Chanoine LÉO BÉRUBÉ
(1906-1998)

Le doyen du clergé diocésain, le chanoine Léo Bérubé, est décédé au Centre hospitalier d'Amqui le samedi 3 janvier 1998 à l'âge de 91 ans et 4 mois des suites d'un oedème pulmonaire détecté le jour de Noël. La dépouille mortelle a été exposée à la chapelle de la maison mère des Soeurs Reine du Clergé de Lac-au-Saumon et à la Résidence Lionel-Roy de Rimouski les 6 et 7 janvier suivants. Les funérailles ont donné lieu à deux concélébrations eucharistiques. La première, présidée par l'abbé Raynald Brillant, fut célébrée en la chapelle de la maison mère des Soeurs Reine du Clergé de Lac-au-Saumon le 7 janvier. La seconde, célébrée le lendemain en la cathédrale de Rimouski, fut présidée par Mgr Bertrand Blanchet. Dans les deux cas, devant une assistance recueillie composée de parents, confrères et amis du défunt. À l'issue du second service religieux, la dépouille mortelle a été transportée au cimetière de Rimouski pour y être inhumée. Il laisse dans le deuil sa soeur Anna, dominicaine, ainsi que de nombreux neveux et nièces.

Fils de Joseph Bérubé et d'Éva Rioux, le chanoine Léo Bérubé est né à Saint-Damase-de-Matapédia le 6 septembre 1906. Il fait ses études classiques (1922-1929) et théologiques (1929-1933) au Séminaire de Rimouski et est ordonné prêtre en la cathédrale de Rimouski le 29 juin 1933 par Mgr Georges Courchesne.

Nommé le même jour au Séminaire de Rimouski, voilà que peu de temps avant la rentrée scolaire, il est désigné pour être vicaire à Sainte-Félicité : en cette qualité, il doit également s'occuper de la mission de Grosses-Roches, qui sera peu de temps après érigée en desserte séparée. Dans les années qui suivent, il est vicaire à Dégelis (1934-1936), en service pastoral à L'Isle-Verte (1936-1937) et vicaire à nouveau à Trois-Pistoles (1937-1942).

En 1942, il reçoit la cure de Saint-Vianney. Dans cette paroisse de colonisation, il s'occupe spécialement de faire réparer et remettre en état les édifices religieux qui en ont alors bien besoin. Il voit aussi personnellement à la mise en valeur de la terre de la fabrique, lui apportant tous les soins agricoles requis. Toutefois, ce travail pénible a vite fait de ruiner sa santé et peut être à l'origine de troubles pulmonaires qui le mènent au Sanatorium Saint-Georges de Mont-Joli en 1947.

Après deux années de traitements dans cette institution et une intervention chirurgicale subie à l'Hôpital Sacré-Coeur de Cartierville, il fait sa convalescence au presbytère de Packington où il aide le curé dans son ministère, en assurant, de façon plus spéciale, le service dominical à la chapelle de Notre-Dame-de-Fatima. À la demande de son évêque, il se dirige ensuite à Rimouski, en février 1950, où il vient prêter main-forte à l'aumônier des Ursulines.

Après trois mois, il reprend le ministère régulier en assumant la direction de la desserte de Rivière-Trois-Pistoles. Là-bas, il obtient des autorités scolaires la construction d'un couvent, afin d'y recevoir des religieuses pour l'école du village. En 1951, il fait ériger une croix lumineuse en reconnaissance du fait que le village a été épargné lors d'une conflagration survenue l'année précédente. Enfin, son ministère lui laisse encore le temps de publier chaque semaine, dans L'Écho du Bas-Saint-Laurent, une chronique intitulée : « Il y a encore du monde à Rivière-Trois-Pistoles ».

Nommé à Sainte-Odile-sur-Rimouski en 1953, il s'acquitte sans peines des obligations de sa nouvelle cure, qui d'ailleurs lui laissent suffisamment de temps pour se livrer à la recherche historique, comme à Rivière-Trois-Pistoles. Il fait connaître ses travaux dans un bulletin paroissial mensuel qu'il nomme L'Éboulis, en souvenir de l'éboulis mémorable survenu sur place en 1951.

Ses articles d'histoire locale et régionale qu'il publie tant dans son bulletin paroissial que dans Le Centre Saint-Germain et L'Écho du Bas-Saint-Laurent lui procure une certaine notoriété, notamment auprès de Mgr Charles-Eugène Parent qui voit en lui la personne toute désignée pour écrire l'histoire du diocèse de Rimouski, qui s'apprête à fêter son centenaire en 1967. Aussi pour lui permettre de s'investir pleinement dans ce projet, Mgr Parent le nomme, en 1956, historiographe et vice-archiviste, lui permettant ainsi un accès plus facile aux archives diocésaines. Ajoutant à ces tâches plutôt cléricales, Mgr Parent le nomme également aumônier des Frères du Sacré-Coeur des écoles Sacré-Coeur et Langevin (1957-1964), aumônier des Soeurs du Saint-Rosaire de l'école Langevin (1964-1966) et confesseur des Petites Soeurs de la Sainte-Famille de l'Archevêché de Rimouski (1966-1976). Enfin, en reconnaissance de ses mérites, il est promu, en 1960, chanoine titulaire du chapitre cathédral de Rimouski, dont il devient le secrétaire en 1967.

Cette année-là, avec la nomination de Mgr Louis Levesque comme archevêque de Rimouski, sa tâche principale se voit redéfinie, il ne doit plus désormais se consacrer qu'aux archives, le projet d'histoire diocésaine étant reporté sine die. En revanche, il prononce au cours de l'année du centenaire du diocèse une série de conférences historiques dans plusieurs paroisses et publie des articles sur le sujet dans L'Écho du Bas-Saint-Laurent et le rapport annuel de la Société canadienne d'histoire de l'Église catholique.

Dans les années qui suivent, il continue son travail de mise en valeur des archives diocésaines, en leur fournissant un cadre de classement approprié. Il s'occupe également de leur transfert dans leur local actuel, en 1969. Par ailleurs, il s'intéresse toujours aux recherches historiques et généalogiques, publiant des monographies et des articles dans les périodiques diocésains et régionaux.

En 1990, à l'âge de 84 ans, il doit se résoudre à prendre sa retraite devant la détérioration de ses facultés visuelles et auditives. D'abord retiré à l'Archevêché de Rimouski, il s'installe, en 1995, à la maison mère des Soeurs Reine du Clergé de Lac-au-Saumon, son état de santé eut nécessitant des soins médicaux appropriés.

Dans l'homélie des funérailles, Mgr Blanchet a souligné le précieux apport que le chanoine Bérubé a fourni à l'établissement de notre histoire diocésaine et le fait que son départ marque la disparition de tout un pan de notre mémoire collective. Pourtant, il restera présent par ses oeuvres, notamment par sa volumineuse bibliographie, mais aussi par le souvenir qu'il laisse à plusieurs générations de chercheurs qui ont pu bénéficier de sa généreuse assistance. [N.D.L.R. Au cours des années, à titre d'archiviste diocésain, le Chanoine Léo Bérubé a aussi rédigé 103 des nécrologies que nous avons placées sur ce site.]

Sylvain Gosselin, Archiviste
D'une semaine... à l'autre, vol. 34, no 2 (2 février 1998), annexe.



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