment de Carignan, comme d'ailleurs tous les soldats à cette époque, avaient chacun un surnom sous lequel par la suite, ils se désignaient de préférence. Plus tard lorsqu'ils rentraient dans la vie civile, les soldats gardaient souvent ces surnoms et les transmettaient à leurs enfants. Ce fut le cas pour votre ancêtre, son surnom Lavigne s'est mis dans certaines branches jusqu'à nos jours.

Votre ancêtre Jean Soucy, avec sa compagnie et quelques autres, arrivèrent donc à Québec l'hiver 1665-1666. C'est ce qui nous explique pourquoi, plus tard lorsque ce régiment sera licencié et que Jean Soucy aura à choisir l'endroit où il veut demeurer au pays, il s'établira dans la région de Québec, tandis que les membres de la plupart des autres compagnies s'installeront de préférence sur les bords de la Rivière Richelieu.

Mariage de Jean Soucy

Les soldats pendant le calme de l'hiver s'étaient sans doute mêlés à la population civile, et probablement cet hiver 1665-1666, Jean Soucy avait rencontré et connu celle qui devait être sa femme: Jeanne Sauvenier, jeune fille originaire de Paris, fille de Jacques Sauvenier et d'Antoinette Babillotte. Jeanne Sauvenier à son mariage en 1670 était âgée de 23 ans.

Jean Soucy semble avoir d'abord fait un essai de culture dans l'Ile d'Orléans, car nous trouvons dans les registres de la paroisse de Sainte-Famille l'acte de baptême de sa première fille Anne, à la date du 15 septembre 1671. Il semble cependant avoir abandonné l'Ile d'Orléans pour venir se fixer dans la ville de Québec. C'est là que l'on trouve les actes de baptême de ses trois enfants: Pierre, le 16 avril 1673; Marie Anne, le 26 avril 1675 et Guillaume, le ler mai 1677.

Jean Soucy fut enlevé prématurément à sa famille peu de temps après la naissance de ce dernier enfant. Sa jeune veuve restait avec quatre enfants en bas âge. Elle épousa en secondes noces à la Rivière-Ouelle le 22 août 1679, Damien Bérubé. L'acte est entré au registre de l'Islet. Elle eut de ce second mariage plusieurs enfants. C'est dans la maison de Damien Bérubé que furent élevés les quatre enfants issus de son premier mariage avec jean Soucy. (...)

Enfants de Jean Soucy

Les deux fils de Jean Soucy parvinrent à l'âge adulte et se marièrent, tous deux à la Rivière-Ouelle. Cependant Guillaume, le plus jeune des deux, mourut peu de temps après son mariage, laissant deux enfants en bas âge, deux garçons que nous trouvons plus tard établis dans la région de Montréal. Ils y furent sans doute attirés par leur soeur Marie-Anne dont le mari était allé s'établir à S. François de l'Ile Jésus. Ils se marièrent tous deux mais leur descendance s'éteignit dès la génération suivante, de sorte que le seul continuateur de la lignée est votre aïeul Pierre, marié à Elizabeth Fouquereau le 13 janvier 1699 à la Rivière-Ouelle.

Pierre Soucy passa toute sa vie dans cette localité et vécut jusqu'à l'âge avancé de 87 ans. Il laissa après lui quatre fils dont les enfants et les petits-enfants se multiplieront dans la paroisse de la Rivière-Ouelle et les paroisses environnantes pendant sept générations.

FAMILLE SOUCY

Branche maternelle

De France au Canada:

1
Jean Soucy et Jeanne Sauvenier
Québec, 1670.
2
Pierre Soucy et Elizabeth Ursule Fouquereau
Rivière-Ouelle, le 13 janvier 1699.
3
Pierre Soucy et Jeanne Michaud
Rivière-Ouelle, 1723.
4
Joseph Soucy et M. Thècle Dumont
Kamouraska, le 30 septembre 1748.
5
Augustin Soucy et Geneviève Danjou
Rivière-Ouelle, le 3 avril 1777.
6
Jean-Baptiste Soucy et M. Charlotte Lamarre
Rivière-Ouelle, le 11 novembre 1811.
7
Arthémise Soucy et Alexandre Bouillon Saint-Anaclet, le 12 janvier 1864.

