Abbé RÉGIS GRENIER (Gaspé)
(1895-1989)

Jean-Gualbert-Régis Grenier est né à Saint-Michel de Percé le 12 juillet 1895, fils de Simon Grenier, médecin, et de Suzanne LeBoutillier.

Il fit ses études à Rimouski et fut ordonné prêtre par Mgr Léonard à Percé le 18 juillet 1920.

Septembre 1920 : Professeur au Séminaire de Rimouski ; septembre 1921 : Desservant à Douglastown ; 15 octobre 1921 : Vicaire à Notre-Dame de Grande-Rivière ; 15 septembre 1922 : Desservant à Saint-Majorique ; 14 mars 1923 : Pro-curé de Saint-Albert de Gaspé ; 27 novembre 1923 : Curé de Saint-Albert de Gaspé ; 20 juin 1928 : Donne sa démission de la cure de Gaspé pour raison de santé et va au Sanatorium du Lac-Édouard ; 23 septembre 1929 : Curé de Saint-Joachim de Tourelle ; 16 août 1943 : Curé de Sainte-Thérèse de Gaspé ; juillet 1948 : Curé de Barachois ; 13 juillet 1958 : Curé de Saint-Jules ; 4 avril 1960 : Aumônier de l'Armée de réserve ; 13 janvier 1963 : Desservant de la Mission de Saint-Louis-de-France ; 1er septembre 1972 : Démission de sa cure et se retire à Maria ; 18 juillet 1980 : Célèbre à Percé les 60 ans de son sacerdoce ; 29 janvier 1989 : Décède à l'Hôpital de Chandler à l'âge de 94 ans. Funérailles le 1er février 1989 présidées par Mgr Bertrand Blanchet en l'église de Percé et inhumation au cimetière de l'endroit.

Archives de l'Archevêché de Rimouski.

Autre biographie :

Notre confrère Régis Grenier a quitté notre monde dans la quatre-vingt-quatorzième année de sa vie, ayant vu le jour dans le réputé village de Percé, le 12 juillet 1895. Cet âge plus que vénérable et qui dépasse même celui que le Psalmiste appelle un exploit de notre corps mortel, il faut dire que M. Grenier n'y était pas parvenu sans difficulté, ayant été atteint d'un mal très sérieux aux poumons alors qu'il vivait la trentaine et était chargé de la paroisse cathédrale. 11 y avait été nommé le 14 mars 1923, devenant ainsi le premier curé à être désigné par Mgr Ross, lui-même ayant pris possession du diocèse, à Restigouche, le 25 février 1923. Et c'est le 20 juin 1928 qu'il avait remis sa démission en ces termes: "Vu l'état de mauvaise santé dans lequel je me trouve et le certificat du médecin que je vous ai transmis, prescrivant un repos d'au moins six mois, je crois que ce qu'il y a de plus pratique, à tous les points de vue, c'est de me décharger complètement de la paroisse. En conséquence, Monseigneur, je vous prie humblement de bien vouloir accepter ma démission comme curé de Gaspé".

L'étonnant en tout cela, c'est qu'il était parvenu à s'en guérir, après un séjour au sanatorium du Lac Édouard, par la vertu de sa constance et de son courage à s'imposer la cure qu'on lui avait recommandée.

Cet épisode de la vie de M. Grenier, je l'avais trouvé fascinant, alors qu'il m'en avait fait un jour le récit. Je le vois aujourd'hui comme une image ou condensé de ce que fut le combat de toute sa vie. Car rien ne fut jamais si aisé, je crois, si non plus banal dans sa carrière. À ce que j'ai connu, pour ma part, des fonctions pastorales exercées, il me semble pouvoir affirmer que c'est à coups de volonté et avec une détermination sans pareille qu'il s'est employé de tout temps à les remplir, et avec une surprenante vigueur. Qu'on ajoute à cette intrépidité la chaleur d'une charité absolument digne de mention pour les souffrants, pour les malheureux, pour les moins nantis, et l'on découvrira encore mieux, je crois, de quelle couleur notre confrère a marqué son travail pastoral, comme aussi peut-être une part du secret de sa remarquable longévité.

Remarquable, en effet, ce prolongement de vie, et sympathique tout autant, parce que vécu dans une attente sereine du terme qui vient et comme une sorte de défi à la fois tendre et souriant qui veut comme en éloigner doucement l'inévitable échéance... Ça nous rappelle que la mort porte avec elle un silence indéfinissable et qui ne laisse pas d'impressionner. Même le coeur qui se dit indifférent n'y peut résister. Et c'est pourtant ce même silence qui semble donner une voix encore plus touchante aux souvenirs qu'elle fait revivre, comme aux regrets qu'elle suscite.

Les activités de sa vie sacerdotale, notre confrère Régis les a remplies par le moyen des fonctions confiées par le pasteur-chef du diocèse, comme il convient. Et c'est ainsi qu'il fut successivement, au cours de sa longue carrière, dès après son ordination, en 1920, professeur au Séminaire de Rimouski; puis, desservant à Douglastown temporairement, et ensuite vicaire à Grande-Rivière, le 15 octobre 1921. Nommé desservant de Saint-Majorique le 15 septembre 1922, il devient le premier curé de la paroisse-cathédrale qu'est devenu Gaspé par l'érection du nouveau diocèse, en date du 5 mai 1922. Le 20 juin 1928, il est cependant contraint de démissionner de sa cure de Gaspé pour raison de santé et il se rend prendre des traitements au sanatorium du Lac Édouard. Il en revient en septembre 1929, pour prendre la cure de Saint-Joachim. C'est d'ailleurs là qu'il va réussir à recouvrer sa santé, à coups de volonté et de persévérance dans la cure qui lui a été recommandée. Le 16 août 1943, il est nommé curé de Sainte-Thérèse-de-Gaspé; en juillet 1948, curé de Saint-Pierre de Barachois et le 13 juillet 1958, curé de Saint-Jules de Cascapédia. Et il accepte la charge de la mission micmac de Saint-Louis-de-France à compter de 1963. Il démissionne de cette cure de Saint-Jules le 1er septembre 1972. Il avait alors soixante-dix-sept ans. Puis il accepte de faire du ministère paroissial dans un diocèse du Sud américain, où il passe régulièrement le temps de notre saison de l'hiver...

Et voilà! C'est donc une image aux couleurs de foi, de charité et d'intrépidité qui rejoint mon esprit au moment d'adresser ce dernier salut à notre confrère et vénéré doyen de notre clergé diocésain. Une image qui incite à dire au Seigneur le merci qu'il faut tant pour les talents dont il avait comblé l'âme et le coeur de Régis Grenier que pour les occasions qu'il a suscitées dans sa vie de les mettre à profit généreusement. Il s'y est adonné à sa manière propre, qui ne fut jamais banale, mais qui fut surtout marquée par la franchise et le courage. Qu'il repose maintenant dans la paix de son Maître!

Paul Joncas, V.G.
L'Église de Gaspé 22, no 13 (2 mars 1989) S202-S203.
(Supplément à L'Église Canadienne)



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