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Notes pastorales pour nos liturgies à l'intention des fidèles et spécialement des personnes engagées en pastorale.
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Présentation
La liturgie occupe une place majeure dans nos activités et nos préoccupations pastorales.
À quelques reprises, le Conseil presbytéral a considéré diverses réalités de notre pastorale liturgique. Suite à ces échanges,
il a proposé la rédaction d'un texte qui rappellerait quelques orientations et fournirait des précisions utiles aux personnes
impliquées. Il a même suggéré de «dégager une direction plutôt que d'énoncer des directives». C'est dans cet esprit qu'ont
été rédigées les présentes notes de pastorale liturgique. Elles misent sur notre commune responsabilité à l'égard d'un bien
d'Église dont nous ne saurions surestimer le prix.
De toute évidence, ces considérations ne sont pas exhaustives. Elles se limitent aux réalités qui ont paru mériter une
attention particulière. D'ailleurs, certaines d'entre elles sont des compléments de décrets dont l'ensemble fait présentement
l'objet d'une révision et vous parviendra prochainement.
+ Bertrand Blanchet, Évêque de Rimouski
1. Quelques traits de notre liturgie
1.1 Un Dieu proche...
Dans la célébration des sacrements, c'est Dieu qui vient au-devant de nous. Il se sert de ces signes pour continuer sa
présence et son action au milieu de nous. Voilà qui est de nature à susciter sans cesse notre étonnement et notre joie.
En effet, quand nous nous rassemblons pour un acte liturgique, c'est tout autant et davantage Dieu qui nous rassemble. Si
nous nous mettons à l'écoute de sa Parole, c'est parce qu'Il a d'abord choisi de communiquer avec nous.
Baptiser, c'est d'abord accueillir le don de la vie de Dieu. Confirmer, c'est accueillir le don de l'Esprit. Célébrer le
sacrement du pardon, c'est accueillir le don de la miséricorde de Dieu. Célébrer le mariage chrétien, c'est accueillir le don
de l'Alliance. Prendre part à une Eucharistie, c'est accueillir la présence même du Seigneur.
Il n'existe probablement pas de religion qui présente un Dieu aussi présent et aussi proche de l'être humain. L'affirmation
des juifs d'autrefois se vérifie pleinement pour nous : "Vraiment, il n'est pas de nation qui ait des dieux aussi proches" (Dt
4, 7).
1.2 ... qui demeure Dieu
La présence et la proximité ne vont pas sans risques : le risque de l'habitude, de la routine, de la banalisation. Les présences
humaines les plus riches n'y échappent pas.
Tout au long de l'Ancien Testament, la Bible met en valeur le caractère transcendant de Dieu. Comme pour nous inviter à
accueillir le Dieu proche sous l'horizon de la transcendance. Cette perspective est reprise dans l'Apocalypse, tout
particulièrement dans la liturgie de l'adoration de l'Agneau : "il est digne, l'Agneau qui a été immolé de recevoir puissance
et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange" (Ap 5, 12)
1.3 ... dans une liturgie pour aujourd'hui...
Or la liturgie possède, entre autres fonctions, celle d'évoquer, de symboliser à la fois la proximité et la transcendance de
Dieu. Elle se sert de réalités les plus humbles pour signifier celles qui nous dépassent.
Les sacrements sont confiés à l'Église. Elle les reçoit non pas comme des réalités dont elle s'estimerait propriétaire mais à la
manière de talents précieux qu'elle se sait responsable de faire fructifier. Il lui revient, en particulier, de rechercher sans
cesse l'accord entre la vérité des sacrements et la vérité des gestes humains. Influencés par une culture nouvelle plus ou
moins éclatée, les fidèles pourraient perdre la signification des paroles et des gestes sacramentels. Se laisser porter par le
rite en lui demandant tout peut conduire à une ritualisation qui le vide progressivement de son contenu. On en arrive alors
à "honorer des lèvres alors que le coeur est loin..." Le sens du rite demande à être constamment réactualisé. D'autre part, il
ne s'agit pas de tout réinventer comme si les grands symboles de la foi étaient impuissants à traverser l'épreuve du temps,
des civilisations et des cultures.
1.4 ... et pour des disciples en marche
"Risquer l'avenir" a mis en évidence une situation familière à tous. Lorsque nous considérons la demande des sacrements
pour les rites de passage et pour certains temps forts de l'année, nous pourrions nous croire encore en situation de
chrétienté. Notre pratique pastorale révèle qu'il en est tout autrement.