Alexandre Bouillon, capitaine de goélette

Né dans cette partie de la paroisse de St-Anaclet, autrefois de Rimouski, à une vingtaine d'arpents à l'est de l'Eglise actuelle, le 2 octobre 1838, du mariage d'Alexandre Bouillon, cultivateur, et de Mathilde (Bathilde) Lavoie; il est baptisé le lendemain, dans l'église de Rimouski, par le Révérend Messire G. Nadeau, prêtre, vicaire de la paroisse. Le parrain est Laurent Lavoie, oncle maternel de l'enfant; la marraine Marie Bouillon, la tante paternelle, et épouse de Joseph Ouellet, meunier à Métis.

II fait sa première communion, en 1850, dans l'église de Rimouski, des mains du Révérend Messire C. Tanguay, prêtre, curé; et, en 1872 dans la chapelle de l'évêché de Rimouski, son Exc. Monseigneur Jean Langevin, Evêque du nouveau diocèse, lui confère le sacrement de Confirmation. Ce retard à recevoir la Confirmation est causé par son état de navigateur qui l'oblige à des absences lorsque Monseigneur fais sa visite pastorale.

En 1856, il est matelot sur la goélette " Benjamin".

En 1859, comme capitaine, il prend la conduite de la goélette " Marianne ", puis ensuite de " l'Hermine ".

Le 12 janvier 1864, dans l'église de la paroisse de St-Anaclet, il épouse Marie-Arthémise Soucy, institutrice de l'école du village; il a comme témoin, son père: Alexandre Bouillon, tandis que Joseph Lamarre cousin de l'épouse, assiste comme témoin de Demoiselle Soucy.

Cinq enfants, à savoir: Marie Léontine; Joseph; Alexandre (décédé) Marie-Olympe et Alexandre, naissent de ce mariage.

En 1865, toujours comme capitaine, il prend la conduite de la goélette " Ste-Anne ", puis de celle " Marshall ", et ensuite de la goélette " Hermine ".

Le 6 mai 1884, au Palais de Justice de la ville de Rimouski, il subi l'examen et obtient de Monsieur A. W. McLelan, ministre de marine et des pêcheries, à Ottawa, un diplôme daté du 13 mai 1884, pour la conduite des navires à voiles sur le St-Laurent.

En 1888, il abandonne la navigation. Le 1er mars 1889, il est employé sur le chemin de fer du Pacifique Canadien.

Le 17 juillet 1892, il entre dans la ligue du Sacré-Coeur, établit à St-Anaclet, à la suite d'une retraite prêchée par le Révérend Père Proulx, s.j.

Le 13 novembre 1896, il revient définitivement au milieu de sa famille, à St-Anaclet (Rimouski).

Le 8 octobre 1902, la mort lui enlève son épouse qui avait fait son bonheur sur la terre.

D'octobre 1906 au 1er mai 1916, il demeure à St-Edmond du Lac-au-Saumon (Matapédia), où son fils prêtre vient d'être transféré comme curé.

Le ler mai 1916, il va demeurer à St-Anaclet (Rimouski), sa paroisse natale, où sa fille Marie Olympe, nouvellement mariée, s'en va demeurer pour y tenir magasin. II était malade, souffrant de paralysie depuis quelques mois.

Le 28 juillet 1916, il rend son âme à Dieu dans la maison où il a vécu longtemps et où son épouse est morte. II est inhumé à St-Anaclet, dans le lot de famille, le 31 du même mois.

Le service fut chanté par son fils prêtre.

La mort du juste est précieuse devant Dieu.

Marie Arthémise Soucy, épouse de Alexandre Bouillon

Née à S.-Louis de Kamouraska, dans le quartier appelé la " Haute-Ville ", (partie maintenant comprise dans la paroisse de St-Philippe de Néri, autrefois de S.-Denis de la Bouteillerie), du mariage de Jean-Baptiste Soucy, tonnelier, et de Charlotte Lamarre, le 10 juin 1836; baptisée le même jour, dans l'église de S.-Louis de Kamouraska, par le Rév. Messire Z. Sirois, prêtre, vicaire de la paroisse. Le parrain est: Edouard Lavoie; la marraine: Marie Langlais.

Au mois de juin 1846, dans l'église de S.-Denis de la Bouteillerie, elle fait sa première communion, des mains du Révérend Messire E. Quertier, prêtre, premier curé de la paroisse. Dans la même église, en 1850, Son Excellence Monseigneur P.-F. Turgeon, 14ème évêque et 4ième archevêque de Québec, lui donne le sacrement de confirmation. Elle s'instruit à la classe des Dames Gaudreault, qui, à la Rivière-Ouelle, tiennent un cours privé pour jeunes filles.

A 17 ans, elle obtient de Monsieur Georges Tanguay, inspecteur des écoles, un certificat de capacité qui lui permet de faire la classe dans la paroisse du Mont-Carmel. Le 2 juin 1857, elle obtient diplôme d'institutrice pour le cours élémentaire.

