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Volume 14 |
Numéro 4-5 |
Avril-Mai 2003 |
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Église Saint-Ulric de la Rivière-Blanche : 125 ans
Entrer dans une église, c’est un peu comme se laisser impressionner par un arc-en-ciel. Au premier coup d’œil, l’arc-en-ciel est un phénomène étrange, fascinant, unique dans la nature, fait d’eau et de soleil. Il nous invite à aller toucher là où il plonge.
Le second regard qui vient de notre éducation parentale nous apprend que l’orage est fini et le beau temps est là pour durer. L’arc-en-ciel est signe de joie, d’espoir.
Il y a un troisième regard qui prend racine dans la transmission des valeurs religieuses. L’arc-en-ciel nous rappelle l’alliance faite par Dieu avec Noé après le déluge. Dieu se tient garant de la vie future, de tout ce qui est vivant. Regard de foi.
Une église, au premier regard, est une énorme bâtisse, parfois la plus grosse du village. Autrefois, elle signifiait l’appartenance d’une population à une religion. Aujourd’hui elle coûte cher. C’est le signe de la richesse des curés.
Lorsqu’on y entre, on découvre une architecture unique, toute centrée vers l’avant, l’autel : des vitraux qui lorsque la lumière les traverse, révèlent un monde différent de la vie de tous les jours; des décorations, des sculptures, des tableaux qui font appel à une tradition culturelle, souvent très riche. C’est la beauté, c’est l’émotion.
Le troisième regard, celui qui éduque, qui donne sens, fait appel, non seulement à nos yeux, mais à tout notre être. L’élan de l’architecture, les bancs orientés dans la même direction, la lumière, le silence, la musique nous révèle un autre monde, nous révèle Quelqu’un qu’on ne voit pas . Cependant, Il est là, Il attire. Il se laisse rencontrer dans le silence, l’ambiance. Beaucoup viennent Le prier, se reposer sous son regard. C’est ce qu’on appelle la Révélation.
Notre église nous parle. Elle est le lieu de l’assemblée des chrétiens et des chrétiennes convoqués pour célébrer ensemble la Pâque du Seigneur Jésus, écouter la Parole et faire Eucharistie. Les cloches nous convoquent au rassemblement au nom de Jésus. Le corps de la charpente de notre église est grand, long, large, semblable à un vaisseau renversé : l’arche de Noé. L’intérieur de notre église est fait de bois, un matériau qui poussait en grande quantité dans les environs. Les pierres ont été prélevées dans nos champs. Notre église est à notre image.
Les décorations de notre église sont d’une grande beauté. Pour peu qu’on s’y arrête, elles fascinent notre œil et apaisent notre intérieur. Les têtes de colonnes, les motifs sculptés emportent notre admiration. Les tableaux sur les murs, œuvres de Simone Hudon et de Sylvia Daoust, grandes artistes, ne sont pas seulement des œuvres d’art, mais livrent un enseignement pour tous les visiteurs : la vie de notre patron saint Ulric, la Sainte Famille en Gaspésie, les saints martyrs canadiens. Le tableau de la Sainte Famille est au cœur du « renouveau de l’art religieux au Québec de 1935-1965 ». Les visages des martyrs canadiens s’inspirent des visages ulricois. Le chemin de la Croix joue un double rôle : la qualité de l’œuvre et le message de l’événement : l’amour de Jésus, sa mort et sa résurrection. La treizième station nous fait pénétrer au coeur de ce mystère.
Si quelqu’un observe les statues dans le transept, nous avons là une page de notre histoire qui stimule notre foi. Les sculptures du chœur nous parlent d’abondance; le Bon Pasteur sur l’autel, les verrières, la lampe du sanctuaire suscitent l’émotion et éveillent à la présence.
Comme pour l’arc-en-ciel, celui ou celle qui va au cœur du message rencontre Quelqu’un, se sent remué de l’intérieur. Tout son être s’élève : c’est la plénitude. Bonne visite !
Albert Roy,curé
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