Sans doute, il n'est pas demandé aux pasteurs d'évaluer le niveau de foi des personnes ; c'est l'oeuvre de Dieu. Il nous
revient cependant d'offrir une démarche de préparation permettant à tous de faire un pas, d'accepter un minimum
d'approfondissement du sacrement demandé. Quand une personne est disposée à un cheminement honnête, ne serait-ce que
pour une seule rencontre avec un(e) agent(e) de pastorale, elle peut être accueillie sans réserve. Rappelons-nous que la
condition de disciple est celle de la marche. Du moment que nous avançons, ne serait-ce que d'un pas, nous pouvons
espérer porter le beau nom de disciple.
Les responsables des communautés chrétiennes seront soucieux de concertation entre eux afin d'éviter d'inutiles et
décevants marchandages d'une paroisse à l'autre. Nous sommes tous conscients cependant que les situations pastorales
sont souvent inédites et qu'elles appellent parfois certaines exceptions. La maxime de saint Augustin n'est probablement
pas hors de propos, en pastorale liturgique comme ailleurs :
"In necessariis unitas; In dubiis libertas; in omnibus caritas." (Dans les choses nécessaires, l'unité ; dans le doute, la
liberté ; en tout, la charité.)
Il est vrai que la charité pastorale, l'amour des personnes, doit inspirer toutes nos décisions. Et cette charité pastorale
s'exprime sous le mode d'un service qui rejoint les personnes au coeur des diverses situations de leur vie.
Une question se pose déjà très clairement, compte tenu de la diminution du nombre de prêtres: comment continuer à
assurer de bons services liturgiques qui soient de nature à susciter la croissance des fidèles et des communautés ?
2. Quelques notes pastorales
"Aucune communauté chrétienne ne peut se construire sans trouver sa racine et son centre dans la célébration de
l'Eucharistie" (P.O. no. 6). Cette affirmation du décret sur La vie et le ministère des prêtres illustre bien la place que prend
l'Eucharistie dans la pastorale de nos communautés chrétiennes. Les notes pastorales qui suivent portent principalement sur
l'Eucharistie et les événements où elle se célèbre, particulièrement le mariage et les funérailles.
2.1. Le lieu de l'Eucharistie
2.1.1. L'église paroissiale demeure le lieu privilégié de la célébration eucharistique. Au coeur du village ou de la ville,
l'église se dresse comme un signe concret de la présence de Dieu au coeur de la vie personnelle et communautaire.
De surcroît, nos églises sont belles, certaines d'entre elles d'une très grande beauté. En les construisant ainsi, les personnes
qui nous ont devancés exprimaient une certaine idée de Dieu qui nous interpelle encore aujourd'hui. La beauté a la
propriété de réveiller le coeur et quand le coeur est en éveil, il est disposé à la prière.
Cette entrée dans la prière est également favorisée quand la célébration est précédée d'une musique d'orgue disposant à
l'intériorité, quand la procession d'entrée est accompagnée d'un chant approprié, quand le célébrant est revêtu de beaux
vêtements liturgiques (la chasuble est particulièrement souhaitable en fin de semaine), pose des gestes alliant simplicité et
dignité, etc. La première parole du célébrant a beaucoup de poids pour aider à transformer un groupe de personnes en une
assemblée communautaire.
2.1.2. Pour des raisons pastorales, l'Eucharistie peut occasionnellement être célébrée en dehors de l'église paroissiale. C'est
le cas des chapelles de communautés religieuses ou de foyers où résident plusieurs personnes âgées. Il faut cependant
éviter la multiplication de célébrations pour des petits groupes ou dans des résidences privées. Si ces dernières célébrations
ont l'avantage de signifier la proximité de Dieu au coeur de l'une ou l'autre situation de vie, elles portent également le
risque d'une certaine banalisation de l'Eucharistie, surtout lorsqu'elles se déroulent sans animation et avec un minimum de
signes.
Les célébrations eucharistiques pour des petits groupes ou dans des résidences privées ne se feront pas sans l'assentiment
du curé ou du modérateur de l'équipe pastorale.
2.2. La fréquence de l'Eucharistie
2.2.1. Idéalement chaque communauté chrétienne devrait pouvoir célébrer l'Eucharistie à chaque fin de semaine.
Cependant, compte tenu de la diminution du nombre de prêtres, il est irréaliste de chercher à tout prix un président de
célébration. En cas d'absence de prêtre, la communauté chrétienne se réunira quand même, avec la conviction que le
Seigneur s'offre encore à elle dans le rassemblement communautaire, dans sa parole et dans la communion eucharistique.
2.2.2. Là où le manque de prêtres ne se fait pas sentir, on évitera une multiplication des célébrations qui morcellerait la
communauté paroissiale. Ses membres peuvent alors se reconnaître et s'accueillir plus visiblement tout en assurant une
meilleure qualité du chant et du service liturgique.
