Abbé GEORGES VAILLANCOURT, p.m.é.
(1908-1995)

L'abbé Georges Vaillancourt, prêtre des Missions-Étrangères et membre du clergé diocésain de Rimouski, est décédé à la Cité de la Santé de Laval le 20 novembre 1995, à l'âge de 87 ans. Il laisse dans le deuil, outre ses confrères missionnaires, sa soeur Jeanne, ses neveux et nièces ainsi que plusieurs parents et amis. Le 23 novembre 1995, Mgr Gilles Ouellet, archevêque émérite de Rimouski et confrère du défunt, a célébré ses funérailles en la chapelle de la Maison centrale des Missions-Étrangères à Laval. À l'issue de l'office funèbre, la dépouille mortelle a été inhumée au cimetière de l'endroit.

Né à Saint-Damase-de-Matane le 6 septembre 1908, il était le fils de feu Auguste Vaillancourt, cultivateur, et de feu Délia Michaud. Il a fait ses études classiques au Séminaire de Rimouski (1924-31) et ses études théologiques au Grand Séminaire de Rimouski (1931-33) et au Séminaire des Missions-Étrangères de Pont-Viau (1933-35). Le 29 juin 1935, il était ordonné prêtre par Mgr Georges Courchesne en la chapelle des Soeurs du Saint-Rosaire de Rimouski.

Le 16 septembre 1935, il partit pour le vicariat de Szepingkai en Mandchourie (Chine). Arrivé à K'Ang-P'ing le 18 octobre 1935, il se mit aussitôt à l'étude de la langue chinoise tout en s'initiant au ministère pastoral. Sa formation complétée, il occupa des postes de vicaire à Leao Yuan (1937-39) et T'ao Nan (1939-41). Environ une semaine après la déclaration de guerre entre Alliés et Japonais, le 7 décembre 1941, il fut fait prisonnier avec ses confrères missionnaires par les troupes d'occupation. Il fut d'abord interné à Szepingkai, de 1941 à 1942, puis à Yamakita (Japon) de 1942 à 1945. Libéré par les troupes américaines le 4 septembre 1945, il fut rapatrié au Canada dès le 9 septembre suivant. Après quelques mois de repos dans sa famille à Rimouski, il exerça son ministère à la mission chinoise de Montréal.

Le 7 novembre 1946, il reprit la route des missions en partant pour Cuba. Après s'être initié à la langue locale, il assuma différents postes dans les communautés de Jaruco, Santa Venia, Magnuito, San José de los Ramos, Marti, Colon et Acuagate. Le 16 mai 1961, il fut contraint de quitter précipitamment Cuba après l'avènement du régime castriste.

On aurait pu croire qu'après avoir vécu l'internement en Chine et au Japon et affronté la terreur révolutionnaire à Cuba, il pût être tenté de demeurer au Canada, près des siens. Mais c'est sans hésiter qu'il accepta l'offre de son supérieur d'aller en Argentine. Il partit le 23 janvier 1962 et servit deux ans à Carmen avant de revenir définitivement au pays le 21 septembre 1964. Par la suite, il fit de l'animation missionnaire à Moncton, N.-B., de 1964 à 1967, et du ministère à la Résidence Saint-Georges de Montréal de 1967 à 1983. Il était retiré à Maison centrale des Missions-Étrangères depuis cette année-là.

Le parcours de vie de l'abbé Georges Vaillancourt l'a conduit depuis la lointaine Mandchourie jusqu'aux confins de l'Argentine. Et c'est en tant que disciple du Christ qu'il a choisi de vivre cet itinéraire. De toutes ses années de mission, c'est peut-être les premières années passées au Vicariat de Szepingkai qui l'auront le plus marqué (homélie des funérailles). D'ailleurs, c'est sous le signe de l'espérance qu'il avait vécu cette première expérience.

«C'est un peu dur [...] pour un jeune missionnaire de vivre ainsi enfoui dans un monde de chinoiseries, loin de son pays, loin des siens. Mais notre force, notre espérance, c'est Dieu seul pour qui l'on a tout quitté. Quand on le possède dans son coeur, l'on expérimente des consolations qui l'emportent infiniment sur toutes les consolations terrestres» (Lettre du 2 juillet 1936 à Mgr Georges Courchesne).

Sylvain Gosselin, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, vol. 31, no 14 (11 décembre 1995), annexe.



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