Conférence de presse
Rimouski, le 26 septembre 2001

Intervention de Monseigneur Bertrand Blanchet
Archevêque de Rimouski

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Un Chantier diocésain pour un avenir qui nous tient à coeur

Un observateur quelque peu attentif identifie sans peine les changements qui ont marqué l'Église du Québec, particulièrement au cours du dernier quart de siècle.

Certaines réalités sont très visibles : la diminution de la pratique liturgique; la réduction du nombre de prêtres, religieuses et religieux; le regroupement de paroisses confiées aux soins d'un prêtre ou d'une équipe pastorale; les contraintes financières de plusieurs fabriques... De plus, la loi 118 a créé une situation radicalement nouvelle dans les écoles. L'enseignement religieux a été considérablement réduit et il ne vise plus directement la formation de croyantes et croyants. L'animation pastorale est remplacée par une « animation spirituelle et d'engagement communautaire » qui pourrait n'avoir aucune dimension chrétienne ni religieuse.

Dans ces conditions, quel est l'avenir de la foi dans notre société? Comment se transmettra-t-elle? Quel est l'avenir de nos communautés chrétiennes? Quel est l'avenir de notre Église?

Certains s'étonneront de questions aussi radicales. On dira : la plupart des gens n'affirment-ils pas leur foi en Dieu? Ne voit-on pas la très grande majorité des parents porter leur enfant au Baptême et demander les premiers sacrements? La population de chez nous ne désire-t-elle pas que nos églises demeurent ouvertes? N'y vient-elle pas y célébrer les funérailles des parents et amis? Et ainsi de suite.

De fait, tous ces phénomènes, avec leur ambivalence, composent le portrait de notre Église diocésaine. Comme en toute période de changement, nous constatons que certaines choses ont disparu, que d'autres sont encore présentes mais ne portent plus la même charge de sens, que certaines enfin annoncent de nouveaux déplacements de mentalité et d'attitude.

Au Québec, quelques diocèses ont vécu un Synode diocésain qui leur a permis de faire le point sur l'ensemble des réalités ecclésiales. Nous avons préféré la formule d'un Chantier diocésain, plus limité dans le temps, et qui s'en tiendrait à trois grandes questions :

1. la transmission de notre héritage de foi, tout spécialement dans le contexte de la loi 118. Jusqu'où les jeunes parents sont-ils prêts à s'impliquer pour que l'éducation chrétienne de leurs enfants soit assurée?
2. la vitalité de nos communautés chrétiennes, compte tenu de la diminution du nombre de prêtres, religieuses et religieux, du regroupement des paroisses et des défis financiers auxquels elles doivent faire face. Nos communautés chrétiennes ont-elles toutes un avenir et à quelles conditions?
3. la présence de notre Église dans notre milieu. Aura-t-elle encore une parole et une influence dans l'évolution de la culture actuelle et dans les grands enjeux de notre société?

Comme on le devine, la réponse à ces questions conditionne largement l'avenir de notre Église diocésaine. Mais, de toute évidence, les prêtres, les agentes et agents de pastorale ne peuvent être seuls à la donner. Tout d'abord parce qu'ils n'intuitionnent que partiellement ce que les diocésains et diocésaines pensent. Il leur faut mieux connaître la nature de leurs attentes réelles et jusqu'où ils sont prêts à s'engager.

C'est pourquoi il est de première importance que le plus grand nombre possible d'entre nous prennent la parole. À cette fin, il faut qu'ensemble nous fassions d'abord une lecture aussi réaliste que possible de la situation actuelle; qu'ensemble nous menions une démarche spirituelle pour discerner ce que Dieu est en train de dire à notre Église à travers ces nombreux changements; qu'ensemble nous fassions des choix, prenions les décisions et dégagions les orientations qui s'imposent.