De manière habituelle, on ne prévoira pas plus d'une célébration eucharistique les jours de semaine.
En fin de semaine, à partir de l'heure des Eucharisties dominicales, le prêtre ne devrait pas être amené à présider plus de
trois célébrations. Il devient difficile autrement de maintenir une réelle qualité de parole, de prière ainsi que de présence à
son assemblée.
Pendant le reste de la journée du samedi, s'il devait y avoir plus d'une célébration (mariage ou funérailles), il conviendrait,
si possible, qu'un autre prêtre puisse venir prêter main forte. Un jour viendra sans doute où, dans des cas de surcharge
évidente des prêtres, les mariages ou funérailles qui doivent se faire sans faute le samedi soient réunis pour une même
célébration ou présidés par une autre personne qu'un prêtre. Dans ce dernier cas, il conviendra qu'un membre de l'équipe
pastorale de secteur préside cette célébration de la Parole.
2.3. La communion
2.3.1. Pendant la messe
La communion eucharistique est un moment de choix où, non seulement le président de la célébration, mais l'ensemble de
l'assemblée expriment leur manière de se situer devant Dieu et leur foi dans le sacrement. Si nous ne nous donnons pas
nous-mêmes des signes de notre respect de Dieu et de l'Eucharistie, ce n'est pas vraiment Dieu mais nous-mêmes qui
sommes premiers perdants.
Il est bon que les personnes aidant à la distribution de la communion soient désignées à l'avance, qu'elles posent un geste
de respect en vue de l'acte qu'elles vont poser, (par exemple se purifier les mains, recevoir le ciboire de la main du
célébrant en même temps qu'une parole d'envoi, etc).
Une fois ou l'autre, au cours de l'année, il n'est pas inutile de rappeler qu'en signe de respect, l'Église nous invite à un jeûne
d'une heure avant la communion, que les enfants (voire les adultes) doivent se départir de leur gomme à mâcher, de
prendre le temps de bien accueillir l'hostie (en geste d'accueil plutôt que de saisie d'un objet), de réserver un moment de
"silence sacré" (Constitution sur la liturgie) après la communion...
Les enfants qui ne sont pas encore en âge de communier peuvent s'avancer avec les parents. Le prêtre répète à leur endroit
le geste de Jésus qui "bénissait les enfants" (plutôt par un signe de la croix sur le front qu'en imposant la main sur la tête).
2.3.2. En dehors de la messe
La distribution de la communion se déroule alors en un moment et dans un environnement qui ne suggèrent pas autant le
respect que ceux d'une célébration eucharistique. Le risque est d'autant plus grand de banaliser cette démarche.
Le meilleur moment pour apporter la sainte communion à la résidence d'une personne âgée ou malade est celui qui suit
immédiatement la célébration de l'Eucharistie. Une communion en lien immédiat avec une Eucharistie comporte une plus
grande richesse de sens.
Il est opportun de réunir, une fois ou l'autre, les personnes qui apportent la communion à la résidence de personnes âgées
ou malades. On peut alors leur rappeler diverses observations: utiliser une custode métallique, éviter différentes allées et
venues avant de distribuer la communion, assurer un bon moment de prière avec la personne malade, fournir un feuillet de
prière à cette fin (des maisons d'édition en offrent diverses formules), etc.
Demeure louable la coutume ancienne d'allumer un cierge, de placer un crucifix ou un bouquet de fleurs sur une nappe où
le Saint-Sacrement est déposé... La personne qui reçoit la communion peut choisir elle-même le signe marquant son désir
et son respect de l'Eucharistie.
Les grands foyers de personnes âgées et de malades chroniques et surtout les hôpitaux ne présentent pas toujours les
conditions propices au recueillement et à la prière. L'expérience révèle qu'il est préférable de distribuer la communion un
peu moins souvent dans les chambres et d'utiliser ce temps supplémentaire pour prier pendant quelques minutes avec les
personnes qui la reçoivent. Bon nombre de fidèles ne s'approchant maintenant de l'Eucharistie que quelques fois par an, il
s'impose de dialoguer quelque temps avec eux afin de vérifier s'ils en ont réellement le désir. Dans le doute, il vaut
probablement mieux de s'abstenir.
2.4. L'exposition du Saint-Sacrement
Des groupes demandent occasionnellement au pasteur de la paroisse une exposition du Saint-Sacrement avec l'ostensoir.
