Abbé PATRICE GALLANT
(1909-1986)

Le 10 décembre 1986, décédait à Ville de Laval, à l'âge de 77 ans et 7 mois, M. l'abbé Patrice Gallant, ancien curé, qu'un accident de la route avait rendu invalide en 1974. Ses funérailles ont eu lieu chez les prêtres de la Société des Missions-Étrangères, à Ville de Laval, le 13 décembre.

L'abbé Gallant était né à Saint-Alexis de Matapédia, le 5 mai 1909, du mariage de Stanislas Gallant et d'Émilie Leblanc qui se sont établis à Sainte-Florence en 1912. À la fin de ses études classiques faites en partie au Collège Saint-Alexandre de la Gatineau (1925-1928) et en partie au Séminaire de Rimouski (1928-1932), il était entré au Séminaire des Missions-Étrangères de Pont-Viau. Après trois années d'études théologiques, alors qu'il était sur le point d'être admis dans la Société des Missions-Étrangères, il fut atteint d'une phlébite à l'occasion d'une intervention chirurgicale. Comme cette maladie laissait des signes de récidive après sa guérison, on a dû à regret lui signifier que la Société des Missions-Étrangères ne pouvait pas l'admettre comme missionnaire dans ses rangs. L'abbé Gallant vint alors terminer sa théologie à Rimouski où Mgr Georges Courchesne l'ordonna prêtre pour son diocèse, le 25 mars 1936.

Dans la première année de son sacerdoce, il a été vicaire successivement à Saint-Ulric, Saint-Épiphane et Saint-Anaclet, puis de 1937 à 1945, à la cathédrale de Rimouski. En 1945, après avoir desservi temporairement la paroisse de Saint-Mathieu, il devint curé de Saint-Fidèle et par la suite, curé de Saint-Léandre (1949-1954), de Saint-Robert-Bellarmin (1954-1966) et de Sayabec (1966-1971). L'abbé Gallant voulut alors donner suite au projet qu'il caressait depuis longtemps de se livrer à plein temps à la recherche généalogique chez ses ancêtres de l'Acadie, comme il l'avait fait déjà pour les Acadiens de la Gaspésie. Il commença donc une nouvelle carrière en allant demeurer chez les Pères de Sainte-Croix, sur le campus de l'Université de Moncton, N.-B. Il était à son travail depuis trois ans, quand en mai 1974 il fut victime de l'accident où il fut horriblement blessé et rendu incapable de reprendre ses activités.

L'abbé Gallant, qui venait d'avoir 65 ans, n'était pas sans avoir rêvé d'une heureuse retraite dans le libre exercice de son sport favori qu'était la généalogie. Il en fut bien autrement ; ce qu'il a plutôt vécu par la suite pendant plus de douze ans, c'est une douloureuse réclusion faite de journées grises et de nuits d'insomnies bien souvent, une réclusion sur laquelle pesaient sans cesse la solitude, l'ennui et le sentiment d'être inutile et à charge aux autres. Par bonheur, le Seigneur lui a fait la grâce d'accepter généreusement ses souffrances et de donner ainsi à sa vie spirituelle un lustre qu'elle n'aurait probablement jamais égalé autrement.

Léo Bérubé, prêtre, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, no 667 (26 janvier 1987), annexe.



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