Abbé J.-OSCAR FORTIN
(1907-1995)

Au Centre hospitalier de Matane est décédé le mercredi 14 juin 1995 à l'âge de 87 ans et 6 mois, l'abbé J. Oscar Fortin, prêtre de l'archidiocèse de Rimouski. Les funérailles ont été célébrées en l'église de Saint-Luc-de-Matane le jeudi 15 juin suivant. Mgr Bertrand Blanchet, archevêque de Rimouski, a présidé la concélébration à laquelle participaient Mgr Gilles Ouellet et plusieurs représentants de notre clergé diocésain. À l'issue de l'office funèbre, l'inhumation suivit au cimetière de l'endroit.

Né à Saint-Luc-de-Matane, le 21 décembre 1907, J.-Oscar Fortin était le fils de feu Xavier Fortin et de feu dame Madeleine Martel. Il a fait ses études classiques au Petit Séminaire de Rimouski, de 1919 à 1920 et de 1922 à 1929, et au Séminaire de Philosophie de Montréal de 1929 à 1931. Il a ensuite poursuivi sa formation sacerdotale au Séminaire des Missions-Étrangères de Pont-Viau de 1931 à 1935. Le 29 juin 1935, il était ordonné prêtre de la Société des Missions-Étrangères, par Mgr Georges Courchesne, en la chapelle des Soeurs du Saint-Rosaire de Rimouski.

Le 16 septembre 1935, il partit pour le vicariat de Szepingkai en Mandchourie (Chine). À Hwaite Tch'eng, il s'initia d'abord à la langue chinoise durant un an, d'octobre 1935 à octobre 1936. Vicaire à T'ao Nan, d'octobre 1935 à décembre 1938, il fut ensuite curé de Ta Ts'ing Chang, de 1938 à 1940, et de Tch'ang T'ou, de 1940 à 1942. Environ une semaine après la déclaration des hostilités entre Alliés et Japonais, le 7 décembre 1941, il s'est trouvé du nombre des missionnaires arrêtés et détenus par les forces d'occupation. Il fut d'abord interné à Szepingkai puis à Yamakita (Japon). Libéré par les troupes américaines le 8 septembre 1945, il fut rapatrié au Canada peu de temps après. En repos dans sa paroisse natale, entre 1945 et 1946, il s'occupa durant ce temps de propagande missionnaire. Au printemps de 1946, il demanda d'être délié de son serment de stabilité envers la Société des Missions-Étrangères, afin d'intégrer le clergé diocésain. Cette décision s'imposait surtout à cause du piètre état de santé du missionnaire à la suite des privations endurées au camp d'internement. Délié le 28 juin 1946 de ses obligations envers la Société, il reçut la confirmation de son incardination à l'archidiocèse de Rimouski le 25 septembre suivant. Entre temps, il avait été autorisé à poursuivre le ministère qu'il effectuait, depuis quelques mois déjà, dans l'archidiocèse de Moncton.

Le 9 juillet 1947, il fut rappelé par son archevêque qui le nomma vicaire à Saint-Jérôme de Matane. Le 24 septembre suivant, une nouvelle nomination l'appela cette fois-ci au vicariat du Très-Saint-Rédempteur. Après quoi, il fut curé à Saint-Thomas-de-Cherbourg, de 1949 à 1952, à Petit-Matane, de 1952 à 1967, et à Cabano, de 1967 à 1969. Éprouvant alors des problèmes de santé, il prit le parti d'abandonner le ministère paroissial, afin de refaire ses forces. Deux ans plus tard, alors qu'il s'était suffisamment rétabli pour accepter une nouvelle responsabilité, on lui confia la cure de Sainte-Flavie.

En 1974, il quitta définitivement le ministère actif pour se retirer à Matane. Toutefois, il restait toujours disponible à notre Église diocésaine pour lui apporter son concours selon les circonstances. Ainsi, dès la première année de sa retraite, il demanda à servir comme aumônier auprès des Religieuses Servantes du Saint-Sacrement de Matane. De plus, en 1979, il accepta la charge de vicaire substitut à Saint-Adelme-de-Matane.

Tout au long de sa vie, l'abbé Oscar Fortin a fait preuve d'un grand dévouement pour l'Église, que ce soit par son ministère en Chine, au Nouveau-Brunswick ou dans l'archidiocèse de Rimouski. Sa générosité et ses qualités de coeur n'avaient d'ailleurs pas échappé à Mgr Philippe Saintonge qui lui écrivait à l'occasion de son départ de Cabano : «Depuis que vous travaillez au diocèse vous avez été pour chacun un exemple de fidélité au devoir. Nous avons admiré l'esprit' de foi qui vous a fait accepter, - tant dans les jeunes paroisses que dans celle que vous devez quitter -, les tâches difficiles qui ont été les vôtres, comme aussi la charité et la cordialité indéfectibles à l'égard de nos confrères et des fidèles commis à votre zèle pastoral.» (Lettre du 4 août 1969).

Sylvain Gosselin, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, vol. 31, no 9 (21 août 1995), annexe.



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