Elle peut se faire lorsqu'elle est annoncée à l'avance et qu'un nombre suffisant d'adorateurs lui donnent une dimension
communautaire, excluant ainsi à une dévotion purement privée. Elle comportera alors les éléments suivants: chant, prière,
Parole de Dieu, méditation silencieuse.
S'il n'y a pas de prêtre ou de diacre, la bénédiction avec le Saint-Sacrement est omise. Dans ce cas, l'exposition sera faite
par une personne désignée, v.g. la supérieure d'une communauté, un ministre de la communion... On peut aussi en rester à
l'ouverture du tabernacle.
2.5. La réserve eucharistique
La prière à l'église en présence du Saint-Sacrement mérite d'être encouragée.
On évitera l'accumulation d'hosties consacrées dans le tabernacle de manière à utiliser le plus possible des hosties
consacrées à chaque célébration.
Personne n'est autorisé à apporter à sa résidence des hosties consacrées pour sa dévotion envers la présence eucharistique.
Font exception les membres des communautés religieuses qui ont la permission de conserver la sainte réserve dans leur
résidence. Le rescrit accordé par la chancellerie précise les conditions de cette garde:
"Par la présente, et conformément au canon 1226, du Code de Droit canonique, j'autorise, à partir de ce jour, l'existence
d'une chapelle privée dans votre domicile aux conditions suivantes:
- Que la pièce servant d'oratoire soit discrète, et réservée exclusivement à cette fin.
- Avoir un tabernacle fixe, construit de matière solide et non transparente et qu'il soit habituellement fermé.
- Avoir une lampe pour indiquer et honorer la présence réelle.
- Que, dans la mesure du possible, la messe y soit célébrée au moins deux fois par mois et que les Saintes Espèces soient
renouvelées."
Si pour une raison ou l'autre on ne garde plus le Saint-Sacrement, il faut en avertir la Chancellerie.
Afin de mieux signifier le don gratuit de l'Eucharistie, il paraît préférable de ne pas se communier soi-même.
2.6. Assemblées liturgiques sans Eucharistie
En fin de semaine, quand il n'y a pas de prêtre pour l'Eucharistie, la communauté paroissiale se rassemble encore pour
célébrer le jour du Seigneur. Cette célébration prévoit une place prépondérante pour la parole de Dieu. La Constitution sur
la liturgie nous rappelle que «le Christ est là présent dans sa parole, car c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les
Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l'Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis: Quand deux ou trois
sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux».
Est-il possible qu'à certaines périodes de l'année ou à l'occasion de circonstances particulières, les fidèles y prennent
eux-mêmes la parole ? Qu'ils expriment alors ce que leur suggère la Parole de Dieu, tout en établissant des liens avec leur
vie personnelle et communautaire ?
Cette assemblée dominicale en absence de célébration eucharistique (ADACE) comporte habituellement une distribution
de la sainte communion. Quand des paroisses forment un même secteur, il serait peut-être possible, au moins
occasionnellement, que les hosties consacrées proviennent d'une paroisse voisine où l'Eucharistie vient d'être célébrée. Les
participants à l'ADACE signifieraient ainsi leur communion à cette Eucharistie en même temps qu'avec cette communauté
voisine.
En fin de semaine et dans les paroisses moins populeuses, il y a lieu de se demander si, en plus de l'unique célébration
eucharistique, il est opportun d'offrir aussi une célébration de la Parole.
2.7. Célébrations de mariage
2.7.1. Compte tenu de l'évolution séculière et pluraliste de notre société, la célébration du mariage présente plus d'un défi
pastoral.
Le lieu du mariage est l'église paroissiale où s'exprime mieux qu'ailleurs l'engagement public des époux à la face d'une
communauté chrétienne à laquelle ils doivent normalement référer.
Même s'il est de grande convenance que l'Eucharistie soit célébrée à l'occasion d'un mariage chrétien, il peut être
pastoralement indiqué d'offrir aux nouveaux mariés une liturgie de la Parole sans distribution de la communion. Cette
dernière célébration respecterait mieux la vérité du sacrement et la vérité de leur cheminement chrétien.
Le pasteur ou le célébrant prendra soin de s'entendre avec les autres personnes qui interviennent au cours de la célébration.
Il s'assurera ainsi que les chants respectent le caractère liturgique de la cérémonie. Dans la mesure du possible, il invitera
l'assemblée à laisser le soin des photos au photographe officiel, avec qui il déterminera le cadre de ses interventions.
2.7.2. La célébration des anniversaires de mariage pourrait ajouter un poids très lourd à un travail pastoral déjà exigeant.
Les agent(e)s de pastorale pourront d'abord inviter tous les couples jubilaires à célébrer leur anniversaire en une même fête
de l'amour. Cette pratique, de plus en plus généralisée, mérite d'être encouragée.