Un slogan nous accompagnera tout au long de cette démarche : « pour un avenir qui nous tient à coeur ». En réalité, Chantier nous aidera à savoir jusqu'à quel point nous tiennent encore à coeur notre héritage de foi et l'héritage de nos communautés chrétiennes qui incarnent l'Église dans notre milieu.

Enfin, pour les responsables diocésains et les personnes engagées en pastorale, ce Chantier représente une grande espérance : qu'il soit le signal du nouveau départ dont notre Église a besoin.



Intervention de Guy Lagacé
Président de la Commission du Chantier diocésain

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Le chantier diocésain: un beau défi!
Le rôle de la commission itinérante

Le Chantier diocésain est un moment important pour l'Église locale de Rimouski. En effet, des hommes et des femmes de tout milieu s'engagent dans une vaste opération qui aura sans doute des répercussions sur la vie de nos communautés paroissiales ou autres. C'est un travail intense de consultation, de discernement et de concertation qui s'amorçe auprès des diocésaines et diocésains concernant la vie de foi de leur communauté chrétienne.

Durant l'année 2001-2002, les fidèles vivront l'expérience unique d'une prise de parole; ils auront à se prononcer sur trois thèmes particuliers: la transmission de leur héritage de foi, la vie de leur communauté chrétienne et la présence de l'Église dans leur milieu. Bien plus, ils auront à prendre des décisions quant aux recommandations et orientations que les délégués voteront en octobre 2002; celles-ci seront remises à l'évêque du diocèse qui verra à préciser un plan d'actions concrètes. Enfin, les groupes à caractère social, économique, éducatif et culturel pourront approfondir ces questions et présenter des mémoires aux membres de la Commission. En effet, cette vaste opération, menée à travers tout le diocèse, sera animée par une commission nommée par notre évêque, Mgr Bertrand Blanchet. Voici son rôle et sa composition.

Rôle de la Commission

Le modèle d'une commission itinérante fut le moyen retenu pour recueillir les avis des diocésaines et des diocésains dans ce processus de réflexion que sera le Chantier diocésain. Présente tout au long des phases de réalisation du Chantier, la Commission a pour principales fonctions: (1) de recueillir et si nécessaire de susciter des avis sur les trois thèmes retenus; (2) de réfléchir sur le matériel recueilli pour en discerner les lignes de forces; (3) de préparer un rapport qui contiendra une synthèse des résultats de la consultation pour chacun des thèmes avec des recommandations et des moyens d'action. Afin de recueillir les résultats des travaux réalisés dans les paroisses et les secteurs au cour de la phase de consultation, la Commission visitera les endroits suivants: Causapscal, Matane, Mont-Joli, Rimouski, Trois-Pistoles et Cabano. Elle y retournera en août et septembre pour permettre aux communautés chrétiennes de s'approprier le rapport et de recueillir leurs opinions sur les recommandations exprimées.

Composition de la Commission

La Commission a reçu son mandat de l'évêque et c'est à lui qu'elle remet son rapport final en juin 2002, avec des considérants, des recommandations et des moyens d'action. Cette Commission est composée de sept membres: Nathacha Thériault, agente de pastorale pour le secteur St-Robert - Ste-Odile; Thérèse Duchesne, o.s.u., agente de pastorale pour la paroisse de St-Pie X; Rose-Aline D'Amours, animatrice de pastorale scolaire à Pte-au-Père et animatrice de pastorale au Centre hospitalier de Rimouski; Arthur Leclerc, curé des paroisses du secteur de Sayabec; Gilles Giasson, président de l'Assemblée de fabrique de St-Pie X et conseiller municipal à la ville de Rimouski; Jean-Yves Thériault, bibliste, secrétaire général de la Commission et Guy Lagacé,prêtre-modérateur du secteur pastoral Vents-et-Marées, président de la Commission.

