Abbé ALPHONSE SAINT-PIERRE
(1905-1994)

L'abbé Alphonse Saint-Pierre, admis au Centre hospitalier régional de Rimouski quelques semaines plus tôt, est décédé le 15 janvier 1994 à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Les funérailles ont été célébrées le 18 janvier à Sainte-Flavie, lieu de la sépulture. L'Archevêque de Rimouski, Mgr Bertrand Blanchet, a présidé la concélébration en présence des confrères, parents et amis du défunt.

Fils d'Alexandre Saint-Pierre, forgeron, et de Marie Gaudreault, Alphonse Saint-Pierre naquit le 20 avril 1905 à Saint-Moïse-Station (aujourd'hui Saint-Noël). Après ses études primaires à l'école de son village (1911-1920), il entra au Séminaire de Rimouski afin d'y poursuivre son cours classique (1920-1929). Il se rendit ensuite au Grand Séminaire de Québec (1929-1930), mais dut bientôt revenir à Rimouski compléter sa formation théologique (1930-1933). Le 29 juin 1933, il était ordonné prêtre par Mgr Georges Courchesne en la Cathédrale de Rimouski.

Souffrant d'une maladie rénale, il fut contraint d'observer un repos complet durant la première année de son sacerdoce. Après cette convalescence, il put enfin accéder à des fonctions pastorales. Il fut d'abord nommé vicaire à Saint-Octave (1934-1937), puis à Saint-Léon (1937-1941), à Saint-Épiphane (1941-1943) et Amqui (1943-1944). En 1944, après dix années préparatoires, il était promu à la cure de Saint-André-de-Restigouche. Il devait y rester huit ans. Suivirent ensuite les paroisses de Saint-Cléophas (1952-1962) et de Saint-Joseph-de-Lepage (1962-1971), auxquelles il consacra plus de la moitié de son ministère actif. En 1971, il se retira à Sainte-Flavie, pays de ses ancêtres maternels. Il y demeura jusqu'à la fin de sa vie, aidant dans son ministère le curé de l'endroit.

De santé fragile, il savait tirer un bon parti de ses ressources physiques. "Il a pratiqué l'art de se contenter de ce qu'il avait", a dit de lui le Chanoine Léo Bérubé (Le Confrère, décembre 1982). C'est certainement là une marque de grande sagesse pour un homme qui aimait goûter les plaisirs simples de la vie. Il appréciait particulièrement la lecture, le grand air et l'horlogerie. Soulignons enfin son talent de conteur ; il était, paraît-il, un puits intarissable d'histoires, qu'il racontait sans se faire prier.

À l'occasion de sa retraite, en 1971, Mgr Philippe Saintonge lui adressait ces quelques mots de remerciements : "Malgré une santé souvent chancelante, vous êtes demeuré à votre poste, disponible dans les mains de votre Évêque, acceptant avec simplicité et générosité les tâches qui vous étaient désignées." Il a certainement mérité la récompense promise par le Christ au bon serviteur : "C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de chose, sur beaucoup je t'établirai ; viens te réjouir avec ton maître" (Matthieu 25, 21).

Sylvain Gosselin, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, vol. 30, no 2 (7 février 1994), annexe.



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