Quand des familles désirent souligner un anniversaire de mariage par une démarche religieuse supplémentaire, on leur
offrira de la faire au cours de l'une des messes paroissiales. Il est tout indiqué que l'ensemble de la communauté dont elles
font partie puisse s'unir aux jubilaires et à leurs parents. De plus, pour personnaliser davantage cet événement, il s'avère
alors intéressant de prévoir une célébration de la Parole pendant la fête profane et avec tous les invités - incluant ceux qui
pourraient avoir pris une certaine distance de la pratique religieuse. Cette petite célébration permet une mise en valeur de
certains traits de la personnalité des époux et de leur histoire familiale tout en faisant des liens avec le message
évangélique.
C'est seulement pour les anniversaires de 50 ans et plus qu'à la demande insistante de la famille, on pourra offrir une
célébration spéciale. Dans les cas problématiques, il serait opportun de demander l'avis du conseil de pastorale paroissiale.
2.8. Célébration des funérailles
AVIS : cette section est obsolète et est remplacée par le décret 01/01, relatif aux funérailles, promulgué par Mgr Bertrand Blanchet le 25 septembre 2006 : "Célébrer la mort en Église".
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2.8.1. Le lieu de la célébration des funérailles chrétiennes est l'église paroissiale où toute la communauté est invitée à prier
pour la personne défunte et à offrir son soutien aux parents et amis en deuil.
Certains salons funéraires ou mausolées disposent de chapelles. On n'y célébrera pas l'Eucharistie. S'il y a une prière
commune, le célébrant ne revêtira pas de vêtements liturgiques et ne procédera à aucun rite. On se limitera à la
proclamation et à un commentaire de la Parole de Dieu ainsi qu'à l'exécution de chants.
2.8.2. Si la famille de la personne défunte désire recevoir les condoléances à l'église, on prévoira une période de temps
d'environ une heure avant la célébration, si possible en un endroit relativement discret (par exemple une salle adjacente, s'il
y en a). Ces condoléances ne se feront pas en présence du corps de la personne défunte ni en présence de l'urne funéraire.
Seuls les prêtres peuvent être exposés dans une église.
2.8.3. Lorsque des membres de la famille souhaitent intervenir pour prononcer un éloge de la personne disparue, le pasteur
s'informera avec tact du contenu de cette intervention. Il suggérera d'éviter la biographie, l'éloge tout azimut ou le récit de
prouesses pour s'arrêter plutôt à quelques qualités attachantes et à tel souvenir chargé de signification. Si l'intervention
s'avère résolument profane, elle se situerait de façon plus opportune après le dernier adieu plutôt qu'avant la dernière
oraison de la messe.
2.8.4. Il faut encourager l'excellente coutume d'offrir une réception après les funérailles. Elle constitue un moment précieux
de soutien communautaire aux personnes éprouvées.
2.8.5. Il convient de redire notre préférence pour des funérailles en présence du corps de la personne défunte. S'il n'y a ni
corps ni urne, il n'y a pas d'accueil ni de rite d'adieu.
On déconseillera d'utiliser l'urne funéraire à la manière d'un bibelot ou d'en répandre les cendres aux quatre vents.
2.8.6. Lorsque décède un enfant que les parents ont décidé de ne pas porter au Baptême, il n'y a pas de véritables
funérailles chrétiennes. On pourra cependant y procéder s'ils avaient l'intention de le faire baptiser en temps opportun.
2.8.7. La pratique ancienne des services anniversaires est abolie. Elle est remplacée par une messe anniversaire,
habituellement célébrée à l'occasion d'une messe dominicale ou même d'une messe en semaine.
Il est également recommandé de célébrer une messe, par exemple en novembre, pour toutes les personnes défuntes de
l'année. Une invitation personnalisée peut alors être transmise aux membres des familles concernées.
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Conclusion
Il n'est pas facile de bien utiliser les inépuisables richesses de la liturgie. Des agents de pastorale ne peuvent y parvenir
seuls. Aussi faut-il pouvoir compter sur une équipe de personnes assumant cette responsabilité avec leur pasteur. En
certaines paroisses, des équipes prennent respectivement la charge de la pastorale des funérailles, des mariages, des
Eucharisties dominicales.
Du même coup, apparaît la nécessité d'un approfondissement théologique et pastoral de la liturgie. Les personnes déjà
engagées dans la pastorale sacramentelle seront naturellement les premières à désirer recevoir cette formation qui leur
conférera un supplément de motivation et de compétence tout en assurant leur croissance personnelle.
+ Bertrand Blanchet, Évêque de Rimouski, mai 1996
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