Une prise de parole collective

Le Chantier diocésain est une oeuvre collective où tout le peuple de Dieu entre en action; c'est un travail intense de prières, de réflexion et de discussions touchant la gestion pastorale de leur communauté. Des pistes d'actions concrètes vont surgir pour relever les défis qui se présentent à nous dans un monde en changement perpétuel; nous l'espérons pour un avenir qui nous tient à coeur.



Intervention de madame Thérèse Duchesne, o.s.u.
membre de la Commission du Chantier diocésain

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Notre CHANTIER diocésain
pour un AVENIR qui nous tient à COEUR

Nous sommes, comme Église diocésaine, invités à entrer dans une expérience pleine d'espérance, à vivre ensemble un grand moment de partage, de fraternité et de communion autour de Jésus-Christ, Celui qui bâtit avec nous son Église. Je crois que nous entrons dans un temps de grâce, un temps d'espérance et de renouveau

Le mot CHANTIER suggère à notre esprit que nous aurons à investir certaines énergies pour vivre ce beau défi. Il exigera la contribution de notre intelligence, de la planification et de l'organisation. Nous sommes invités à entrer dans cette expérience, non seulement avec notre intelligence, mais aussi avec tout votre cœur. Nous savons déjà, que toute expérience vécue avec le cœur apporte du neuf, donne du dynamisme, transforme toujours la personne qui la vit et donne souvent des résultats imprévisibles. Oserons-nous laisser certaines sécurités pour jeter un nouveau regard sur notre Église et écouter avec notre cœur les besoins de nos milieux ?

But du Chantier

Le but de notre Chantier diocésain est de permettre au peuple chrétien de chacun de nos milieux de prendre la parole, d'exprimer son vécu par rapport à l'Église. C'est aussi lui permettre de prendre la mesure des défis majeurs auxquels il est confronté, c'est à dire, faire ensemble une prise de conscience de ce que nous vivons actuellement, comme chrétiens et chrétiennes, au niveau de notre foi et de nos valeurs, de notre implication dans nos milieux; prendre le temps de regarder l'organisation et l'animation de nos paroisses, de se concerter, de réfléchir ensemble pour découvrir des pistes d'avenir capables de vitaliser nos communautés chrétiennes. Il y a là beaucoup de place pour la créativité et pour du nouveau. Il y aura sûrement pour nous de belles occasions de retrouver notre cœur d'enfant en accueillant tout ce neuf que l'Esprit de Dieu veut nous faire vivre. Déroulement

Ce grand objectif du Chantier sera vécu à travers 3 thèmes qui sont comme des balises pour nos échanges : 1. La transmission de notre héritage de foi; 2. La vie des communautés chrétiennes; 3. La présence de l'Église dans notre milieu

Chacun des thèmes comprend une réflexion sur le VOIR, le JUGER et l'AGIR.

Phases de réalisation

1ère phase : consultation

L'étude de ces thèmes se fera du 14 octobre 2001 au 31 janvier 2002. À partir du 14 octobre, date du lancement au niveau des paroisses, des groupes d'échanges fraternels sont organisés pour la réflexion autour de chacun des thèmes.

Le 28 octobre : présentation aux communautés chrétiennes du thème de la transmission de notre héritage de foi et travail en paroisse.

Le 11 novembre : présentation du 2ième thème sur la vie des communautés chrétiennes et travail en paroisse.

Le 25 novembre : présentation du 3ième thème sur la présence de l'Église dans notre milieu et travail en paroisse.

En janvier 2002 : préparation du rapport des différents groupes de travail.

2ième phase : Les audiences : février et mars 2002.

Les membres de la Commission du Chantier se rendront dans 6 régions du diocèse pour entendre les rapports des groupes de travail.

3ième phase : analyse et discernement : avril et mai 2002

4ième phase : appropriation et promulgation des résultats du Chantier : août-octobre 2002

Voilà un grand projet pastoral rempli d'espérance. Comme responsables de ce projet, nous souhaitons que toutes les communautés chrétiennes contribuent à ce renouvellement de notre Église. Il en va de notre avenir !



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