Abbé DAMASE BOUCHARD, p.m.é.
(1902-1988)

À Pont-Viau, Ville de Laval, le 16 janvier 1988, est décédé, à l'âge de 85 ans et 6 mois, M. Damase Bouchard, prêtre de la Société des Missions Étrangères du Québec. Ses funérailles ont eu lieu à cet endroit le 19 janvier.

M. Damase Bouchard, fils de Nazaire Bouchard et d'Anna Dubé, était né à Saint-Jean-de-Dieu le 30 juin 1902. Sa famille alla s'établir à Sayabec en 1908. Après avoir commencé ses études classiques chez les PP. Capucins d'Ottawa en 1916, il vint les compléter au Séminaire de Rimouski de 1919 à 1924. Il entra alors au Séminaire des Missions-Étrangères de Pont-Viau pour ses études théologiques, et Mgr Georges Courchesne l'ordonna à Sayabec, le 1er juillet 1928, comme prêtre missionnaire attaché a la Préfecture de Szepingkai, en Mandchourie.

Arrivé en Chine le 23 septembre 1928, M. Bouchard s'adonna d'abord à l'étude de la langue pendant huit mois puis à titre de vicaire, il fit ses premières armes avec le curé Eugène Berger à Tuchuan. Il fut nommé curé de Hwaite en 1932 et de Tung Leao l'année suivante. En 1937, il fut appelé à fonder et à diriger une école de catéchistes à Szepingkai. Après son congé décennal au Canada en 1938, il devint curé de Pa Mien Cheng, poste qu'il a dû quitter peu de temps après à cause de la guerre et du camp de concentration. Une autre guerre éclatée en 1945 entre Chinois communistes et nationalistes, acheva de ruiner l'action des missionnaires en ces endroits. Ceux-ci ont dû se retirer de la Chine. Rentré au pays en 1947, M. Bouchard après quelques mois de repos, s'employa à faire de l'animation missionnaire à Québec jusqu'en 1953, alors qu'il devint le secrétaire national francophone de l'Oeuvre Pontificale de la Sainte-Enfance. Il prit sa retraite en 1971.

Cette vie missionnaire, qui parait à peu près normale à première vue, n'a pas moins été faite d'inquiétudes, de troubles et de vexations. Elle s'apparente en cela à celle qui a valu jadis à quelques apôtres de la Nouvelle-France la couronne du martyre. M. Damase Bouchard n'a pas été de ces missionnaires que le martyre a couronnés en Chine, mais pour avoir combattu le bon combat et avoir marché à la suite de Jésus, il s'est mérité la couronne de justice.

Léo Bérubé, prêtre, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, no 689 (8 février 1988), annexe.



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