Elle enseigne pendant 20 ans; savoir: à S.-Denis de la Bouteillerie, (Kamouraska), partie aujourd'hui comprise dans la paroisse de S. Philippe de Néri (Kamouraska); puis, en 1859, elle se rend à Ste-Luce(Rimouski), où elle prend la direction de la classe du 3ième rang de la paroisse; en 1862, elle accepte la classe modèle de la paroisse de St-Anaclet (Rimouski).

Elle enseigne pendant 20 ans; savoir: à S.-Denis de la Bouteillerie, (Kamouraska), partie aujourd'hui comprise dans la paroisse de S: Philippe de Néri (Kamouraska); puis, en 1859, elle se rend à Ste-Luce(Rimouski), où elle prend la direction de la classe du 3ième rang de la paroisse; en 1862, elle accepte la classe modèle de la paroisse de St-Anaclet (Rimouski).

En 1866, elle retourne à Ste-Luce, où sur les instances de M. le Curé, elle prend la direction de la même école qu'elle avait si bien dirigée en 1859. En 1868, elle abandonne l'enseignement et revient demeurer à S.-Anaclet (Rimouski).

En 1881, elle reprend la classe, d'abord au 3ième rang de la paroisse de S. Anaclet (Rimouski), à l'Ouest de la route appelée: Le Lac; 1883, à l'Est de cette même route, puis en 1889, à l'Ouest de l'église Arrondissement N.O.

Le 8 novembre 1888, elle est nommée zélatrice de l'Apostolat la prière par Mgr le Grand Vicaire Edmond Langevin, P.A.

En 1891, une forte atteinte de grippe l'oblige à abandonner la classe et l'année suivante, à s'installer dans sa maison en face de l'Eglise de S.- Anaclet.

Le 14 juillet 1892, elle est première-assistante de l'Association de l'Apostolat de la Prière.

Le 1 janvier 1894, elle obtient, du bureau de l'Instruction Publique, une pension de $12.40 par an, pour ses 20 années de classe.

Depuis 1891, elle souffre quasi journellement. Dans le mois de juillet 1896, elle subit une opération aux deux yeux, par le Docteur Beaupré, oculiste à Québec. Peu à peu, malgré les soins, elle sent sa vue diminuer. En 1899, elle souffre d'une cécité complète et ne peut assister à l'Ordination, ni à la première messe de son fils Alexandre, prêtre.

Le 8 octobre 1902, dans sa demeure, près de l'Eglise de S.-Anaclet Rimouski, après une longue maladie supportée avec la plus édifiante résignation, et munie des sacrements de l'Eglise, elle rend son âme à Dieu.

C'est un mercredi, il est dix heures quinze du soir. Elle est inhumée le 11 octobre, dans le cimetière de la paroisse, à l'est de la grande croix, par son fils, le Révérend Messire Alexandre Bouillon, Ptre, alors vicaire à Grande-Rivière (Gaspé).

Elle est partie de ce monde pour aller dans celui qui est le plus désirable de tous. (S. François de Sales).

Les enfants de Alexandre Bouillon et de Arthémise Soucy

Premier enfant: Marie Léontine Bouillon, née le 9 février 1865 à saint-Anaclet. A quinze ans, elle fut prise d'une violente fièvre de scorbut dont elle guérit, les témoins l'affirment, par l'intercession de sainte Anne après un pèlerinage que sa courageuse mère fit à pied au sanctuaire de Sainte Anne de la Pointe-au-Père, afin d'obtenir la guérie de son enfant.

En 1881, Mlle Bouillon prend la direction d'une école dans la paroisse de Notre-Dame du Sacré-Coeur. Toute jeune, Léontine manifeste l'intention de se faire religieuse. Le 1 février 1885, elle entre au postulat des Soeurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire à Rimouski et le 2 février 1886 elle reçoit le nom de Marie de St-Alexandre. La jeune novice se fit remarquer par sa piété éclairée et fervente, par sa dévotion au Sacré-Coeur de Jésus et son grand amour pour la Sainte Vierge.

A la fin d'août, de cette année, la nouvelle professe fut nommée supérieure à la mission de Sainte-Luce de Rimouski. En 1889, comme supérieure, elle va fonder la mission de Chéticamp au Cap-Breton. Elle remplit cette charge, non seulement à Chéticamp, mais encore dans les missions de Baie-des-Sables, de St-Godefroi de Bonaventure, de St-Gabriel de Rimouski. Elle fut maîtresse générale des classes.

