Abbé EUSTACHE DUMAIS
(1909-1978)

Le 9 décembre 1978, en la Cathédrale de Rimouski, ont été célébrées sous la présidence de Monseigneur l'Archevêque les funérailles de M. l'abbé Eustache Dumais, ancien curé retraité à la pointe de la rivière Hâtée, au Bic, décédé à l'Hôpital Saint-Joseph de Rimouski, le 6 décembre, à l'âge de 69 ans et un mois. Son inhumation a eu lieu dans le cimetière paroissial de Saint-Joseph-de-Lepage.

M. l'abbé Eustache Dumais, fils de Joseph Dumais, cultivateur, et de Zoé Beaulieu, est né à Saint-Joseph-de-Lepage, le 2 novembre 1909. Il a fait ses études classiques au Petit Séminaire de Rimouski (1925-1933) et ses études théologiques au Séminaire des Missions-Étrangères de Pont-Viau (1933-1937). Ordonné prêtre pour les missions, le 29 juin 1937, il partit la même année pour la Préfecture de Lintung, en Mandchourie. Après trois ans, il s'est trouvé au nombre des missionnaires arrêtés et molestés par les Japonais. Il eut à faire un an de prison et trois ans de camp de concentration, puis une fois libéré, il dut encore subir les contre-coups de la guerre civile, ce qui l'obligea à vivre dans des caves pour se protéger contre les bombardements. Enfin, ayant pu quitter la Chine, il rentra à Montréal le 20 septembre 1946.

Après deux ans de repos, l'abbé Dumais, relevé de son serment de fidélité envers la Société des Missions-Étrangères de Québec, commença à travailler dans son diocèse d'origine. Il fut d'abord vicaire à Saint-Cyprien. En 1950, il recevait ses lettres d'incardination pour le diocèse de Rimouski et devenait curé de Notre-Dame-de-l'Isle-Verte. De 1954 à 1956, il a été curé de Sainte-Jeanne-d'Arc, de 1956 à 1963, aumônier à la Maison de la Providence de Matane, de 1963 à 1965, curé de Saint-Paul des Capucins, enfin, de 1965 à 1974, curé des Grosses-Roches. Il était à sa retraite depuis 1974.

L'abbé Dumais s'était donné tout entier comme authentique missionnaire de l'Évangile. Les épreuves n'ont fait que sublimer son oblation. Il laisse le souvenir d'une grande générosité jointe à un attrait particulier pour le culte liturgique, surtout la musique et les chants sacrés, et à une vraie passion pour les fleurs. La culture qu'il faisait de ces dernières, comme celle des légumes d'ailleurs, était pour lui une façon de louer le Créateur, d'assurer l'ornementation des autels, y compris les statues de la Sainte Vierge, et de faire des heureux. Car il ne récoltait que pour donner.

Léo Bérubé, prêtre, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, no 466 (15 décembre 1978), annexe.



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