Abbé EUSÈBE ADÉLARD BEAULIEU
(1892-1986)

Au Centre hospitalier de Notre-Dame-du-Lac, le 7 novembre 1986, est décédé, à l'âge de 94 ans, l'abbé Eusèbe Adélard Beaulieu, ancien curé, retraité dans cette paroisse depuis 1970. Il était le doyen du clergé diocésain. Ses funérailles ont eu lieu en l'église de Notre-Dame-du-Lac le 11 novembre, sous la présidence de Monseigneur Gilles Ouellet.

Né à Notre-Dame-du-Lac le 27 octobre 1892, du mariage d'Eusèbe Beaulieu, cultivateur, et de Rose-de-Lima Picard, l'abbé Beaulieu a étudié au Petit Séminaire de Rimouski, de 1909 à 1917, au Grand Séminaire, de 1917 à 1921 et a reçu l'ordination sacerdotale de Mgr J.-Romuald Léonard, le 21 mai 1921. En 1924, après avoir été vicaire trois mois à Cabano, cinq mois à Amqui et deux ans et demi aux Trois-Pistoles, il fut nommé desservant de Saint-Juste-du-Lac. Il s'est dépensé pendant sept ans dans cette mission où toute l'organisation paroissiale était à faire. En 1931, alors qu'il aurait été en droit de se reposer un peu de ses nombreux travaux, il a été désigné comme desservant-fondateur d'une colonie au canton d'Auclair. On voulait en effet un prêtre d'expérience à la tête de cette colonie pilote que le Ministère de la Colonisation faisait ouvrir avec des colons venus en grande partie de l'extérieur, comme de Saint-Grégoire de Montmorency et de quelques localités des comtés de Mégantic, de Frontenac et de Beauce. L'abbé Beaulieu a donc mené de nouveau pour l'établissement de son peuple, pendant six ans, une activité intense qui s'est soldée par la création de deux paroisses dans le territoire confié à ses soins à Saint-Émile d'Auclair et Saint-Godard de Lejeune.

En 1937, après treize ans d'un ministère souvent pénible en pays de colonisation, l'abbé Beaulieu dut trouver bon d'être transféré à un poste tout organisé et assez bien structuré ; en effet, il était nommé curé de Saint-Eusèbe. En 1948, il devenait curé de Saint-Michel de Squatec et en 1955, curé de Sainte-Rose de Ville Dégelis. C'est après quinze ans dans cette paroisse qu'il avait pris sa retraite.

L'abbé Eusèbe Adélard Beaulieu était l'un des derniers représentants d'une époque colonisatrice qu'il a vécue lui-même en profondeur pendant plusieurs années. Ce prêtre, dont on a peu parlé, a été en quelque sorte le Soldat Inconnu de la vie rurale. C'est qu'au cours de sa carrière, il n'a rien eu de l'homme tapageur, intrigant et arriviste : sa vie a plutôt été faite de dévouement, de travail appliqué, de patience et de fidélité.

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