En remplissant cette carrière laborieuse et étonnamment longue de plus de trente-cinq années d'enseignement, le savoir-faire, le zèle, l'activité de cette religieuse ne se démentirent jamais.

C'est dans l'exercice sans ostentation de cette inlassable charité que Soeur M. de St-Alexandre ressentit, au mois de juin 1922, un surcroît de malaises aux reins et à la poitrine. En dépit des soins prodigués, elle décéda à la maison-mère de Rimouski, le 17 septembre 1923, dans sa 59e année, la 39e de sa vie religieuse. Son service fut chanté le 20 septembre par son vénéré frère, M. le Curé Alexandre Bouillon de Lac-au-Saumon et sa dépouille mortelle repose au cimetière de la communauté.

Deuxième enfant: Joseph Bouillon, né à Sainte-Luce le 18 octobre 1866. Il étudie au Séminaire de Rimouski dans les années 1881-1883. A l'instar de son père il se dirige vers la navigation. Le 6 mai 1884, il obtient un diplôme lui permettant de conduire les navires à voiles sur le Saint-Laurent. Au mois d'août 1886 les circonstances le conduisent aux Etats-Unis, à Marquette, (Michigan). En 1892, il subit un examen et obtient un diplôme de capacité pour la conduite des bateaux à vapeur, comme capitaine et comme pilote.

Le 8 janvier 1895, il épouse Jeanne Laplante. La bénédiction nuptiale est donnée, "dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Marquette, par le Rév. Antoine Vermare, prêtre curé ".

De cette union naquirent quatre enfants: Joseph-Alexandre-Alfred Alva-Arthémise; Joseph Walter Clarence; M. Léona Olympe.

Le 17 juillet 1917, Clarence, leur fils, étudiant au Séminaire de Rimouski, Mme Laplante et sa famille quittent Marquette, pour venir demeurer à Lac-au-Saumon.

L'année 1920, enregistre pour M. M- Joseph Bouillon leur Jubilé d'argent. Le bulletin paroissial souligne avec gracieuseté ce petit événement:

Le 18 janvier, au presbytère, fête de famille à l'occasion du 25e anniversaire de mariage du capitaine Joseph Bouillon, frère de Monsieur le Curé, marié à Marquette, Mich., le 8 janvier 1895, avec Jeanne Laplante. Toute la famille était réunie. Plusieurs amis avaient tenu à venir présenter leurs hommages aux heureux jubilaires. Après une bonne causerie, quelques parties de cartes et le goûter, tous s'en sont allés emportant dans leurs coeurs, le plus agréable souvenir de cette petite fête intime.

En novembre 1923, Mme Bouillon et sa famille retournent aux Etats-Unis.

M, le capitaine Joseph Bouillon, décédé à Marquette, le 26 février, est inhumé dans le cimetière catholique de cette paroisse, le 1 mars 1927. Il était âgé de 60 ans, 4 mois et 8 jours.

" II fut bon père, bon époux, il vécut en faisant le bien".

Mme Jeanne Laplante, son épouse, née le 28 mai 1873, est décédée à Marquette, le 1er juin 1958.

Troisième enfant: Alexandre Bouillon, né à Saint-Anaclet le 28 février 1869, décédé le 14 avril 1872.

Quatrième enfant: Olympe Bouillon, née à Saint-Anaclet le 5 juillet 1870. En 1887, elle accompagne sa soeur Marie Léontine, directrice de la classe du 3e rang de la paroisse Notre-Dame du Sacré-Coeur de Rimouski. En 1890, Mme Bouillon, sa mère, étant alors directrice de la classe no 2 à l'Ouest de l'église de S.-Anaclet, elle l'accompagne et aide celle-ci dans l'enseignement des différentes matières. En 1891, au mois de janvier, sa mère étant malade, elle remplit jusqu'au mois de juin, le double rôle d'infirmière et d'institutrice. Pendant onze ans, Mlle Bouillon se dévoue auprès de sa mère souffrante, avec une piété vraiment filiale. Elle renonce à deux positions avantageuses pour prendre soin de ses chers parents.

En 1905, son frère M. l'abbé Alexandre Bouillon ayant été nommé à la Cure de Saint-Eusèbe, et en 1906 à Lac-au-Saumon, elle vient demeurer au presbytère. Le 29 septembre 1916, elle épouse Félix Côté de Lac-au-Saumon. Le 1er mai 1916, M. et Mme Côté quittent cette paroisse pour aller demeurer à S. Anaclet où ils tiennent magasin. D'abord dans l'ancienne maison paternelle où meurt son père, Alexandre Bouillon, puis dans une maison neuve à l'angle du grand chemin de fer, près de l'église.

