Abbé GRÉGOIRE RIOU (1907-2002)

L'abbé Grégoire Riou est décédé à la Résidence Lionel-Roy de Rimouski le samedi 16 mars 2002 à l'âge de 94 ans et deux mois. L'abbé Riou était le doyen du clergé de l'archidiocèse de Rimouski. En la cathédrale de Rimouski, le mercredi 20 mars, Mgr Bertrand Blanchet a présidé la concélébration des funérailles à laquelle prenaient part Mgr Gilles Ouellet, archevêque émérite de Rimouski, l'abbé Gérald Roy, vicaire général, et d'autres prêtres du diocèse. À l'issue de la cérémonie religieuse, la dépouille mortelle a été inhumée au cimetière de Rimouski. L'abbé Grégoire Riou était le frère de feu l'abbé Alphonse Rioux (1891-1918). Il laisse dans le deuil sa soeur Blanche (feu Laurent Raymond) et nombreux neveux et nièces, parents et amis.

Né à Saint-Fabien le 27 décembre 1907, de feu J.-Hermel Rioux, cultivateur, et de feu Marie Belles-Isles, Grégoire Riou (baptisé Rioux) a fait ses études classiques au Collège Saint-Alexandre-de-la-Gatineau (1922-1929) et ses études théologiques au Grand Séminaire de Rimouski (1929-1933). Il est ordonné prêtre par Mgr Georges Courchesne en la cathédrale de Rimouski le 29 juin 1933.

Nommé aussitôt au Séminaire de Rimouski, il y passe toute sa vie active, assumant tour à tour les tâches de professeur et de surveillant (1933-1940), d'assistant-procureur (1940-1941 et 1943-1965), d'économe (1941-1943) et finalement d'archiviste (1964-1968). En 1969, à la suite de la vente du Séminaire au Cégep de Rimouski survenue en 1968, il déménage à la Résidence Lionel-Roy d'où il continue de veiller sur les archives de l'institution, et ce, jusqu'en 1972.

Féru d'histoire locale et de généalogie, l'abbé Riou a très vite développé une véritable expertise dans ces deux disciplines. C'est sans doute pourquoi il est désigné comme archiviste du Séminaire diocésain au moment même où l'institut fête son centenaire en 1964. Sa passion pour l'histoire régionale et la généalogie ne datait pourtant pas d'hier. Dès juin 1944, il avait joint les rangs de la Société généalogique canadienne-française. Bénéficiant des conseils précieux du fondateur de cette association, le père Archange Godbout, o.f.m., et d'autres généalogistes réputés, il devient lui-même, en peu de temps, un généalogiste averti. Son souci d'authenticité historique l'amène même à abandonner la lettre finale de son nom pour reprendre l'orthographe originale du nom de son ancêtre!

Durant toutes ces années, l'abbé Riou excelle à dresser les lignées et les arbres généalogiques des prêtres, comme des élèves du Séminaire. Mais son travail généalogique ne s'arrête pas là. Avec une équipe de confrères, il entreprend une vaste révision du répertoire des mariages du diocèse de Rimouski publié quelques décennies plus tôt par Mgr Charles-Alphonse Carbonneau. Simple travail de correction, au départ, cette opération devient bien vite un véritable supplément de l'oeuvre originale. Diffusé en 1975, sous le nom Complément au tableau généalogique du diocèse de Rimouski de Mgr C.-A. Carbonneau, l'ouvrage devient rapidement indispensable à tous les généalogistes amateurs, comme professionnels. Dans les années qui suivent, l'abbé Riou poursuit son travail de compilation en publiant plusieurs répertoires généalogiques de naissances ou de mariages. Sa compétence l'amène également à assister la recherche scientifique. À la demande du Centre des recherches cliniques de Montréal, il se met à remonter les lignées de certaines familles de la région victimes de maladies génétiquement transmissibles. Aussi, ce n'est donc pas par hasard que le 11 septembre 1985 la Société généalogique canadienne-française lui décerne le titre de membre émérite, en reconnaissance de son travail généalogique exceptionnel et de son dévouement pour l'avancement de cette association.

Le 6 février 2002, sévèrement atteint par un virus grippal, il est admis au Centre hospitalier régional de Rimouski. N'ayant pas réussi à se rétablir, il est transféré au Service de santé de la Résidence Lionel-Roy le 11 mars suivant. C'est là qu'il s'éteint cinq jours plus tard.

Personnalité discrète voire même effacée, l'abbé Riou avait un très haut respect pour nos traditions et nos racines. L'histoire et la généalogie sont demeurées pour lui des sujets de prédilection, et ce, jusqu'à la fin de sa vie. Dans l'homélie des funérailles, Mgr Blanchet a fait remarquer qu'une connaissance aussi vaste des liens de parenté entre les individus n'avait rien de banal. « Pour qui a la foi, c'est aussi découvrir la manière dont Dieu se sert des personnes pour continuer sa création, pour permettre à la vie et à l'amour de traverser les générations, pour réaliser son plan d'amour sur notre humanité, grâce à des familles qui se succèdent les unes aux autres » (homélie des funérailles)

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