Abbé ARMAND LAMONTAGNE
(1912-1983)

La mort subite de l'abbé Armand Lamontagne à Rimouski, le 18 février 1983, a causé une profonde surprise. Ce retraité de la Résidence Lionel-Roy était âgé de 70 ans et 5 mois. Ses funérailles, qui se sont déroulées en la cathédrale le 22 février, ont été présidées par Mgr Gilles Ouellet, archevêque de Rimouski, assisté de Mgr Louis Levesque ainsi que de l'abbé Réal Lamontagne, neveu du défunt, et entouré d'une soixantaine de prêtres concélébrants. L'abbé Georges Beaulieu donna l'homélie. L'inhumation eut lieu dans le cimetière paroissial de Nazareth.

Né à Mont-Joli le 19 septembre 1912, l'abbé Lamontagne, fils de feu Alphonse Lamontagne et de feu Sophronie Joncas, étudia d'abord à l'Académie commerciale de son village. En 1925, il partit pour le Séminaire de Rimouski. Le cours classique terminé en 1932, il entra au Grand Séminaire et, le 24 juin 1936, il fut ordonné prêtre par Mgr Georges Courchesne. Le même jour, il était nommé professeur au Séminaire. À la différence de la plupart des jeunes prêtres qui ne donnaient alors à l'enseignement au Séminaire que les premières années de leur sacerdoce, il y fit sa carrière comme professeur de français, de latin, de grec et d'histoire. On l'a donc vu à l'oeuvre jusqu'en 1968, soit pendant les 32 dernières années du Séminaire. Puis avant de prendre définitivement sa retraite, il a agi pendant trois ans comme responsable de l'Information au CÉGEP de Rimouski.

L'abbé Armand Lamontagne était le professeur à l'intelligence prompte, à l'esprit pétillant, à la mémoire heureuse et à la plume agile qui gagnait vite l'admiration et la confiance de ses élèves ; il attirait aussi l'attention de ses collègues par le sérieux et l'originalité de son enseignement. Mais dans ce prêtre si heureusement doué et si habile, se cachait une sorte de gêne, une timidité qui le portait à s'effacer plutôt qu'à s'extérioriser. Elle aurait souvent freiné ses initiatives et on assure qu'elle l'aurait empêché d'aller faire des études supérieures. Ce fut quand même une vie bien remplie que la sienne, car par amour du travail il s'est livré à des études personnelles et à beaucoup de lectures profitables qui l'ont élevé à un haut degré de culture. Ses amis savent qu'il y avait plus qu'un homme de lettres en lui : ils y voyaient un humaniste de valeur, même un psychologue averti.

Il était tout cela en effet, tout en continuant d'être un digne prêtre au coeur sensible et un doux qui n'éloignait personne.

Léo Bérubé, prêtre, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, no 577 (14 mars 1983), annexe.



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