M. Côté décède à S.-Anaclet le 8 juillet 1938. Mme Côté demeure dans sa paroisse natale jusqu'au 19 juillet 1943. A la mort de son frère, M. le curé Bouillon, son nouvel habitat devient l'Hospice de Lac-au-Saumon. Elle y décède pieusement le 31 mai 1944 à l'âge de 74 ans. Elle fut inhumée dans le lot de famille, au cimetière paroissial, de Saint-Anaclet.

Cinquième enfant: Alexandre Bouillon. C'est le héros de cette biographie.

La famille Bouillon essaime aux Etats-Unis

Neveux et nièces du Fondateur.

Joseph Bouillon, frère du Fondateur, époux de Jeanne Laplante, eut quatre enfants.

Premier enfant: Joseph Alexandre Alfred Bouillon, né le 6 mai 1897, à Marquette, Michigan, décédé, noyé accidentellement dans la rivière Ontonagon, le 11 août 1904.

Deuxième enfant: Alva Arthémise Bouillon, née le 10 novembre 1898, à Marquette, Michigan. De 1917 à novembre 1923, elle vient résider avec sa mère à Lac-au-Saumon. Elle demeura célibataire et est décédée à Marquette, Michigan.

Troisième enfant: J. Clarence Bouillon, né le 27 juin 1904, à Ontonagon, Michigan, E: U. II fit ses études primaires à Marquette sous la direction des Soeurs Franciscaines, ses études classiques au Petit Séminaire de Rimouski, de 1917 à 1925. En 1925 il entre à la Faculté de Chirurgie Dentaire de l'Université de Montréal; il reçoit sa licence et son Doctorat en 1929. Etabli dans la métropole. Membre de l'Association Dentaire Canadienne. Ancien président de la section Salaberry de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

Le 23 avril 1935, le docteur J. Clarence Bouillon épouse Marguerite Ostiguy. La bénédiction nuptiale est donnée en l'église Saint-Pierre Claver de Montréal, par M. le Curé Alexandre Bouillon, de Lac-au-Saumon, oncle du marié. De cette union deux filles viennent ensoleiller cette demeure: Micheline née le 7 décembre 1938, à l'Hôpital de la Miséricorde de Montréal. Son parrain est l'oncle vénéré, M. le Curé Alexandre Bouillon. Louise est née le 26 mai 1943, à l'Hôpital Notre-Dame.

Toutes deux sont infirmières licenciées de l'Hôpital Maisonneuve. Micheline est mariée à M. René Primeau, Ingénieur-administrateur, domiciliés à Montréal. Louise, célibataire, demeure avec sa mère. Mme Marguerite Bouillon, à 1965, Boulevard St-Joseph. Est. Montréal. Le docteur J. Clarence Bouillon portait une affection toute particulière à son oncle très aimé.

Le 6 octobre 1943, il écrit à la révérende Mère M. de S.-Joseph-de-l'Eucharistie, fondatrice et supérieure générale:

(...) Depuis le décès de mon cher oncle, il me semblait que le Lac-au-Saumon ne me disait rien qui vaille, et voilà qu'il me semble vivre en vous, en vos petites soeurs, et qu'il me semble encore que j'y suis chez moi; l'attachement que vous conservez au souvenir de mon "Père adoptif" qui fut votre fondateur m'est profondément réconfortant, et je vous en remercie du fond du coeur.

Le 30 janvier 1945, on retrouve dans sa correspondance d'autres sentiments analogues:

(...) Je trouve le temps de penser à vous, plus que vous ne croyezl Car vous êtes un peu ce qui me reste sur la terre de mon oncle, qui me protège et m'aide chaque jour. Considérez-moi toujours comme un membre de votre grande famille; j'en serai toujours profondément reconnaissant.

C'est le 23 juin 1963, après une longue maladie, un abcès cérébral, que décède le docteur J. Clarence Bouillon, à l'Hôpital Victoria de Montréal.

Ses funérailles eurent lieu en l'église St-Albert-le-Grand, paroisse où il demeura près de 20 ans, et il fut inhumé au cimetière de la Côte des Neiges.

Quatrième enfant: Léona Olympe Bouillon, née le 27 décembre 1909, à Marquette, Michigan. De 1917 à novembre, elle vient résider avec sa mère à Lac-Au-Saumon. Elle épousa M. Arthur Kevisto, Ishpeming, E.U. Trois enfants sont nés de ce mariage.


Page 14



Publications diocésaines
Biographies des prêtres décédés